Premier bang : des résultats trimestriels confus et décevants. Deuxième bang : suppression-surprise de 4 000 emplois, ou l'équivalent de 9 % de l'effectif. Troisième bang : perte d'un important contrat d'entretien de plusieurs milliers d'immeubles fédéraux partout au pays. Mais que se passe-t-il avec SNC-Lavalin (Tor., SNC, 44,41 $) ?
Voici un résumé des plus récents commentaires et recommandations de quelques analystes sur le titre.
BMO : ça semble pire que c'est
> BMO Marché des capitaux hausse sa recommandation de «performance de marché» à «surperformance».
Bert Powell reconnaît qu'à la suite du dernier trimestre, les investisseurs sont probablement fatigués de recevoir des résultats qui ne permettent toujours pas d'entrevoir de potentiel dans les activités d'ingénierie-construction.
Il estime cependant que le recul du titre offre maintenant une occasion d'entrée intéressante.
L'analyste trouve encourageante la restructuration, car elle permet au géant montréalais de mieux aligner ses ressources sur sa stratégie. Et tout n'est pas si noir. Il note qu'en excluant les vieux contrats à faible rentabilité que traîne encore la société, la marge de SNC s'améliore. Il ajoute que les résultats deKentz Group sont meilleurs que ce qu'il prévoyait.
M. Powell précise que la perte du contrat d'entretien du gouvernement fédéral devrait peser pour environ 0,04 à 0,07 $ par action par rapport à un bénéfice en 2014 de 2,47 $.
La cible est ramenée de 57 $ à 54 $.
CIBC : la grande confusion
> Marchés mondiaux CIBC réitère une recommandation «performance de secteur».
Paul Lechem indique que les résultats du troisième trimestre et les aperçus livrés par la direction sèment une grande confusion.
L'analyste note que la direction émet deux aperçus de bénéfices pour 2014. L'un exclut le Kentz Group, ce qui n'a pas d'intérêt. L'autre l'inclut, mais sans préciser l'importance des charges extraordinaires qu'il contient, ce qui n'est pas non plus d'un grand secours.
L'analyste croit que, de toute façon, l'aperçu pour 2014 est sans signification. Il souligne que c'est l'exercice 2015 qui est pertinent. La direction ne s'avance malheureusement pas jusque-là.
M. Lechem note que le titre a reculé de plus de 7 % à la suite de l'annonce des résultats. Ce recul est à ses yeux probablement exagéré, mais étant donné la confusion, le titre risque de rester pour un temps au banc des pénalités.
La cible de 12 à 18 mois passe de 60 $ à 56 $.
Dundee Marchés des capitaux : le marché sous-évalue le titre
> Dundee Marchés des capitaux maintient une recommandation d'achat.
L'analyste Maxim Sytchev estime que l'exercice de compression est douloureux - suppresion de 4 000 emplois dans le monde, dont 1 000 au Canada -, mais qu'il était nécessaire. Après avoir présenté les derniers résultats, il se livre à un simple exercice mathématique.
Selon M. Sytchev, les concessions et les liquidités que détient SNC valent au moins 32 $ par action. Il note que l'entreprise a payé 2,1 milliards de dollars américains pour Kentz Group, ce qui représente 14 $ par action de SNC.
M. Sytchev reconnaît qu'en raison de l'incertitude entourant le secteur pétrolier et gazier, la valeur de Kentz Group ne se situe peut-être plus qu'à 10 $ par action aujourd'hui.
Il n'en reste pas moins qu'en combinant ces éléments, on est très près de la valeur actuelle du titre ; et on n'a pas encore pris dans le calcul les activités d'ingénierie et de construction de SNC. Des activités dont le carnet de commandes s'élève à plus de 8 G$ US.
La cible est ramenée de 67 $ à 61 $.
Banque Scotia : 2015 devrait être l'année du revirement
> Banque Scotia réitère une recommandation «surperformance de secteur».
Anthony Zicha voit positivement l'annonce de la restructuration. Elle permettra de diminuer l'exposition aux activités moins rentables et de rendre plus efficaces les opérations.
Malgré les récents revers, l'analyste note lui aussi que le nombre de vieux contrats à faible rentabilité diminue. Il voit l'exercice 2015 comme l'année du revirement.
M. Zicha estime que l'entreprise est en bonne posture pour gagner de nouveaux contrats à la maison et à l'étranger. Il s'attend à ce que l'acquisition de Kentz Group permette à l'entreprise d'obtenir des ventes croisées dans de nouveaux marchés (aux États-Unis et au Moyen-Orient) et auprès de grandes sociétés gazières et pétrolières, comme Exxon, Chevron et Shell.
La cible est abaissée de 71 $ à 64 $.
Raymond James : où sont les catalyseurs ?
> Raymond James renouvelle une recommandation «performance de marché».
Frederic Bastien dit ne pas condamner la restructuration annoncée, mais note que l'annonce est curieuse par rapport au ton optimiste qui prévalait lors de la journée des investisseurs de la mi-octobre. Il dit ne pas pouvoir s'empêcher de se demander quel sera le moral des ingénieurs.
L'analyste indique que les contrats d'entretien d'immeubles n'ont jamais été une assise de recommandation pour le titre, mais il précise que la nouvelle de la perte des immeubles fédéraux n'est pas de nature à le rendre plus optimiste à l'égard du titre.
M. Bastien juge le titre peu cher, mais il ne voit guère de catalyseur à l'horizon.
La cible est abaissée de 56 $ à 53 $.