«Entre la Réserve fédérale américaine qui freine son soutien à l'économie, les soucis rencontrés par la Chine et la situation en Ukraine, on se demande d'où peut venir la croissance.»
Cette observation de Steven Rosen, directeur de la Société Générale, rapportée par l’AFP, traduit bien l’état d’esprit des investisseurs depuis plusieurs semaines.
Au cours des cinq dernières séances, le S&P 500 a cédé 0,08% à 1863, le Dow Jones a reculé de 0,29% à 16361, tandis que le Nasdaq a perdu 0,49% à 4075.
La prochaine semaine sera marquée par de nombreux événements, dont une kyrielle de résultats trimestriels québécois, avec les sociétés phares Bombardier, Jean Coutu, Groupe CGI et Uni-Select.
Jean Coutu: forte hausse du dividende, faute de croissance
La seule chaîne de pharmacies indépendante au pays devrait afficher des ventes stables et un bénéfice d’exploitation en baisse au quatrième trimestre, mais les actionnaires du Groupe Jean Coutu pourront peut-être se rabattre sur un dividende bonifié.
La chaîne de Longueuil va dévoiler ses résultats du quatrième trimestre mercredi matin.
Vishal Shreedhar, analyste de la Financière Banque Nationale, prévoit que la vive concurrence a affaibli les ventes de la société dirigée par la famille Coutu. Les revenus totaux devraient selon lui stagner à 685,6M$.
Les ventes des magasins ouverts depuis un an, une mesure clé de la performance des détaillants, devraient avoir reculé de 0,7%, tandis qu’elles avaient progressé de 0,5% à pareille date l’an dernier.
Côté rentabilité, pas de miracle en vue non plus. M. Shreedhar vise un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 82,6M$, soit un million de plus qu’au même trimestre un an plus tôt.
L’analyste prévoit un bénéfice par action de 0,29$, à l’image de l’ensemble des analystes. L’an dernier, il s’était établi à 0,25$.
Cela dit, M. Shreedhar anticipe une forte bonification du dividende trimestriel. Il grimpera selon lui de 24% à 0,105 cents par action.
Soulignons que le titre se négocie à 21,70$, à un cours supérieur à la cible de 21$ de l’analyste de la Financière.
Loblaw: l'alimentation toujours sous pression
La principale chaîne d’épiceries du pays continue d’affronter une vive concurrence, ce qui a fait pression sur ses marges bénéficiaires au premier trimestre 2014.
Le détaillant dévoilera tout comme Jean Coutu ses résultats mercredi 30 avril. Loblaw est maintenant propriétaire de Shoppers Drug Mart/Pharmaprix. Notons que cet aperçu ne tient pas compte de la performance de la chaîne de pharmacies.
Kenric Tyghe, analyste de Raymond James, croit que Loblaw a profité de la hausse du prix des aliments, laquelle a été contrebalancée par l’augmentation du nombre de pieds carrés consacrés à l’alimentation chez les détaillants du pays.
Les ventes des magasins ouverts depuis un an, mesure clé de la performance des détaillants, devraient avoir progressé de 0,7% au premier trimestre, comparativement à une forte croissance de 2,8% à la même période il y a un an. Au total, les ventes de Loblaw devraient avoir été 1,7% plus élevées qu’au même trimestre de 2013, anticipe M. Tyghe.
L’analyste vise un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de 463M$, tout juste supérieur à celui de 459M$ prévu en moyenne par ses homologues.
Le bénéfice par action devrait pour sa part s’établir à 0,48$, prévoit l’analyste de Raymond James, soit 0,01$ de plus que le consensus.
Malgré le contexte, M. Tyghe demeure optimiste envers les perspectives du détaillant. Son cours cible de 60$ laisse miroiter un potentiel d’appréciation de 32% sur un an.
CGI: les yeux rivés sur les liquidités
Groupe CGI devrait afficher une forte croissance de ses flux monétaires au deuxième trimestre, ce qui contribuerait à apaiser les craintes à l’égard de la façon dont certains observateurs perçoivent sa comptabilité.
La société montréalaise va dévoiler ses résultats le 30 avril.
Paul Treiber, analyste de RBC Marchés des capitaux, prévoit que le géant informatique dévoilera un bénéfice par action de 0,67$, tandis que l’ensemble des analystes visent un profit de 0,70$ par action. Il s’agirait d’une croissance de 20% par rapport à la même période l’an dernier (0,56$ l’action).
Les revenus devraient s’établir à 2,64G$, anticipe M. Treiber, ce qui est identique à ce que vise le consensus.
L’analyste de RBC croit que les liquidités générées par les activités de CGI afficheront une nette progression par rapport au trimestre précédent, ce qui atténuera les craintes reliées à la comptabilité de l’entreprise.
Certains analystes, dont la firme Veritas, ont émis des doutes après les résultats du premier trimestre quant aux liquidités générées par les activités de sa plus récente acquisition, Logica, entre autres.
L’analyste de la RBC cible des flux monétaires de 311M$, comparativement à 66M$ au premier trimestre.
Kris Thompson, de la Financière Banque Nationale, est moins optimiste en ce qui a trait aux liquidités générées. Il prévoit plutôt des flux de 250M$.
Il sera intéressant de voir comment l’entreprise utilisera les liquidités générées (rachats d’action et remboursement de la dette).