Les Bourses ont poursuivi leur ascension au cours de la dernière semaine, mais la saison des résultats trimestriels qui s’amorce aux États-Unis représentera un vrai test pour le marché haussier.
Au cours des cinq dernières séances, l'indice S&P 500 a gagné 0,40% à 1865, tandis que le Dow Jones a avancé de 0,55% à 16412. Le Nasdaq a pour sa part reculé de 0,67% à 4127.
Brian G. Belski, stratège en chef de BMO Marché des capitaux, indique dans une analyse publiée vendredi qu’il sera plus difficile pour les titres de poursuivre sur leur lancée étant donnée l’évaluation moyenne de 17,3 fois les bénéfices futurs qui prévaut pour les entreprises du S&P 500. Ce multiple est de un point supérieur à la moyenne historique depuis 1954.
Un coup de pouce des résultats sera nécessaire pour que les principaux indices américains poursuivent leur course aux records. Pas seulement une amélioration des marges bénéficiaires, mais plutôt une croissance vigoureuse des revenus.
Alcoa: obtenir une prime dans un marché déprimé
Le géant de l’aluminium Alcoa amorce la saison des résultats du premier trimestre aux États-Unis après la fermeture des Bourses mardi 8 février. Même si les analystes sont nombreux à relever leurs prévisions de bénéfice, ils sont loin d’être optimistes pour Alcoa à court terme.
David Gagliano, analyste de Barclays, vient de relever sa prévision de bénéfice du premier trimestre d’Alcoa, la faisant passer de 0,02$US par action à 0,06$US. Son collègue Tony Robson, de BMO Marché des capitaux, a également relevé sa prévision de bénéfice, pour la faire passer de 0,05$US à 0,08$ US par action.
La faiblesse des prix de l’aluminium devrait avoir été contrebalancée par des primes plus élevées versées aux producteurs du métal gris, dont Alcoa. Bien que le marché de l’aluminium soit marqué par un important surplus accumulé, les producteurs reçoivent une prime lors de la livraison aux clients industriels.
Ceci s’explique par le fait que la majeure partie des stocks du métal léger sont entreposés au London Stock Exchange et appartiennent à des investisseurs qui achètent le métal et le revendent à terme.
Le système de primes ne rend pas le marché sain et peut éventuellement nuire aux producteurs comme Alcoa.
Tony Robson accole une recommandation de sous-performance au titre d’Alcoa, car il ne voit pas de réelles raisons de recommander l’achat du titre pour de multiples raisons.
Cela dit, les investisseurs pourront surveiller le remboursement d’une dette convertible de 575M$US. Alcoa continue de rembourser ses dettes et affiche son plus bas taux d’endettement depuis 2007.
Cogeco Câble: des attentes grandissantes
Les résultats de Cogeco Câble seront-ils à la hauteur de la récente ascension du titre?
Vince Valentini, analyste de TD Valeurs mobilières, croit que oui. Il maintient une recommandation d’achat pour le titre et une cible de 74$ quelques jours avant le dévoilement des résultats du deuxième trimestre.
Le fournisseur de service de télédistribution montréalais fera connaître ses résultats mercredi 9 avril.
En dépit de la forte appréciation du titre au cours de la dernière année (+28%), M. Valentini juge le télédistributeur encore sous-évalué. Le titre continue de se négocier au rabais par rapport à ses comparables qui affichent pourtant une croissance moindre des flux de trésorerie libres et qui ne sont pas exposés à des secteurs en forte croissance comme les centres d’hébergement de données.
M. Valentini est plus optimiste que ses homologues. Il vise un profit par action de 1,14$, contre 1,11$ pour l’ensemble des analystes. Il s’agirait d’une croissance de 9,6% par rapport au bénéfice de 1,04$ réalisé à pareille date l’an dernier.
Les recettes devraient pour leur part s’établir à 476,4M$, comparativement à 429,7M$ un an plus tôt, soit une croissance de 10,9%.
Il faudra surveiller le nombre d’abonnés au service de base de télédistribution. La vive concurrence, notamment de la télé sur IP Bell Fibe, devrait avoir continué à faire perdre des abonnés à Cogeco. M. Valentini prévoit une perte de 12 265 clients au service de base.
En revanche, les activités américaines devraient avoir contribué à la croissance des revenus et des bénéfices. M. Valentini prévoit que Cogeco a dégagé aux États-Unis un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 45,3M$ par rapport à 39,2M$ un an plus tôt.
Dollarama: au-delà de la déception à court terme
Le détaillant montréalais de produits à 1$ et plus saura-t-il faire pardonner une rare contreperformance en dévoilant de bonnes perspectives?
Depuis que Dollarama a averti à la mi-janvier que ses résultats seront inférieurs aux prévisions en raison de la météo défavorable et d’importantes pannes d’électricité au pays, les investisseurs se sont mis à douter de sa capacité à maintenir un rythme de croissance élevé.
La chaîne a-t-elle connu un problème temporaire? On en saura davantage lorsqu’elle dévoilera ses résultats du quatrième trimestre mercredi 9 avril.
Kenric S. Tyghe, analyste de Raymond James, demeure convaincu du potentiel de Dollarama. Il maintient une recommandation surperformance pour le titre et une cible de 90$.
Selon lui, les investisseurs semblent trop pessimistes à l’égard du titre. L’analyste convient que Dollarama fait face à certains facteurs défavorables, dont la faiblesse du huard et le fait que ses comparables américains commandent une évaluation moins généreuse en Bourse. Cela dit, la valorisation accordée au titre est juste, croit l’analyste.
M. Thyghe anticipe un bénéfice de 1,12$ par action, tandis que l’ensemble de ses homologues visent 1,13$. L’an dernier, Dollarama avait réalisé un profit de 1,06$ l’action.
Les ventes devraient s’établir à 580,1M$, prévoit l’analyste. L’ensemble des analystes visent 596,6M$. Les ventes comparables, mesure clé de la performance des détaillants, devraient afficher une modeste croissance de 0,8%.