Les yeux des investisseurs seront rivés cette semaine sur Janet Yellen, qui fera son entrée en scène à titre de grande patronne de la Réserve fédérale américaine.
Mme Yellen prononcera un discours devant le Congrès américain qui devrait fournir des indices sur l’évolution de l’économie du pays et surtout, sur la façon dont elle entend mener la plus importante institution financière du monde.
Malgré les chiffres sur l’emploi inférieurs aux prévisions dévoilés vendredi, les indices ont fait oublier un début d’année difficile en terminant la semaine en hausse. Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones a gagné 0,61%, après avoir subi son pire mois de janvier depuis 2009. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a pris 0,81% et le Nasdaq, 0,54%.
Outre Mme Yellen, les résultats trimestriels continueront d'orienter les indices. Chez nous, la saison des résultats entre dans une phase accélérée.
Bombardier: le bilan dans la mire
La déception occasionnée par le report de l’entrée en service de la famille d’avions CSeries sera-t-elle atténuée par les résultats du quatrième trimestre?
Bombardier va dévoiler ses résultats le 13 février.
L’entreprise montréalaise a dévoilé le 20 janvier avoir enregistré un nombre d’avions vendus plus élevé que ne l’anticipaient plusieurs analystes pour le quatrième trimestre.
Cela a amené certains d’entre eux à bonifier leurs prévisions de revenus et bénéfices pour le trimestre.
Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, a augmenté sa prévision de revenus de 226M$ US pour l’établir à 5,09G$US. L’ensemble des analystes visent 5,8G$ US.
Il a aussi fait passer sa prévision de bénéfice de 0,08$ US à 0,09$ US l’action. En moyenne, les analystes visent 0,11$ US par action.
Outre les résultats, Robert Kwan, analyste de RBC, surveillera de près les flux de trésorerie qu’a générés Bombardier au cours du trimestre. Si l’avionneur a réussi à dégager des liquidités de 1G$ ou plus, il atténuera ainsi les craintes liées à son encaisse. Du moins à court terme.
Le récent report de l’entrée en service du CSeries et la dette de 1,8G$ US qui vient à échéance en 2016 représentent en effet des risques pour le bilan de Bombardier.
Fady Chamoun, de BMO Marché des capitaux, prévoit de son côté que Bombardier générera d’abondantes liquidités au quatrième trimestre, ce qui portera son encaisse à 3,5G$, comparativement à 2,6G$ au 30 septembre.
À moins qu’il n’y ait récession ou un autre délai, Bombardier devrait être en mesure d’encaisser le report de l’entrée en service du CSeries sans avoir à recueillir d’autres fonds auprès des investisseurs.
De la neige sur les résultats de Canadian Tire
À l’instar de la plupart des détaillants du pays, Canadian Tire devrait avoir souffert des conditions hivernales défavorables au quatrième trimestre.
La chaîne de magasins généraux fera connaître ses résultats du quatrième trimestre le 13 février.
Derek Dley, de Canaccord Genuity, est légèrement plus optimiste que l’ensemble des analystes. Il anticipe un bénéfice par action de 2,27$, tandis que la moyenne des analystes vise 2,25$. L’an dernier, le détaillant avait enregistré un profit de 2,09$ par action.
Il est à noter que c’est le premier trimestre où les résultats de la chaîne refléteront l’essaimage de ses actifs immobiliers. Cela pourrait créer une certaine distorsion dans les résultats par action.
M. Dley souligne que la fermeture de magasins affectés par les intempéries aura pour effet d’annuler toute hausse des ventes comparables, soit celles des magasins ouverts depuis au moins un an. Il n’anticipe ainsi aucune croissance de ces ventes (0,0%) pour les magasins de la division Canadian Tire au cours des trois derniers mois, mais de 4,5% pour la division Forzani (Sports experts notamment) et de 1,5% pour l’Équipeur.
Canadian Tire pourrait par ailleurs dévoiler un partenariat pour sa division de cartes de crédit, ce qui aurait pour effet de libérer 700M$ pour le détaillant canadien, calcule M. Dley.
Rogers: nouveau pdg, nouvelle hausse du dividende
Le plus important fournisseur de téléphonie mobile du pays affichera probablement une faible croissance au quatrième trimestre, mais devrait récompenser ses actionnaires par une hausse du dividende.
Rogers diffusera ses résultats le 12 février. Ce seront les premiers que présentera Guy Laurence, qui a pris la tête de l’entreprise le 2 décembre.
Adam Shine, analyste de la Financière Banque Nationale, prévoit que Rogers affichera une croissance de 0,7% de ses revenus à 3,285 G$. Les analystes visent dans l’ensemble 3,291G$.
Le bénéfice par action devrait s’établir à 0,74$ l’action, selon M. Shine, ce qui représenterait une baisse de 16% par rapport à l’an dernier. L’ensemble de ses homologues visent 0,76$ par action.
Selon l’analyste de la Financière, Rogers a perdu 36200 abonnés au service de télédistribution de base. Elle devrait avoir néanmoins ajouté 16400 clients au service Internet et 7400 à la téléphonie fixe.
La société devrait avoir dégagé d’abondantes liquidités, ce qui lui permettra de bonifier son dividende de 10% à 1,91$ l’action par année.