Parcs d'attractions : Deux titres à considérer
Les analystes de Credit Suisse ont récemment conjugué l'utile à l'agréable en visitant les installations de certains exploitants de parcs thématiques lors d'une journée organisée pour les investisseurs. Ils y ont trouvé non seulement des améliorations locatives, mais de bonnes idées d'investissement.
Joel Simkins et Benjamin Chaiken sont donc optimistes à l'égard des titres de Six Flags Entertainment Corporation (NY, SIX, 46,16 $ US) et de Cedar Fair (NY, FUN, 54,69 $ US). Un calendrier scolaire favorable, le désir renouvelé du consommateur de s'offrir de petits luxes et la promotion musclée des laissez-passer de saison expliquent notamment leur enthousiasme envers ces sociétés. En outre, celles-ci versent un généreux dividende, pour un rendement respectif de 4,6 % et 5,4 %.
Six Flags semble d'ailleurs plus en forme que jamais, ayant réussi à s'extirper en mai 2010 de la loi qui la protégeait de ses créanciers aux États-Unis. Elle se veut toujours l'un des plus grands opérateurs de parcs d'attractions du monde, forte de ses 18 installations à l'international, dont 16 aux États-Unis, 1 au Mexique, sans oublier celui de La Ronde.
L'objectif d'atteindre un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 500 millions de dollars américains et de 600 M$ US en 2015 et 2017, respectivement, demeure envisageable. Le BAIIA était de 477 M$ US en 2014. Une expansion à l'international (Dubaï, 2017) et l'ouverture de parcs thématiques en Chine d'ici la prochaine décennie, en partenariat avec Riverside Investment Group, demeurent deux autres catalyseurs à long terme.
S&P Capital IQ entrevoit le titre de Six Flags à 54 $ US, Oppenheimer à 56 $ US et Credit Suisse à 58 $ US - pour un rendement potentiel de plus de 30 % dans ce dernier cas. On constate un enthousiasme semblable pour Cedar Fair. Credit Suisse voit le titre à 64 $ US, pour un rendement potentiel de plus de 18 % au cours actuel de 54,69 $ US.
Les plus grands risques associés à ces titres consistent en un ralentissement des dépenses discrétionnaires des consommateurs et une perturbation de service temporaire causée par des conditions météorologiques défavorables.
Hotels : la pérennité du dividende soulignée
Brad Sturges, analyste de l'Industrielle Alliance, considère les sociétés American Hotel Income Properties REIT (Tor., HOT.UN, 10,39 $) et InnVest REIT (Tor., INN.UN, 5,22 $) comme bien positionnées pour bénéficier de la croissance de la demande de chambres d'hôtel en Amérique du Nord. La faiblesse du dollar canadien et les prix réduits à la pompe jouent également en leur faveur. «Pour l'investisseur qui cherche à prendre une participation dans le marché canadien du secteur, nous recommandons le titre d'InnVest. Pour celui qui recherche une exposition au secteur hôtelier américain, nous suggérons AHIP», écrivait-il récemment.
Il faut savoir que le marché hôtelier est très fragmenté en Amérique du Nord. Cette situation ouvre la voie à une éventuelle consolidation du secteur. Les deux sociétés pourraient être actives sur le front des acquisitions. La santé du secteur de l'hôtellerie est aussi très liée à celle de l'économie. Les entreprises américaines du secteur devraient donc connaître une meilleure performance que leur contrepartie canadienne en 2015. Le principal risque associé à un investissement dans ce créneau demeure une hausse rapide des taux d'intérêt, puisque les fiducies de placement immobilier (FPI) sont sensibles à l'augmentation des coûts d'emprunt.
L'analyste recommande l'achat du titre d'American Hotel Income Properties REIT. Il fixe sa cible à 12 $ - un rendement potentiel de 21 % au cours actuel de 10,65 $ en incluant le généreux dividende -, selon un multiple de 9 fois les fonds provenant de l'exploitation (FFO) 2015 prévus de 1,35 $ par action. La société verse l'équivalent d'une distribution annuelle de 0,90 $, pour un rendement de 8,5 % environ. «C'est un dividende qui est entièrement couvert par les flux de trésorerie disponibles», affirme l'analyste Jenny Ma, de Canaccord Genuity, qui recommande l'achat du titre et un cours cible de 13 $.
La location de près de 41 % des chambres d'hôtel est encadrée par des contrats d'hébergement à long terme signés avec des opérateurs de chemin de fer (par l'intermédiaire de l'enseigne Oak Tree Inn). «Ces contrats offrent une protection contre le risque baissier du titre et de meilleurs flux de trésorerie par rapport à l'ensemble des entreprises nord-américaines du secteur», explique Brad Sturges.
Finalement, ce dernier recommande de «conserver» le titre d'InnVest et fixe sa cible à 6 $. Son calcul repose sur un multiple de 10 fois les FFO 2015 prévu de 0,61 $ par action. En incluant le rendement de 7,2 % du dividende, l'investisseur pourrait engranger un gain de 15 % d'ici 12 mois. L'analyste apprécie par ailleurs le fait que trois sociétés à capital fermé se partagent 34 % de l'actionnariat d'InnVest. «The Westmont Group, KingSett Capital et Orange Capital possèdent une expérience significative dans l'exploitation d'hôtels et dans l'investissement immobilier», résume-t-il. Même si le portefeuille immobilier d'InnVest se compose de franchises bien connues (Comfort Inn, Delta et Best Western), l'utilisation d'un fort levier financier et la fragilité récente de la santé économique de l'Alberta incitent davantage à la prudence dans ce cas.
Transporteurs aeriens : pour ceux qui aiment l'aventure...
Les titres des transporteurs aériens sont rarement de tout repos pour l'épargnant. Le rendement potentiel est élevé, mais le risque d'investissement l'est tout autant !
Le titre de Transat A.T. (Tor., TRZ.B, 7,84 $) pourrait reprendre de l'altitude à court terme en Bourse - la saison estivale s'annonce meilleure qu'envisagé initialement -, mais ses perspectives à plus long terme demeurent embrouillées. Présentement, la hache de guerre semble enterrée parmi les principaux transporteurs du pays. Mais Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, s'attend toutefois à ce que la concurrence s'accentue davantage dès l'hiver prochain.
Transat bénéficie donc en ce moment de vents favorables. Les transporteurs aériens ajoutent moins de sièges que l'an passé à leur capacité, et les tarifs à destination de l'Europe sont plus élevés que prévu. En retranchant le coût associé à la faiblesse du dollar canadien des économies de carburant réalisées, Transat pourrait économiser 25 M$ cet été.
D'ailleurs, le 11 juin, la société a vu sa rentabilité passer au vert, résultat des différentes initiatives de réduction de coûts et de l'amélioration de la performance vers les destinations soleil. L'analyste de la Financière rappelle également que Transat a ajouté de nouvelles routes, tout en éliminant certaines liaisons qui n'étaient pas rentables.
Kevin Chiang, de Marchés mondiaux CIBC, se demande de son côté si le plan de compression de coûts de 100 M$ à réaliser d'ici 2017 sera suffisant pour affronter la concurrence rehaussée d'Air Canada (Tor., AC, 13,34 $) - particulièrement le transporteur à faible coût Rouge - et de WestJet (Tor., WJA, 26,31 $). La rivalité risque d'ailleurs d'être à son comble sur les vols transatlantiques l'été prochain. Bien que son cours cible demeure à 7,50 $, d'autres analystes semblent cependant un peu plus optimistes.
Cameron Doerksen rehausse sa cible à 8,50 $. Turan Quettawala, de la Banque Scotia, maintient la sienne à 10,50 $. Tim James, de Valeurs mobilières TD, la fait grimper de 8 à 12 $, puisqu'il envisage un bond de 31 % du bénéfice d'exploitation de Transat en 2016.
Cameron Doerksen appose une recommandation de surperformance au titre d'Air Canada et fixe sa cible à 17 $ pour un rendement potentiel de 27 %. La recommandation est identique pour WestJet, avec une cible établie à 36 $ pour un rendement potentiel de 37 %. Une inquiétude plane cependant sur le titre du transporteur de Calgary : deux incidents de menaces non précisées sont survenus récemment sur des vols en sol canadien.
Croisieres : des eaux calmes en vue...
L'équipe de Credit Suisse continue de voir une valeur certaine dans l'industrie. Malgré le rebond récent du prix du pétrole et la vigueur du dollar américain, les croisiéristes sont bien positionnés pour améliorer leur rentabilité en raison de prix tonifiés, d'un solide contrôle des coûts et d'une croissance modérée de la capacité d'embarquement. De belles occasions de croisières restent à développer dans la région de l'Asie-Pacifique pour assurer la croissance attendue des revenus.
Carnival Corporation (NY, CCL, 49,36 $ US), Royal Caribbean (NY, RCL, 78,40 $ US) et Norwegian Cruise Lines (Nasdaq, NCLH, 55,34 $ US) bénéficient d'une recommandation de surperformance de l'équipe d'analystes de Credit Suisse. Leur préférence s'établit d'ailleurs dans cet ordre, avec des cours cibles respectifs de 55 $ US (14,8 fois le bénéfice par action de 3,73 $ US en 2017), de 85 $ US (13,50 fois le bénéfice par action de 6,33 $ US en 2017) et de 60 $ US (16 fois le bénéfice par action de 3,76 $ US en 2016).
Felicia R. Hendrix, de Barclays, évalue de son côté que Royal Caribbean pourrait générer deux milliards de dollars américains en flux de trésorerie, et que 1,3 G$ US pourrait être utilisé pour racheter à des fins d'annulation près de 15 millions d'actions. Mme Hendrix fixe sa cible à 87 $ US, un rendement potentiel de 13 %. Elle recommande de surpondérer le titre.
Jaime Katz, analyste de Morningstar, rappelle que les incidents survenus avec le Costa Concordia et le Carnival Triumph ces dernières années pourraient continuer de peser sur l'image de marque de Carnival et son pouvoir de rehausser les prix. D'ici 2019 à 2022, la société entend néanmoins repousser les limites de sa capacité d'embarquement en ajoutant quatre vaisseaux à sa flotte qui pourront chacun accueillir 6 600 passagers en plus de l'équipage habituel. Jaime Katz et Felicia R. Hendrix restent tièdes à l'égard des perspectives du titre.
Cette dernière lui préfère Norwegian Cruise Lines, qui pourrait bénéficier de l'intégration de Prestige Cruises International pour réaliser des économies d'échelle. L'analyste de Barclays considère cette acquisition comme fortement positive et recommande de surpondérer le titre en portefeuille, malgré une cible plutôt modeste à 58 $ US. Depuis son introduction en Bourse en janvier 2013, cette société navigue malgré elle avec le scepticisme des investisseurs. Bien que ces derniers semblent s'inquiéter de la présence d'actionnaires majoritaires - Genting, Apollo et TPG possèdent globalement plus de 50 % de l'actionnariat - et de sa dépendance envers le marché des Caraïbes, Norwegian Cruise Lines reste moins exposée que ses deux grandes rivales à l'effet des taux de change. La société pourrait ainsi surprendre avec une hausse des dépenses de ses clients sur les navires.
Cartes de credit : parce que, pour tout le reste, il y a... les cartes de crédit !
Après avoir autant dépensé pour s'offrir les vacances rêvées, vient le moment de recevoir ses relevés de cartes de crédit. L'idée d'investir dans MasterCard (NY, MA, 94,36 $ US) ou dans Visa (NY, V, 68,12 $ US) est-elle pertinente ?
Les analystes semblent le croire. «Visa offre le meilleur potentiel de rendement par rapport au risque dans l'univers des titres que l'on suit», écrivent les analystes de Barclays, qui se disent confiants d'assister éventuellement à une plus forte croissance des revenus et des bénéfices que prévu. Ils suggèrent donc de surpondérer le titre en portefeuille et lui accolent une cible de 75 $ US. Cible similaire de la firme Oppenheimer, qui juge Visa bien positionnée pour bénéficier de l'augmentation des dépenses de consommation des ménages, des tendances associées aux paiements électroniques et de son haut niveau d'acceptation par les marchands à l'international. Et ce, sans compter la plus récente entente signée avec Costco (Nasdaq, COST), qui entrera en vigueur en avril 2016.
MasterCard mérite aussi la même recommandation de Barclays, avec une cible à 100 $US. La Deutsche Bank voit le titre atteindre ce jalon, pendant qu'Oppenheimer prévoit qu'il se hissera à 95 $ US d'ici les 12 à 18 prochains mois.
Certains éléments se révèlent difficiles à évaluer pour ces sociétés. Seront-elles en mesure d'innover pour rester concurrentielles face aux moyens de paiement émergents tels PayPal et Apple Pay, notamment ? La tendance actuelle est de payer ses achats au moyen d'un appareil mobile, ou même d'une montre connectée...
D'autres risques persistent : une réglementation plus contraignante pour les émetteurs de cartes de crédit de la part des autorités et le ralentissement des volumes d'achat de la part des titulaires de cartes. Ce sont deux des principaux risques répertoriés par les analystes de la Deutsche Bank.
Un FNB pour exploiter davantage ces thématiques
Le fonds négocié en Bourse (FNB) PowerShares Dynamic Leisure & Entertainment (NY, PEJ) offre un moyen indirect de participer à la croissance des titres du secteur du divertissement. Moyennant un ratio des frais de gestion de 0,63 %, il investit 90 % de ses actifs dans les 30 entreprises américaines constituant l'indice Intellidex sous-jacent. Starbucks (Nasdaq, SBUX), Walt Disney (NY, DIS), Marriott International (Nasdaq, MAR), Hilton Worldwide Holding (NY, HLT) et Delta Air Lines (NY, DAL) sont les principales participations détenues en portefeuille. Bien qu'un rééquilibrage soit effectué quatre fois par année et que ce fonds offre un rendement de dividende d'environ 1,30 %, force est de constater qu'il s'échange déjà à une valorisation relativement élevée de 22 fois les bénéfices passés.
Gain potentiel
Recommandation/Prix cible moyen/Ratio cours/bénéfice du prochain exercice/Gain potentiel)
WestJet Airlines (Tor., WJA) Achat/35,50 $/8,5 x/30,5 %
Air Canada (Tor., AC) Achat/18 $/4 x/27,1 %
Six Flags Entertainment Corporation (NY, SIX) Achat/57 $ US/28,1 x/24,4 %
American Hotel Income Properties REIT (Tor., HOT.UN) Achat/12,80 $/s.o./21,3 %
Transat (Tor., TRZ.B) Achat/9,75 $/7 x/21,1 %
Cedar Fair (NY, FUN) Achat/64 $ US/16,7 x/15,4 %
InnVest REIT (Tor., INN.UN) Conserver/6,13 $/s.o./13,7 %
Visa (NY, V) Achat/77 $ US/24,8 $ US/11,8 %
Carnival Corporation (NY, CCL) Achat/54,50 $ US/19,2x/9,3 %
Royal Caribbean Cruises (NY, RCL) Achat/87 $ US/16,8 x/8,8 %
Norwegian Cruise Lines (Nasdaq, NCLH) Achat/61 $ US/19 x/7,7 %
MasterCard (NY, MA) Achat/102 $ US/27,1 x/6,8 %
Source : Stock Report+