Les cours des métaux industriels au London Metal Exchange (LME) sont restés cantonnés cette semaine dans une fourchette étroite, tiraillés entre des indicateurs ternes en Chine d'un côté et un affaiblissement du dollar et de chiffres encourageants sur l'emploi américain de l'autre.
Dans un volume d'échanges modéré, en l'absence des investisseurs chinois pour cause de semaine fériée suivant la fête nationale du 1er octobre, le marché est resté assombri pendant une partie de la semaine par les inquiétudes persistantes sur la vigueur de l'économie mondiale.
"Alors que les mesures d'assouplissement monétaire des banques centrales (américaine et européenne) avaient ravivé en septembre les espoirs sur la reprise économique, les indicateurs pour la plupart moroses continuent de peser sur les cours des métaux", ont observé dans une note les experts d'UniCredit.
En particulier, "les statistiques publiées en Asie ne montrent aucun coup d'arrêt au ralentissement économique, en dépit d'une politique monétaire accommodante et d'un nouveau programme de dépenses publiques dans les infrastructures en Chine", premier pays consommateurs de métaux, ont-ils noté.
Les indicateurs publiés par Pékin en début de semaine n'étaient pas pour rassurer les investisseurs: ainsi, la production manufacturière en Chine s'est de nouveau contractée en septembre pour le deuxième mois consécutif et l'activité du secteur des services s'est révélée plus faible que prévu.
"On s'attend à ce que la demande chinoise (de métaux) reste limitée à court terme (...) Les mesures de stimulus du gouvernement ne se sont pas encore concrétisées dans la consommation de métaux", ce qui "suggère une mise en place relativement lente de ces mesures", ont remarqué les experts de Barclays Capital.
Les prix du LME se sont cependant stabilisés au cours de la semaine - cuivre, étain et nickel parvenant même à terminer vendredi en petite hausse, notamment revigorés par un indicateur meilleur qu'attendu sur l'emploi aux États-Unis.
Après une enquête du cabinet ADP ayant fait état mercredi d'une baisse moins forte que prévu en septembre des embauches dans le secteur privé américain, Washington a annoncé vendredi que le taux de chômage dans le pays était tombé le mois dernier à 7,8% en septembre, son niveau le plus faible depuis janvier 2009.
De plus, "le marché a apparemment été conforté jeudi par des propos" encourageants du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, qui ont revigoré les actifs jugés risqués comme les métaux de base ou l'euro, a rappelé William Adams, analyste du cabinet Fast Markets.
L'affaiblissement du billet vert face à l'euro contribuait de surcroît à encourager les achats de métaux, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Les prix des métaux ont un certain potentiel de hausse à court et moyen terme", notamment en raison des mesures de soutien à l'économie par le gouvernement chinois, mais "il manque au marché la conviction qui l'animait début septembre", l'euphorie suscitée alors par les mesures exceptionnelles des banques centrales tendant à s'essoufler, a ajouté M. Adams.
L'ALUMINIUM reste pénalisé par une nette surproduction à l'échelle de la planète, notamment en raison d'une offre chinoise toujours abondante -- favorisée par un moindre coût de l'énergie (le charbon) dans certaines région du pays et des aides gouvernementales, a observé Ross Strachan, analyste de Capital Economics.
Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8 321 dollars vendredi vers 14H00 GMT contre 8 250 dollars une semaine plus tôt.
L'aluminium valait 2 114 dollars la tonne contre 2 123 dollars.
Le plomb valait 2 275 dollars la tonne contre 2 300 dollars.
L'étain valait 22 525 dollars la tonne contre 21 700 dollars.
Le nickel valait 18 654 dollars la tonne contre 18 576 dollars.
Le zinc valait 2 065 dollars la tonne contre 2 120 dollars.