Si les investisseurs ont célébré au cours de la dernière semaine la décision de la Réserve fédérale de ne pas relever ses taux en avril, ils analyseront au cours des cinq prochains jours une série de données économiques qui leur donneront des pistes sur le moment où la banque centrale américaine resserrera les conditions monétaires.
La semaine écoulée a été plus généreuse que la précédente. La Bourse de Toronto a gagné 1,4%, tandis que le S&P 500 a pris 2,6%, le Dow Jones, 2,1% et le Nasdaq, 3,2%.
Les statistiques américaines de février sur les ventes de maisons existantes (lundi), ainsi que celles sur l’inflation et les ventes de propriétés neuves (mardi), figurent parmi les principaux indicateurs qui seront dans la mire des marchés.
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Sur le front des résultats, la semaine sera calme au sud de la frontière. Chez nous, trois sociétés bien en vue font connaître leur plus récente performance.
Dollarama: une météo plus favorable
Dollarama (Tor., DOL) devrait afficher une forte croissance de ses ventes et de ses bénéfices au quatrième trimestre, grâce notamment à une comparaison facile avec l’hiver dernier. La chaîne montréalaise avait en effet été contrainte de fermer des magasins à cause des conditions hivernales.
La société dirigée par Larry Rossy va dévoiler ses résultats mercredi avant l’ouverture des Bourses.
Kenric S. Tyghe, analyste de Raymond James, prévoit que le détaillant va dévoiler un bénéfice de 0,72$ par action, ce qui représenterait une croissance de 23,4% par rapport à la même période il y a un an.
Il est légèrement moins optimiste que l’ensemble de ses homologues qui suivent Dollarama. En moyenne, les analystes visent un bénéfice de 0,74$ l’action.
Au chapitre des ventes comparables, un indicateur qui mesure la croissance des recettes des succursales ouvertes depuis un an, Dollarama devrait afficher une augmentation de 9,1%, anticipe M. Tyghe.
Cette forte hausse découle d’une météo somme toute plus favorable cette année. Les clients de Dollarama ont aussi certainement dépensé 5,5% de plus par visite, croit l’analyste de Raymond James.
Il faudra par ailleurs surveiller la hausse des dépenses générales. La chaîne va sûrement indiquer que la hausse du salaire minimum, notamment en Ontario, a des conséquences sur ses coûts.
Par ailleurs, le 20 mars, M. Tyghe a bonifié de 10$ son cours cible pour le titre, le faisant passer à 69$. Celui-ci était de 59$, mais il a récemment été dépassé par le cours actuel du titre (65,05$ à la clôture de vendredi). L’analyste établit sa cible en accordant au titre un multiple élevé de 23 fois le bénéfice prévu pour le prochain exercice.
BRP: encore le bénéfice du doute
Le titre du fabricant de produits récréatifs BRP (Tor. DOO) a enregistré une belle remontée après avoir glissé en décembre sous son prix d’introduction en Bourse de mai 2013 à la suite de l’avertissement de bénéfices moindres pour l’exercice qui se terminait fin janvier. L’entreprise doit néanmoins relever plusieurs défis et pourrait mettre une fois de plus la patience des investisseurs à l’épreuve.
La société de Valcourt va dévoiler ses résultats du quatrième trimestre le 27 mars.
Cameron Doerksen, analyste de la Financière Banque Nationale, prévoit un bénéfice ajusté de 0,81$ l’action pour les trois derniers mois de l’exercice. C’est un cent de moins que ce que vise en moyenne l’ensemble des analystes qui suivent l’entreprise. L’an dernier, BRP avait affiché un bénéfice de 0,41$ l’action.
Au chapitre des revenus, ceux-ci devraient s’établir à 1,019 milliard de dollars, selon l’analyste de la Financière. Cela représenterait une croissance de 13% sur la période comparable de 2014.
M. Doerksen donne encore le bénéfice du doute à BRP en dépit des récentes déceptions. Il affiche une cible de 28$ et une recommandation de performance supérieure à son secteur.
Il souligne que les perspectives du secteur des engins récréatifs demeurent favorables, que la confiance des consommateurs aux États-Unis et l’accélération de la croissance de l’économie au sud de la frontière devraient donner un élan aux ventes de BRP, et enfin, que celle-ci peut continuer de gagner des parts de marché grâce au lancement de nouveaux modèles.
Il admet en revanche que les prévisions que fournira la direction pour l’exercice 2016 pourraient être inférieures aux attentes des investisseurs.
La faiblesse du marché russe (5% des revenus totaux de BRP), constitue un obstacle pour le fabricant de produits récréatifs.
BlackBerry: un trimestre de transition
Le fabricant de téléphones ontarien BlackBerry (Tor, BB) ne devrait pas créer de grandes surprises positives à son quatrième trimestre, l’entreprise essayant toujours d’assurer son avenir grâce à de nouveaux appareils, mais surtout en solidifiant les revenus qu’elle réalise grâce à ses logiciels.
La société de Waterloo, en Ontario, va dévoiler ses résultats du quatrième trimestre vendredi matin.
Steven Li, analyste de Raymond James, prévoit une perte de 0,05$US l’action.
Les analystes anticipent en moyenne une perte de 0,037 cents US par action.
M. Li, tout comme l’ensemble des analystes, vise des revenus d’environ 802M$US.
Les analystes semblent divisés au sujet des revenus générés par le BlackBerry Classic. Il semble que cette nouvelle version du téléphone qui a propulsé l'entreprise à ses débuts ait été lancée trop tardivement aux États-Unis pour contribuer de façon notable aux résultats.
Tim Long, de BMO Marchés des capitaux, croit que le quatrième trimestre sera le premier qui montrera la transition d'un modèle d’entreprise axé sur les appareils vers un qui met l'accent sur les logiciels.
Tant M. Li que M. Long ont une recommandation neutre à l’égard du titre de BlackBerry. M. Long a une cible de 10$US pour l’action, tandis que celle de M. Li est de 11$US. Leurs attentes sont donc plutôt faibles pour cette ancienne coqueluche techno canadienne.