Le rebond rapide des taux d’intérêt de dix ans en mai fait mal aux populaires fournisseurs d’électricité regroupés dans l’indice des services publics (aujourd’hui rebaptisé services aux collectivités).
L’indice des services aux collectivités a perdu 9,2 % depuis son sommet annuel, à un moment où les taux canadiens de cinq ans ont augmenté de 0,5 %.
« Si les taux continuent à grimper, un vent de front risque de couper le souffle à toute l’industrie des services publics en Bourse. Aucun titre n’est à l’abri d’une hausse des taux, mais les caractéristiques individuelles des sociétés peuvent amortir l’impact », note Ben Pham, de BMO Marchés des capitaux.
Contrairement aux obligations ou aux autres titres à revenus fixes, les fournisseurs d’énergie et d’électricité accroissement leurs flux de trésorerie au fil du temps, ce qui leur donne la capacité d’augmenter leurs dividendes.
Ces versements croissants permettent à leur titre à absorber en Bourse une hausse graduelle de taux de dix ans.
Toutefois, une montée en flèche des taux serait plus dommageable puisqu’elle ne donnerait pas le temps nécessaire aux sociétés pour augmenter leurs flux de trésorerie au rythme de la hausse de taux, explique M. Pham.
Boralex et Innergex, plus vunérables
Les plus petits producteurs sont les plus vulnérables à une hausse des taux parce que les besoins en capitaux de leurs nouveaux projets font en sorte qu’elles auront à émettre des dettes à un coût croissant, dit M. Pham.
Ces producteurs vendent aussi leur électricité en vertu d'ententes commerciales, et non en fonction de tartifs réglementés. Ce type de contrats est plus sensible aux taux d'intéret.
M. Pham classe dans cette catégorie les petits producteurs Boralex, Innergex et Northland Power.
Les grands fournisseurs d’électricité par contre peuvent refiler une partie des changements dans les taux à leurs clients en ajustant leurs tarifs réglementaires.
Ces sociétés se protègent aussi de l’effet d’une hausse des taux sur leur propre dette à taux flottant, en faisant usage de produits dérivés tels que les contrats swaps.
La hausse actuelle des taux aura donc peu d’effet sur les prévisions de bénéfices de ces titres. M. Pham classe Canadian Utilities, Emera et Fortis dans cette catégorie.
Les trois fournisseirs plus résilients
Les trois fournisseirs plus résilients
L’analyste a poussé son analyse plus loin en classant les entreprises en fonction de quatre critères subjectifs : le potentiel d’une hausse ds dividende, la qualité des actifs, le niveau d’endettement et l’évaluation du titre.
Les trois sociétés ayant obtenu le meilleur score ont de bonnes chances de mieux résister que les autres à une hausse des taux : Canadian Utilities, Algonquin Power & Utilities et Fortis.
« Ces titres devraient fournir une meilleure protection du capital de leurs actionnaires dans l’éventualité où les taux grimperaient davantage », évoque M. Pham
Par contre, TransAlta et Atlantic Power passent moins bien ce test.