Presque un an après avoir brigué la Bourse pour financer sa plus grosse acquisition, Lunetterie New Look (Tor., BCI, 21 $) attire un quatrième admirateur parmi les analystes.
Derek Dley, analyste de Canaccord Genuity, amorce le suivi de la deuxième enseigne de l’optique au Canada, avec un rapport intitulé « une vision claire de croissance des bénéfices ».
Il recommande l’achat du titre bien qu’il ait bondi de 40 % en 2014 et qu’il s’échange à un multiple élevé de 26,4 fois les bénéfices prévus dans 12 mois.
Son cours-cible de 26 $ laisse entrevoir un gain potentiel d’encore 24 %, d’ici 12 mois.
La société est la mieux placée pour continuer à consolider son industrie fragmentée après avoir triplé le réseau de ses magasins depuis deux ans, dit-il.
« Bien que son action ait déjà connu une performance exceptionnelle en 2014, les occasions d’acquisitions et les tendances favorables de la démographie qui confèrent encore un potentiel substantiel d’appréciation », justifie l’analyste.
Les exploitants indépendants représentent en effet encore 56 % du marché de l’optique.
L’analyste de Canaccord Genuity estime que New Look s’approprie 7,6 % des ventes totales et 3,7 % du nombre d’établissements de l’industriel de l’optique, ce qui laisse beaucoup de place à d’autres gains, surtout en Ontario et dans l’Ouest canadien.
« Une acquisition de 50 à 200 millions de dollars, pour laquelle New Look paierait 7,5 fois le bénéfice d’exploitation de sa proie, ajouterait de 10 à 28 % au bénéfice déjà prévu pour 2015 » , donne en exemple M. Dley.
Hakim Optical dans la mire ?
Hakim Optical dans la mire ?
La société a les moyens de réaliser une acquisition d’envergure à court terme. Ses flux de trésorerie atteindront 15 M$, en 2016.
La chaîne Hakim Optical serait une cible de choix, selon lui, puisque 80 % de ses 161 magasins se situent en Ontario et en Colombie-Britannique.
« Nous croyons aussi que les dirigeants de New Look considèrent que les réseaux IRIS et FYidoctors, ainsi que les lunettiers québécois Lunetterie F. Fahrat, Optique Laurier et Factory Optical comme des cibles attrayantes aussi », précise M. Dley.
Entretemps, l’intégration de ses deux récents achats, Vogue Optical et Greiche & Scaff, fera bondir son bénéfice d’exploitation de 31 % à 33 millions de dollars en 2015 et d’un autre 8 % à 35 M$, en 2016.
Ses marges d’exploitation devraient augmenter de 0,40 % à 18,7 % en 2015 et d’encore 0,40 % à 19,1 % en 2016, une fois Vogue et Greiche & Scaff complètement intégrés.
Au cours actuel, l’action de New Look est 18 % meilleur marché que celles de ses semblables mondiaux, qui s’échangent tous en fonction de leur bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA).
De plus, le fait que l’entreprise traite ses propres lentilles lui donne aussi un avantage concurrentiel important sur les autres détaillants de lunettes, fait valoir l’analyste.
M. Dley aime aussi le positionnement haut de gamme de New Look. Ce segment est porteur de meilleures marges. Il est aussi moins sujet aux sautes d’humeur des consommateurs.