Les résultats du deuxième trimestre continueront de tester la résilience des investisseurs cette semaine, avec entre autres les chiffres attendus des poids lourds du secteur pétrolier ExxonMobil et Chevron, mais aussi du côté techno avec la vedette de l’heure Facebook(NY, FB). La pire dégringolade de la Bourse chinoise en huit ans lundi risque aussi de créer des vagues auprès des investisseurs nord-américains.
Au cours de la dernière semaine écoulée, le S&P/TSX de la Bourse de Toronto a fondu de 3,1%. À New York, le S&P 500 a cédé 2,2%, le Dow Jones a perdu 2,9% et le Nasdaq a fléchi de 2,3%.
La saison des résultats s’accélère au Canada. Une multitude d’entreprises très suivies feront connaître leur plus récente performance trimestrielle. Voici celles qui ont retenu notre attention.
CGI: décroissance des revenus, mais d’abondantes liquidités attendues
Groupe CGI(Tor., GIB.A) montrera probablement une faible baisse de ses revenus au troisième trimestre par rapport à la période comparable de 2014, mais la multinationale montréalaise des technologies de l’information devrait avoir dégagé d’abondantes liquidités de ses activités.
La société dirigée par Michael E. Roach va dévoiler ses résultats du troisième trimestre mercredi avant l’ouverture des Bourses.
Kris Thompson, analyste de la Financière Banque Nationale, prévoit que le géant des TI va dévoiler un profit de 0,79$ l’action, ce qui équivaut à une croissance de 9,4% par rapport au troisième trimestre de 2014. Dans l’ensemble, les analystes visent un bénéfice de 0,81$ l’action.
L’analyste de la Financière s’attend à des revenus de 2,63G$, ce qui représenterait une décroissance de 1,4% par rapport aux recettes de 2,67G$ réalisées au même trimestre un an plus tôt. Les revenus de CGI ont sûrement été affaiblis par le jeu des devises.
M. Thompson croit que la société a dégagé d’abondantes liquidités de ses activités au troisième trimestre. Les flux de trésorerie, un élément très surveillé par les analystes dans le cas de CGI, devraient avoir atteint 379M$, contre 285M$ au deuxième trimestre.
Le carnet de commandes est un autre facteur très suivi par les investisseurs. Selon M. Thompson, le troisième trimestre est habituellement très favorable à ce chapitre.
À 16 fois le bénéfice prévu, le titre de CGI demeure bon marché vis-à-vis celui de ses pairs, estime l’analyste de la Financière. L’analyste place dans le groupe de sociétés comparables Accenture et Constellation Software(Tor., CSU), qui se négocient à respectivement 21 et 28 fois le bénéfice anticipé. L’évaluation accordée au titre pourrait devenir plus généreuse une fois que la société affichera de nouveau une croissance interne de ses revenus, estime M. Thompson.
De son côté, Thanos Moschopoulos, de BMO Marchés des capitaux, croit que le principal catalyseur pour le titre est le bénéfice que présentera CGI. Et il est convaincu que la société répondra aux attentes sur ce plan. Il réitère sa recommandation de surperformance pour le titre et sa cible de 57$, ce qui reflète un ratio cours/bénéfice de 16 fois le bénéfice prévu pour l’exercice 2016.
Gildan devrait faire fi d’un contexte moins favorable pour les prix
Gildan devrait faire fi d’un contexte moins favorable pour les prix
Même si les prix des vêtements ont été défavorables, Gildan(Tor., GIL) devrait avoir connu une bonne performance au deuxième trimestre, en raison notamment de l’accélération de la croissance de l’économie aux États-Unis et de gains de parts de marché réalisés grâce à une offre qui gagne en valeur. C’est du moins l’avis de Kenric S. Tyghe, analyste de Raymond James.
La société dirigée par Glenn Chamandy va dévoiler ses résultats du deuxième trimestre vendredi avant l’ouverture des marchés.
L’analyste de Raymond James prévoit que Gildan dévoilera un bénéfice de 0,45$US par action, soit un cent de plus que l’ensemble des analystes qui suivent l’entreprise.
Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), une autre mesure suivie par les analystes dans le cas de Gildan, devrait s’établir à 150,9M$US, anticipe M. Tyghe. Les analystes qui suivent Gildan ciblent, en moyenne, un BAIIA de 146,3M$US.
En ce qui a trait aux ventes, elles devraient atteindre 752,5M$US, selon la prévision de M. Tyghe, soit une hausse de 8,5% par rapport à la même période il y a un an.
M. Tyghe réitère une chaude recommandation d’acheter le titre de Gildan, même si celui-ci s’est apprécié de 33% à ce jour en 2015, contre -1,4% pour le S&P/TSX.
L’analyste maintient sa cible à 38$US. Le titre se négocie à 17,2 fois le bénéfice prévu pour l’exercice 2016, ce qui est supérieur à la moyenne de 16,9 fois des 5 dernières années. M. Tyghe croit néanmoins que le contexte favorable justifie cette valorisation plus généreuse pour Gildan.
Bombardier: après la chute du titre, place aux facteurs fondamentaux
Bombardier: après la chute du titre, place aux facteurs fondamentaux
Les dernières semaines ont été marquées par la dégringolade du titre de Bombardier(Tor., BBD.B), mais les investisseurs reviendront ont facteurs fondamentaux avec la publication des résultats du deuxième trimestre. Et les livraisons d’avions d’affaires devraient afficher une bonne performance.
L’entreprise dirigée par Alain M. Bellemare va présenter ses résultats jeudi avant le début de la séance.
Fadi Chamoun, analyste de BMO Marchés des capitaux, anticipe un bénéfice de 0,05$US l’action. Dans l’ensemble, les analystes ciblent un bénéfice de 0,047$US par action. À pareille date en 2014, Bombardier avait réalisé un profit de 0,10$US par action.
Les revenus devraient s’établir à 4,62 milliards de dollars américains. Cela représenterait un recul de 5% des recettes par rapport à la même période l’an dernier, où elle avait dégagé des recettes de 4,9G$US.
Par ailleurs, les flux de trésorerie constituent un autre élément clé qui sera dans la mire des investisseurs. D’après les calculs de M. Chamoun, Bombardier devrait avoir utilisé 358M$US en liquidités au cours des trois derniers mois. Le marché accordera une meilleure évaluation à l’entreprise lorsqu’elle cessera de «brûler» de l’argent, ou, autrement dit, qu’elle dégagera des liquidités de ses activités.
L’analyste de BMO prévoit que les résultats financiers de Bombardier se détérioreront de façon importante au cours de la prochaine année, à cause des coûts associés au lancement du CSeries, de la diminution de la production d’avions de la famille Global et de la contribution moindre de la division Transport à cause de l’effet des devises.
Il a récemment abaissé sa cible pour le titre, la faisant passer de 2,50$ à 1,80$. Il a néanmoins maintenu sa recommandation à performance de marché.
Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, a également abaissé sa cible pour le titre la semaine dernière. Celle-ci est passée de 2,75$ à 2,30$. L’analyste doute que les prochains résultats puissent redonner de l’élan au titre.
Rappelons qu’au deuxième trimestre il y a un an, Bombardier annonçait que le CSeries allait reprendre les essais en vol «au cours des prochaines semaines», après avoir été cloué au sol par un incident impliquant un des moteurs.