La réaction à chaud des investisseurs aux résultats financiers d’une foule de sociétés ne s’est pas fait attendre. Les déceptions font reculer l’action de Magna de 9%, le titre de Telus de 4%, celui d’Enbridge de 2%, celui de SNC-Lavalin de 2,3%, par exemple.
En revanche, l’action de BCE(Tor., BCE, 56,87$) gagne 1% et celle d’Air Canada (Tor.,AC.A, 11,51$) bondit de 6%, après le dévoilement de meilleurs résultats que prévu.
SNC-Lavalin: des plus et des moins
Le bénéfice ajusté de 0,47$ par action des activités d’ingénierie-construction de SNC-Lavalin(Tor., SNC,42$) a nettement surpassé les prévisions de 0,35$ des analystes, grâce à la récupération de provisions de dépassement de coûts concernant de projets locaux de la division d’infrastructures.
Bien que toutes les divisions aient contribué au bénéfice d’exploitation pour la première fois depuis longtemps selon Maxim Sytchev, de Dundee Capital, les investisseurs sont déçus que ses bénéfices annuels seront dans le bas de la fourchette de ses prévisions antérieures de 1,30 à 1,60$, malgré l’achat «transformationnel» de la Britannique Kentz.
De plus, la vente envisagée de son intérêt de 16,8% dans l’autoroute 407 n’est plus citée comme une priorité à court terme par le nouveau pdg Neil Bruce.
Autre petite déception: les nouvelles commandes ont été d’à peine 2,7 milliards au troisième trimestre, si bien que son carnet de commandes augmente de seulement 1,7 % à 12,7 G$, note Yuri Lynk, analyste de Canaccord Genuity, dans une notre préliminaire.
La société réitère toutefois qu’elle compte toujours faire passer sa marge d’exploitation de 5,7 à 7%, d’ici 2017.
Lire aussi les comptes-rendus des résultats de Saputo et Air Canada.
BCE surpasse des attentes modestes, Telus rate des attentes élevées
BCE(BCE,56,87$) sort de l’ombre de sa rivale Telus(Tor.,T, 41,98$) avec des résultats au delà des attentes modestes.
Son service sans-fil a contribué à une hausse meilleure que prévu de 3,4% du bénéfice d’exploitation au troisième trimestre, malgré l’augmentation des coûts de rétention.
Surtout, la hausse de 10% des flux de trésorerie excédentaires plaît parce qu’elle soutient la politique de dividendes croissants, que certains analystes croyaient à risque.
Le bénéfice de 0,93$ par action est 12% meilleur qu’un an plus tôt et se compare au consensus de 0,85$ par action. Une plus petite facture d’impôts a donné un coup de pouce de 0,03$ par action.
La société a aussi accru le nombre de ses abonnés au service post-payé de 78000 et le revenu moyen par abonné sans-fil de 6,1%.
À l'inverse, l'habituelle première de classe, Telus n’a pas atteint les attentes élevées. Son service sans-fil a raté la cible des analystes tant pour son bénéfice d’exploitation, pour ses revenus par abonné que pour la croissance des abonnés.
Le bénéfice d’exploitation a crû de 1,5% au troisième trimestre tandis que Aravinda Galappatthige, de Canaccord Genuity, attendait une hausse de 4,4%.
Telus a ajouté 69000 abonnés à son service sans-fil post-payé, comparativement à l’ajout de 110000 abonnés, un an plus tôt.
La société a donc capturé 30% de nouveaux abonnés sans-fil par rapport à une part de 47% au deuxième trimestre, indique l’analyste qui l’attribue à l’offensive plus efficace de Rogers.
Le dividende a augmenté de 5% comme prévu, mais le versement représente 90% des flux de trésorerie excédentaires, note aussi M. Galappatthige.
«La capacité de la société à continuer à augmenter son dividende de 10% par année repose donc sur ses futures dépenses en immobilisations», indique l’analyste.
Pour soutenir la croissance attendue d’elle, Telus a d'ailleurs doublé à 250M$ les charges de son plan de rationalisation, qui vise des économies annuelles de 100 à 125M$.
Dorel souffre des devises et du remaniement de Wal-Mart
Dorel souffre des devises et du remaniement de Wal-Mart
Le fabricant d’articles pour les enfants, de vélos et de meubles Industries Dorel(Tor., DII.B,32,11$) laisse aussi les investisseurs sur leur appétit. Son action perd 3,4%.
Ses revenus augmentent de 1% à 679 millions de dollars américains au troisième trimestre, tandis que le bénéfice d’exploitation de 38M$US est de 25% à celui de l’an dernier et de 15% inférieur aux prévisions.
La multinationale est frappée par la volatilité des devises, dont la chute du real brésilien, qui a amputé 0,28$US au bénéfice par action.
Le bénéfice ajusté de 0,48$US par action se compare à 0,73$US l’an dernier et aux prévisions de 0,51$US, précise Derek Dley, de Canaccord Genuity.
Les revenus de la division juvénile reculent de 4% et son bénéfice d’exploitation chute de 54% parce que les détaillants (lire Wal-Mart) veulent tenir des stocks moins élevés.
Les devises perturbent aussi la division des vélos, qui devait donner un troisième axe de croissance à la société de Montréal. Malgré tout, ses revenus augmentent de 9%, sans l’effet des changes grâce au lancement des nouveaux vélos dans les magasins spécialisés et les bonnes ventes de la marque Caloi, au Brésil.
La société promet un meilleur 2016 grâce au lancement record de nouveaux vélos.
«Étant donné la force des vents de front provenant des devises au cours des prochains mois, l’investisseur peut attendre une meilleure zone d’achat pour acheter l’action», note l’analyste.