Entre les nombreuses félicitations, le tapage entourant la viabilité de TVA Sports et le salaire du PDG, ou encore le spectre encore bien présent de l’actionnaire de contrôle Pierre-Karl Péladeau, Québecor (Tor.,QBR.B, 33,19$) a mis l’accent sur son virage de la dernière année, à l’assemblée annuelle.
Pas un mot toutefois concernant ses intentions de se lancer dans la téléphonie mobile à l’extérieur du Québec, malgré son achat de fréquences sans-fil en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique.
En conférence de presse après l’assemblée qui s'est tenue à Montréal jeudi, le nouveau président, Pierre Dion, s’est contenté de répéter que la société resterait disciplinée et qu’elle évaluait encore toutes ses options, sans dévoiler quelles conditions manquent encore pour prendre sa décision.
«On ne sait pas encore quels seront les tarifs d’itinérance que les grands fournisseurs exigeront pour l’accès à leur réseau», a-t-il dit.
Il n’a pas voulu dire non plus s’il était déçu que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes(CRTC) n’impose pas des tarifs minimums ou encore le partage des tours de transmission.
Un virage pour combattre l'éclatement de la publicité
Un virage pour combattre l'éclatement de la publicité
La vente d’actifs jugés non stratégiques (tels que Nurun et les journaux Sun Media entre autres) libèrent des fonds que la société réinvestit dans des secteurs qu’elle espère plus porteurs, tels que le fournisseur de services cinématographiques Vision Globale, les droits de diffusion de hockey chez TVA Sports, ainsi que l’aréna Centre Vidéotron, à Québec.
Québecor ne fait pas que remanier ses actifs, elle profite de la stature de Vidéotron pour refinancer des dettes et ainsi réduire ses frais d’intérêts de 50 millions de dollars.
En attendant que sa nouvelle stratégie rapporte, Québecor fait patienter ses actionnaires en rachetant 116 millions de dollars de ses actions depuis 12 mois et en relevant son dividende de 40%, à 0,035$ par action.
Des coûts élevés
Des coûts élevés
Québecor se félicite d’avoir franchi le cap des 10 millions d’abonnés à ses huit chaînes spécialisées, mais le bond des coûts a doublé la perte d’exploitation de la division média, au premier trimestre, en dépit d’une hausse de 8% des revenus.
TVA Sports a beau avoir franchi le cap de 2 millions d’abonnés, en pleines séries éliminatoires de hockey, cette nouvelle chaîne doit tout de même rentabiliser des droits de diffusions de 65 millions de dollars par année.
On comprend mieux pourquoi M. Dion a utilisé l’argument de la viabilité de TVA Sports à long terme pour convaincre le CRTC de relever, de 3 à 4$ par mois, les redevances d’abonnement que lui verse Bell pour son signal.
Même si Vidéotron vante la popularité de ses forfaits multiservices, les abonnements au service de câble de base et à la téléphonie par câble montrent des signes d’essoufflement depuis deux ans.
La croissance est toujours rendez-vous pour la téléphonie mobile, avec un bond de 45% des revenus, et de 28 300 du nombre de lignes au premier trimestre, mais le coût des subventions des fameux appareils IPhone freine la croissance du bénéfice d’exploitation de Vidéotron.
Le premier trimestre s’est soldé par un recul de 8% du bénéfice des activités poursuivies, à 0,33$ par action, malgré la hausse de 6% des revenus, à 948,6 M$.