Les prix des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) ont dans l'ensemble accentué leur repli cette semaine, ployant toujours sous les inquiétudes sur la croissance économique mondiale, malgré une tentative de reprise en fin de semaine.
"L'humeur générale du marché continue de souffrir des inquiétudes sur l'impact de la tourmente politique dans laquelle se trouve la Grèce", a noté Nicholas Snowdon, analyste chez Barclays Capital.
Le marché des métaux a nettement baissé en milieu de semaine, alors qu'était confirmé l'échec des négociations politiques en Grèce visant à former un gouvernement de coalition après les élections législatives du 6 mai qui avaient vu une forte poussée des partis opposés à l'austérité et l'éclatement du paysage politique grec.
La Grèce va organiser un nouveau scrutin le 17 juin, une situation qui alimente les inquiétudes sur une éventuelle sortie du pays de la zone euro et un défaut de paiement à court terme.
Le Fonds monétaire international (FMI) a d'ailleurs repoussé le versement, prévu initialement fin mai, d'une nouvelle tranche de prêt à la Grèce, suspendue à à la formation d'un gouvernement ayant une majorité au Parlement.
De plus, la croissance économique chinoise, moteur de la reprise mondiale, continuait de montrer des signes de ralentissement, avec la diffusion vendredi d'un nouveau recul des prix moyens de l'immobilier.
Dans ce contexte, les investisseurs privilégiaient les actifs jugés les plus sûrs, comme la devise américaine.
Et le renforcement du billet vert, qui évoluait cette semaine à des plus hauts depuis quatre mois face à l'euro, rend moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises.
Cependant, le nickel et l'aluminium ont tout de même réussi à finir la semaine en légère hausse. Pour les experts de Commerzbank, "les bas prix de nombreux métaux sont désormais vus comme des niveaux d'entrée attractifs" sur le marché par certains investisseurs, ce qui en plus de soutenir les prix de certains métaux, "empêchent les autres de tomber trop bas".
Mais "des marchés d'actions affaiblis et surtout le renforcement continu d'un dollar déjà très élevé empêchent un rebond significatif des prix des métaux dans l'immédiat", ont commenté les analystes de Commerzbank.
Le CUIVRE, baromètre du marché, est tombé mercredi à 7 625 dollars la tonne, son niveau le plus faible depuis quatre mois.
Le même jour, l'ALUMINIUM a chuté à 2 007,50 dollars la tonne, un plus bas depuis fin décembre, tandis que le NICKEL atteignait 16 770 dollars la tonne, son niveau le plus faible depuis début décembre.
Jeudi, le PLOMB est tombé à 1 925 dollars la tonne, l'ÉTAIN à 18 900 dollars la tonne, et le ZINC à 1 882 dollars la tonne, des plus bas depuis respectivement le 19 décembre, le 4 et le 10 janvier.
Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7 716 dollars vendredi vers 13H30 GMT contre 7 992 dollars le vendredi précédent à la même heure.
L'aluminium valait 2 059 dollars la tonne contre 2 038 dollars.
Le plomb valait 1 964 dollars la tonne contre 2 065 dollars.
L'étain valait 19 332 dollars la tonne contre 20 300 dollars.
Le nickel valait 17 153 dollars la tonne contre 17 057 dollars.
Le zinc valait 1 915 dollars la tonne contre 1 931 dollars.