Même si nous sommes en plein coeur des vacances, les investisseurs seront tout sauf au repos cette semaine. Ils devront en effet décortiquer une avalanche de données économiques et de résultats financiers qui orienteront les Bourses.
Au cours des cinq dernières séances, le S&P/TSX de la Bourse de Toronto a engrangé un gain de 1,2%, tandis que le S&P 500 est demeuré stable, le Dow Jones a reculé de 0,8% et le Nasdaq a avancé de 0,4%.
Plusieurs sociétés phares vont dévoiler leurs résultats trimestriels cette semaine. Mais les investisseurs d’ici auront surtout à l’oeil Bombardier, qui a annoncé la semaine dernière 1800 mises à pied.
Gildan: au neutre avant l’accélération
Le fabricant de t-shirts et chaussettes Vêtements de Sport Gildan devrait afficher une faible croissance de ses bénéfices au troisième trimestre, sa rentabilité ayant été affaiblie par la hausse du prix des matières premières, de la vive concurrence et des contraintes de fabrication.
Gildan va dévoiler ses résultats le jeudi 31 juillet.
Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, prévoit que la société dirigée par Glenn Chamandy dévoilera des recettes de 697,9M$, soit une croissance de 13,6% par rapport à la même période il y a un an.
Selon l’analyste, le bénéfice par action devrait s’établir à 0,96$US, soit un cent de plus qu’à la même période il y a un an. C’est aussi un cent de plus que la prévision moyenne des analystes, qui se situe à 0,95$US.
M. Shreedar continue de croire que Gildan surpassera son secteur en Bourse. Sa cible de 70$ laisse toutefois peu de potentiel d’appréciation: à peine 5,49%.
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Il faut dire que l’action de Gildan a grimpé de 44% au cours de la dernière année.
Les investisseurs ont salué l’acquisition de la société montréalaise Doris, qui ajoutera 0,06$ par action au bénéfice de Gildan à l’exercice 2015.
Il faudra porter attention aux perspectives des prochains trimestres afin de mieux évaluer le potentiel de l’action après la forte ascension de la dernière année. Le récent recul des prix du coton devrait favoriser la rentabilité dans les prochains trimestres.
Uni-Sélect profitera-t-elle des conditions favorables?
Le distributeur de pièces automobiles Uni-Sélect a affronté des vents contraires cet hiver, mais il pourrait bénéficier de la croissance vigoureuse de son secteur au cours des derniers mois.
La société va présenter ses résultats du deuxième trimestre le mercredi 30 juin.
Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale, prévoit que la société de Boucherville dévoilera des revenus de 479,8M$US, en hausse de 0,8% sur la même période l’an dernier.
Cette augmentation repose sur une augmentation de 2,4% de la croissance interne. La fermeture de succursales a toutefois limité la progression des ventes.
Le bénéfice par action devrait pour sa part s’établir à 0,80$US, contre 0,72$ au même trimestre de 2013, anticipe l’analyste. C’est 11,1% de croissance d’une année à l’autre.
Deux chaînes rivales de Uni-Sélect ont fait part de solides ventes comparables (magasins ouverts depuis an). Genuine Part a affiché une croissance de ses ventes de 5%, tandis que O’Reilly a observé une hausse de 5,1%.
M. Aghazarian surveillera de près les commentaires du plan d’action qui vise à rendre les activités américaines plus performantes (fermetures de plusieurs centres de distribution et ouverture de nouveaux centres de distribution régionaux). La société réduit aussi son endettement, lequel devrait lui permettre de pouvoir saisir des occasions d’acquisition.
Bombardier: un long semestre
L’hiver a particulièrement été difficile pour Bombardier, qui a eu peu de bonnes nouvelles à présenter à ses actionnaires. L’annonce, le 23 juillet, d’une réorganisation qui prévoit l'élimination de 1800 emplois et le départ à la retraite du président de Bombardier Aéronautique, Guy Hachey, a semé encore plus de doutes chez les investisseurs.
Bombardier va dévoiler ses résultats du deuxième trimestre jeudi 31 juillet et ceux-ci devraient montrer peu d’éclat.
Kevin Chiang, analyste de CIBC Marchés mondiaux, prévoit des revenus de 4,595G$US, soit une hausse de 3,7% par rapport au même trimestre un an plus tôt.
Le bénéfice par action devrait toutefois être identique à celui de l’an dernier, soit 0,09$US l’action, selon l’ensemble des analystes.
Par ailleurs, Bombardier devrait afficher des flux de trésorerie négatifs de 606M$US, anticipe l’analyste de CIBC. Cette mesure est suivie de près par les financiers, car elle donne une indication de l’argent que Bombardier investit dans le développement de ses appareils.
Le titre de Bombardier commande une évaluation bien moins généreuse que ses rivales, ce qui reflète les craintes à l’égard de l’exécution entourant le lancement du CSeries, dit M. Chiang.
Les commentaires de la direction de Bombardier à l’égard des problèmes de moteur du CSeries seront donc scrutés à la loupe par les investisseurs.