Le titre de SNC-Lavalin continue de souffrir ce mercredi à la Bourse de Toronto, au lendemain de l’annonce d’une enquête concernant de mystérieuses dépenses, mal comptabilisées.
Peu après 14h30 sur Bay Street, l’action du géant québécois de l’ingénierie perdait 1,32$ ou 3,43% pour s’établir à 37,11$. Plus tôt, l'action a glissé aussi bas que 36,70$.
Hier, l’action de SNC-Lavalin avait clôturé à 38,43$, au terme d’une séance tout en recul avec une perte de 9,94$, ou de 20,55%. À son plus bas niveau, SNC a atteint hier un plancher de 36,56$, son plus bas niveau en 52 semaines.
L'entreprise continue de se terrer dans le silence, refusant systématiquement toute demande d'interview.
Dans un communiqué émis hier, l’entreprise a indiqué qu’elle ne pourra publier ses états financiers vendredi comme prévu et qu’elle se voyait dans l’obligation d’abaisser ses prévisions de profits pour l’année 2011 de 18%, ou de 80M$.
Cette correction comprendrait des charges de 35M$ «relatives à certains paiements effectués au quatrième trimestre de 2011 qui avaient été documentés à l'égard de projets de construction auxquels ils ne se rapportaient pas et qui devaient donc être comptabilisés à titre de charges au cours du trimestre».
Elle comprendrait également une perte de 23M$ liée à ses activités controversées en Libye, en raison notamment de relations étroites avec l’ancien régime du dictateur Mouammar Kadhafi.
Plus tôt, le 9 février, SNC-Lavalin a annoncé le départ inexpliqué de deux vice-présidents qui avaient tissé des liens avec le régime lybien. Il s’agit de Riadh Ben Aïssa, vice-président directeur et de Stéphane Roy, vice-président contrôleur.
Le conseil d’administration de l'entreprise a amorcé une enquête indépendante et des conseillers juridiques ont été retenus, a précisé dans son communiqué SNC-Lavalin. Selon La Presse, le cabinet de Stikeman Elliott a été retenu. Le bureau du président de l’entreprise aurait retenu un autre cabinet, celui de Norton Rose.
Le principal actionnaire de SNC-Lavalin est la société montréalaise Jarislowsky Fraser. Selon Bloomberg, Jarislowsky détenait 14,4% des actions en circulations de SNC au 31 décembre dernier.
On ne compte plus depuis hier les analystes financiers qui ont pris la décision d'abaisser leur évaluation du titre. C'est le cas notamment des représentants des sociétés de courtage Raymond James, BMO Marchés des capitaux, Valeurs mobilières TD, Partenaires Versant et Valeurs mobilières Desjardins.