Les consommateurs américains profiteront-ils d’une situation favorable sur le marché de l’emploi pour dépenser davantage? Les données sur les ventes au détail de mai, attendues jeudi, figurent parmi les indicateurs qui devraient orienter des investisseurs qui se montrent très indécis depuis plusieurs semaines.
Au cours de la dernière semaine écoulée, le S&P/TSX a cédé 0,4%. À New York, le S&P 500 a glissé de 0,7%, le Dow Jones a perdu 0,9% et le Nasdaq est demeuré stable.
Sur le front des résultats, quelques entreprises québécoises phares font connaître leur plus récente performance. Voici celles qui attireront l’attention cette semaine.
Dollarama: forte croissance vs forte évaluation
Une forte croissance des ventes et l’ajout d’une vingtaine de magasins devraient permettre à la chaîne de magasins de produits bon marché Dollarama(Tor., DOL) d’afficher une importante hausse de ses bénéfices au premier trimestre.
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Le détaillant montréalais va dévoiler ses résultats du premier trimestre de l’exercice 2016 le 10 juin.
Irene Nattel, analyste de RBC Marchés des capitaux, prévoit un bénéfice de 0,47$ l’action.
Les analystes anticipent également en moyenne un profit de 0,47$ par action, ce qui représenterait une croissance de 21% par rapport à la même période il y a un an.
Les ventes devraient grimper de 13% à 565M$, anticipe Jim Durran, analyste de Barclays. Dans l’ensemble, les analystes visent plutôt des recettes de 559,3M$.
En ce qui a trait aux ventes comparables, lesquelles mesurent la performance des commerces ouverts depuis au moins un an, devraient avoir progressé de 5,5%, prévoit Mme Nattel.
Soulignons que la direction de Dollarama rachète activement de ses actions. L’entreprise a racheté 500000 actions au cours du trimestre, à un prix moyen de 66,09$, selon l’analyste de la Banque Royale. Dans le cadre de son programme de rachat d’actions annuel qui prend fin le 16 juin, l’entreprise a retiré quelque 3,9 millions de ses actions de la circulation.
L’évaluation du détaillant continue de faire débat chez les analystes. Mme Nattel, de la Royale, estime que la société mérite de se négocier à 25 fois le bénéfice prévu pour l’exercice 2018. Son homologue Jim Durran, de Barclays, juge plutôt que Dollarama devrait commander un multiple de 23 fois le bénéfice prévu pour l’exercice 2017.
Personne ne s’obstinera sur l’affirmation que le titre du détaillant se négocie à prime par rapport à ses comparables. Irene Nattel insiste toutefois pour dire que la société offre à la fois une solide prévisibilité des bénéfices et une forte croissance. Ces deux éléments devraient lui permettre de maintenir une valorisation généreuse.
L’analyste de RBC a récemment relevé sa cible pour le titre de 70$ à 82$. M. Durran se fait plus prudent et maintient sa cible à 71$.
Transat: plus lourde perte en vue
Le voyagiste montréalais Transat A.T.(Tor., TRZ.B) ne profite pas autant que ses rivales Air Canada(Tor., AC) et WestJet(Tor., WJA) des conditions favorables qui prévalent dans l’industrie aérienne. À preuve, la société devrait encaisser une perte nettement supérieure à celle de l’an dernier à son deuxième trimestre, notamment en raison de la concurrence accrue et à cause du vent de face que représentent les fluctuations des devises.
L'entreprise dirigée par Jean-Marc Eustache va dévoiler ses résultats du deuxième trimestre le 11 juin.
Cameron Doerksen, analyste de la Financière Banque Nationale, prévoit une perte ajustée de 0,46$ par action, nettement pire que la perte de 0,19$ l’action que l’entreprise a encaissé à la période comparable de 2014.
Dans l’ensemble, les analystes qui suivent l’entreprise anticipent une perte de 0,40$ par action.
Les revenus devraient s’établir à 1,048 milliard de dollars, selon la prévision de M. Doerksen, ce qui constituerait un recul de 6% par rapport à la même période l’an dernier.
Les commentaires de la direction à propos des ventes pour la saison estivale revêtent une grande importance. Durant la saison estivale, Transat vend principalement des billets (aller-retour vers Paris, par exemple), contrairement à la saison hivernale, où elle écoule surtout des forfaits(formule tout-compris vers Varadero, par exemple). Elle devrait donc davantage profiter de la chute des prix du carburant cet été, avance l’analyste de la Financière.
Cela dit, l’analyste de la Financière a relevé sa cible pour le titre, la faisant passer à 8,50$, contre 7,50$ auparavant, car il prévoit une amélioration de la performance de la société aux troisième et quatrième trimestres. M. Doerksen croit que l’action de Transat s’appréciera à court terme, mais insiste sur les risques à plus long terme. Air Canada et Wesjet devraient entre autres accroître leur capacité sur le marché estival dans les prochaines années.
BRP: des résultats qui reflètent le récent rebond du titre?
Le premier trimestre n’est pas habituellement le plus significatif pour le fabricant de véhicules récréatifs BRP(Tor., DOO), mais compte tenu de la récente appréciation de l’action, les investisseurs réagiront probablement vivement à une surprise positive ou au contraire, négative.
La société de Valcourt va dévoiler ses résultats du premier trimestre de 2016 le 11 juin.
Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, vise un bénéfice ajusté de 0,12$ par action, ce qui représenterait une diminution de 15,8% par rapport à la même période un an plus tôt.
M. Doerksen est moins optimiste que ses homologues, car en moyenne, les financiers qui suivent l’entreprise anticipent un profit de 0,15$ par action.
Les revenus devraient atteindre 816,7M$, soit une hausse de 7,7% en comparaison avec la période de comparaison de l’an dernier.
Dans sa note publiée le 27 mai, l’analyse de la Financière a abaissé sa recommandation pour le titre, de performance supérieure au secteur à performance comparable au secteur, en raison de son récent rebond à la faveur d’une journée des investisseurs tenue en avril qui a séduit les analystes. M. Doerksen a maintenu sa cible à 28$, ce qui laisse un potentiel d’appréciation de 3,9% en fonction du cours actuel.
Il est toutefois à noter que la direction de BRP veut mettre l’accent sur l’allocation de son capital dans les prochaines années. Les rachats d’actions, la réduction de sa dette et le versement éventuel d’un dividende figurent parmi les initiatives visant à remettre de l’argent aux actionnaires.