Les investisseurs se préparent à une autre salve de résultats trimestriels aux États-Unis, rassurés par la performance trimestrielle des géants financiers et technos, dont Google(Nasdaq, GOOG), ainsi que par l’accalmie dans le dossier grec et la correction boursière en Chine.
Au cours de la semaine écoulée, le S&P 500 a gagné 2,4%, le Dow Jones, 1,8% et le Nasdaq, 4,3%, soit sa plus forte progression hebdomadaire de l’année. À Toronto, le S&P/TSX a avancé de 1,6%.
La saison des résultats du deuxième trimestre continuera à un rythme accéléré au sud de la frontière. Cent vingt-cinq sociétés du S&P 500 dévoileront leurs résultats, avec pour têtes d’affiche les géants pétroliers Chevron(NY, CVX) et ExxonMobil(NY, XOM), ainsi que les poids lourds technos Apple(Nasdaq, AAPL), Microsoft(Nasdaq, MSFT) et IBM(IBM).
Chez nous, des poids lourds du transport ferroviaire, de l’alimentation et de la pharmaceutique font connaître leur plus récente performance trimestrielle.
Loblaw: la croissance nourrie par l’inflation
Le plus important exploitant de chaînes d’épiceries du pays, Loblaw(Tor., L), devrait avoir profité au deuxième trimestre de l’intégration de Shoppers/Pharmaprix et d’un contexte favorable dans le secteur de l’alimentation, marqué par une concurrence moindre et par la hausse continue des prix.
L’entreprise dirigée par Galen Weston va dévoiler ses résultats le 23 juillet.
Vishal Shreedhar, analyste de la Financière Banque Nationale, anticipe un bénéfice de 0,84$ par action, identique à ce que prévoient l’ensemble des analystes qui suivent l’entreprise.
L’an dernier, Loblaw avait dégagé un profit ajusté de 0,75$ par action. Cela représenterait une croissance de 12% par rapport à l’an dernier.
Les ventes comparables, une mesure clé de la performance des détaillants, devraient avoir progressé de 3,5% au cours des trois derniers mois complétés, contre 1,7% un an plus tôt, estime M. Shreedhar.
Loblaw devrait avoir profité d’une nouvelle hausse des prix des aliments, dont la viande, bien que les détaillants entrevoient des signes de stabilisation. La faiblesse du dollar canadien pourrait néanmoins continuer de nourrir la hausse des prix des produits achetés à l’étranger. L’analyste de la Financière croit que les conditions de marché demeureront avantageuses pour le reste de l’année.
De son côté, la chaîne de pharmacies Shoppers/Pharmaprix devrait présenter des ventes comparables en hausse de 2,7%, contre 2,5% à la même période l’an dernier.
Les ventes totales devraient s’établir à 10,6 milliards de dollars, selon l’analyste de la Financière, contre 10,3 milliards de dollars un an plus tôt.
M. Shreedhar a récemment maintenu sa recommandation de surperformance pour le titre et sa cible de 70$. Cela laisse toutefois un faible potentiel d’appréciation de quelque 3% en fonction du cours actuel, qui se situe à 67,92$. Soulignons que le titre a touché son plus haut en 52 semaines la semaine dernière.
Canadien National et Canadien Pacifique: une croissance moins linéaire
Canadien National et Canadien Pacifique: une croissance moins linéaire
Le parcours de croissance remarquable qu’ont suivi les deux transporteurs ferroviaires du pays, le Canadien National(Tor., CNR) et le Canadien Pacifique(Tor., CP), a baissé de régime ces derniers mois, en raison de conditions de marché défavorables.
Le CN va présenter ses résultats du deuxième trimestre lundi 20 juillet , et le CP le lendemain.
Plusieurs analystes ont récemment révisé à la baisse leurs prévisions de bénéfices et leurs cibles pour les titres des deux sociétés.
Benoit Poirier, de Desjardins marchés des capitaux, est un de ceux-là. Il a fait passer sa prévision de profit du deuxième trimestre pour le CN, de 1,08$ à 1,03$ par action. Il a aussi abaissé celle du CP, de 2,67$ à 2,43$ par action.
Ces révisions sont attribuables à une diminution des volumes de marchandises transportées dans plusieurs marchés, dont ceux du grain, du charbon et du pétrole brut.
L’analyste anticipait par exemple une réduction de 1,1% du volume de marchandises transportées au deuxième trimestre par rapport à l’an dernier, mais selon les plus récentes données, le recul a plutôt été de 7,3%. Les expéditions de charbon, qui représentent environ 7% des revenus totaux du CN, auraient reculé de 24,1% au cours des trois derniers mois. Du côté du CP, c’est la chute des volumes de grains qui heurteront surtout ses résultats.
L’analyste de Desjardins anticipe que les conditions de marché demeureront défavorables au troisième trimestre.
Il avait ainsi réduit ses cibles pour les titres des deux sociétés dans une analyse publiée le 13 juillet. Celle du CN était passée de 89$ à 83$, et celle du CP, de 263$ à 236$.
Ces titres sont tombés de leur piédestal en 2015, après plusieurs années de forte performance. Le CN et le CP affichent en effet des replis respectifs de 2,8% et de 8,4% depuis le début de l’année.
Valeant propulsée par les acquisitions et un redressement
Valeant propulsée par les acquisitions et un redressement
Les acquisitions et le redressement des activités de dermatologie aux États-Unis devraient donner un élan à la croissance de Valeant Pharmaceuticals (Tor., VRX) au deuxième trimestre.
La pharmaceutique lavalloise va dévoiler ses résultats du deuxième trimestre le 23 juillet.
Stephanie Price, analyste de Marchés mondiaux CIBC, prévoit que la société dirigée par Michael Pearson dévoilera un bénéfice de 2,47$US par action, ce qui est identique au consensus de l’ensemble des analystes qui suivent la société. Il s’agirait d’une croissance de 27% par rapport à la même période un an plus tôt.
Les revenus devraient quant à eux s’établir à 2,53 milliards de dollars américains, anticipe Mme Price. À pareille date l’an dernier, la société avait affiché des recettes de 2,04 milliards, ce qui représenterait une augmentation de 26%. La croissance interne devrait demeurer solide, à environ 12%, anticipe l’analyste de CIBC.
Alex Arfaei, analyste de BMO Marchés des capitaux, surveillera de près les commentaires de la direction durant la téléconférence qui suit les résultats au sujet de l’intégration de Salix Pharmaceuticals.
Les investisseurs porteront également une attention particulière au nouveau chef de la direction financière de Valeant, Roberto Rosiello, qui a fait ses débuts le 1er juillet.
Le titre de Valeant est déjà un des grands gagnants de la Bourse de Toronto en 2015, avec un gain qui frise 85%. Les analystes continuent néanmoins de le recommander chaudement, en raison de sa forte croissance par acquisitions.
La société a d’ailleurs annoncé vendredi l’acquisition de la société égyptienne Amoun, pour 800M$US. Cette transaction permettra à Vealant d’offrir ses produits en Afrique du Nord et dans le Moyen-Orient, notamment.