Trois analystes sont ravis que le nouveau patron de SNC-Lavalin fasse sentir aussi rapidement son influence sur une entreprise qui doit rebâtir sa crédibilité.
Robert Card est arrivé en poste le 1er octobre 2012, alors que la société d’ingénierie-construction était au cœur d’allégations de malversations qui ont depuis mené à des accusations de fraude contre son ex-président. Pierre Duhaime.
L’embauche de Neil Bruce, l’ex-chef de l’exploitation du consultant londonien en gestion de projets Amec Plc, à la présidence d’une division élargie signale la volonté du nouveau président de SNC-Lavalin de redresser la société et d’en faire une plus grande force mondiale.
M. Bruce siégera au bureau du président bien qu’il résidera à Londres.
M. Card a déjà indiqué son intention d’envoyer plus des cadres supérieurs à l’étranger, afin qu’ils prennent en charge les affaires sur le terrain, diminuant le besoin de faire appel aux agents commerciaux, qui sont au cœur des allégations de paiements douteux de SNC-Lavalin.
«M. Card apporte une perspective mondiale et entend rebâtir une plateforme internationale apte à rafler des contrats. Il agit vite pour remanier l’organisation pendant qu’elle est réceptive à une nouvelle vision», écrit Bert Powell, de BMO Marchés de capitaux.
La nouvelle division englobera les activités mondiales des secteurs des hydrocarbures, des produits chimiques, des mines et de la métallurgie, de l’environnement et de l’eau. Ensemble, ces spécialités procurent à SNC-Lavalin la part de lion, 40 % de ses revenus.
M. Bruce compte 30 ans d’expérience dans les domaines de l’énergie et minier.
Une haute direction prête pour les acquisitions ?
Une haute direction prête pour les acquisitions ?
M. Card arrime aussi les divisions de SNC-Lavalin pour mieux servir les impératifs mondiaux de l’industrie-construction. «Les ex-employeurs de MM. Card et Bruce, CH2M Hill et Amec, sont deux chefs de file mondiaux. Pour ravigorer SNC-Lavalin, tout commence par le leadership. Le pedigree des numéro un et deux de SNC-Lavalin devrait rassurer les investisseurs concernant le potentiel de redressement de SNC-Lavalin», dit Maxim Sytchev, de AltaCorp.
Optimiste envers le potentiel de redressement de SNC-Lavalin et la remise valeur de ses actifs, M. Sutchev, établit un cours-cible de 57 $.
«M. Bruce a une excellente réputation à Londres et était perçu comme le dauphin pour la présidence d’AMEC, avant de quitter en octobre 2012 en raison d’une réorganisation qui a diminué son rôle. SNC-Lavalin bénéficiera notamment de ses nombreux contacts dans l’industrie pétrolière», note pour sa part Yuri Lynk, de Canaccord Genuity.
«Le recul de 2,4 % de l'action d'Amec le jour du départ de M. Bruce en octobre 2012 témoigne de sa compétence», note M. Sytchev.
M. Lynk croit que M. Card muscle l’équipe de direction en prévision de transactions éventuelles. MM. Card et Bruce ont tous deux un penchant pour les fusions et acquisitions, ajoute-t-il.
L'analyste fixe son cours-cible à 51 $.
Départ du fils de Jacques Lamarre
Quant à la démission de Patrick Lamarre, du poste de vice-président directeur, énergie mondiale, elle tient probablement à son désaccord avec le remaniement de M. Card, avance M. Lynk. M. Lamarre est le fils de Jacques Lamarre, l’ancien président de SNC-Lavalin.
La vision stratégique de M. Card étant encore floue, l’action a peu réagi au remaniement de SNC-Lavalin, gagnant 0,23 % à 44,13 $.
«2013 sera une année de reconstruction de nouvelles fondations et pas une année de retour à l'ancienne rentabilité», indique M. Powell, qui conserve son cours-cible de 44 $.