Après la pire chute hebdomadaire en deux ans et demi, les Bourses américaines semblent mures pour connaître un rebond, mais le pétrole et la Réserve fédérale pourraient brouiller les cartes.
Les investisseurs ont du mal à évaluer la chute des prix du baril de pétrole. L’effondrement des cours pétroliers a eu un effet domino sur les indices boursiers, particulièrement au Canada.
Lors des cinq dernières séances, l’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto a fléchi de 5,1%, tandis qu’à New York, le S&P 500 a cédé 3,5%, le Dow Jones, 3,8% et le Nasdaq, 2,7%.
Outre les cours du pétrole, les investisseurs surveilleront cette semaine la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), qui se conclura mercredi par la publication d'un communiqué. Toute indication quant à la hausse attendue des taux pourra avoir un effet important sur les Bourses.
Au chapitre des résultats, il faudra notamment porter attention à FedEx, car le géant de la livraison est considéré comme un baromètre clé de l’économie américaine.
BlackBerry: passeport pour une meilleure destination
La perception des investisseurs à l’égard du fabricant de téléphones BlackBerry (Tor., BBY) s’est considérablement améliorée au cours des derniers mois, ceux-ci ne doutant plus de la viabilité de la société ontarienne. À preuve, le titre a bondi de 43% depuis le début de l’année. Cela dit, la partie est encore loin d’être gagnée.
La société de Waterloo va dévoiler ses résultats du troisième trimestre de l’exercice 2015 le 19 décembre à 8h.
Tim Long, de BMO Marchés des capitaux, prévoit une perte de 0,08$US par action, tandis que les analystes visent en moyenne une perte de 0,05$US l’action.
BlackBerry devrait améliorer ses marges bénéficiaires grâce à son récent appareil Passport, mais doit investir d’importantes sommes en marketing pour en faire la promotion.
Les revenus devraient selon M. Long s’établir à 875M$US. Il est encore une fois moins optimiste que l’ensemble de ses homologues, qui eux ciblent des revenus de 960M$US.
Les expéditions d’appareils sont un paramètre qui sera très suivi par les analystes. Steven Li, de Raymonds James, prévoit que la société a expédié 2,1 millions de téléphones, en hausse de 11% par rapport au même trimestre il y a un an, mais stable par rapport au deuxième trimestre.
Enfin, il faudra continuer de porter attention au bilan. M. Li souligne que l’encaisse de l’entreprise devrait diminuer par rapport au montant de 3 miliards de dollars américains à la fin du deuxième trimestre. À son avis, elle ne devrait pas diminuer sous les 2,5G$US.
FedEx pourrait surpasser les attentes
FedEx pourrait surpasser les attentes
À l’instar de BlackBerry, le géant de la livraison FedEx (NY, FDX) a regagné l’appui des investisseurs au cours des derniers mois, aidé par la baisse du prix du carburant, mais surtout par la reprise des expéditions par voies terrestres et aériennes.
Les résultats de FedEx revêtent une grande importance, car la société est considérée comme un baromètre de l’économie américaine.
L’entreprise de Memphis va dévoiler ses résultats du deuxième trimestre le 17 décembre.
Brandon R. Oglenski, analyste de Barclays, prévoit que la société va livrer un bénéfice par action de 2,40$US, un chiffre nettement supérieur à celui de 2,19$US anticipé par l’ensemble des analystes.
De l’avis de l’analyste, la société devrait avoir bénéficié du délai entre le moment où le prix du pétrole a baissé et celui où elle a réduit la surcharge de carburant demandée à ses clients.
Sur le plan des revenus, la société devrait avoir profité de la poursuite de la croissance du commerce en ligne, ainsi que du meilleur pouvoir d’achat des consommateurs (en raison de la baisse du prix de l’essence).
En moyenne, les analystes sondés par Bloomberg visent des revenus de 11,98G$US.
Au delà du trimestre, FedEx profite de plusieurs vents favorables. Reste à voir si la société en a bénéficié.
Nike: les devises ne freineront pas son élan
Nike: les devises ne freineront pas son élan
L’équipementier sportif Nike (NY, NKE) verra sa performance affectée par le jeu de devises au deuxième trimestre, mais la société profite néanmoins de plusieurs facteurs favorables, dont la forte croissance en Chine, les gains de parts de marché aux États-Unis et les résultats des initiatives de restructuration en Europe.
Le spécialiste des vêtements et chaussures de sport va dévoiler ses résultats du deuxième trimestre le 18 décembre.
Christian Buss, analyste de Credit Suisse, se montre plus positif que l’ensemble des analystes.
Il vise un profit de 0,73$US l’action, tandis que l’ensemble de ses homologues anticipent en moyenne un bénéfice de 0,69$US par action.
Les recettes de la société devraient atteindre 7,15G$US, prévoient en moyenne les analystes.
A ce chapitre, la société pourrait souffrir du fait que la plupart des devises se sont dépréciées face au dollar américain depuis son plus récent trimestre. Nike est particulièrement exposée à l’euro, puisqu’elle tire 20% de ses revenus d’Europe de l’Ouest.
L’analyste de Credit Suisse maintient sa recommandation de surperformance pour Nike et relève sa cible de 5$US, pour la faire passer de 100$US à 105$US.
Il se dit plus convaincu de la capacité de l’équipementier à accroître ses bénéfices de 20% au cours de l’exercice 2015.
Recerche: Rachel Tousignant. Intro, avec AFP.