Le fabricant de semi-remorques que le Groupe Canam a essaimé en 2004, Manac, revient en Bourse dans une émission de 60 millions de dollars d'actions à droits de vote subalterne afin de financer sa croissance aux États-Unis.
La fourchette de prix visée par la société se situe entre 8,40 et 9,50 $, ce qui donnerait une valeur de 141 à 152 millions de dollars à l'entreprise de Saint-Georges-d- Beauce.
Canam a vendu Manac 70 M$, en 2004, au Fonds de solidarité du Québec (40 %), à la famille Bourgie et au groupe d'investissement Partenaires de Montréal (40 % ensemble) et à Charles Dutil, le fils de l'entrepreneur beauceron Marcel (20 %).
La société fondée en 1966 par Marcel Dutil, 70 ans, est aujourd’hui détenue à moitié-moitié par la famille Dutil et le fonds d’investissement American Industrial Partners (AIP).
Une part du produit de l’émission servira à rembourser une créance due au Groupe Canam (5 M$), une marge de crédit de 24 M$ et un prêt de 15,4 M$ dû à GMAC.
Cette marge de crédit a servi au versement d'un dividende de 17 M$ aux actionnaires existants.
Après l’émission, Marcel Dutil, conservera 36 % des droits de vote, par le biais de Placement CMI, son fils Charles, président et chef de la direction aura 9 % des droits de vote et le fonds American Industrial Partners Capital Fund IV, aura 45,4 % des votes.
Le Fonds de solidarité semble avoir vendu ses actions en 2006, l'année où le bloc de la famille Dutil est passée de 20 à 55 %.
Les actions à droits de vote multiple ont six votes chacune, par rapport à un seul pour les actions subalternes. Les acheteurs de l’émission actuelle cumuleront donc seulement de 9 à 10 % des droits de vote.
Croissance annuelle de 27 % depuis 2010
Croissance annuelle de 27 % depuis 2010
Manac a réalisé des revenus de 288 M$ et un bénéfice d’exploitation ajusté de 23 M$, au cours des 12 derniers mois. Ces revenus sont équivalents à ceux que Manac réalisxaient en 2006 ; le bénéfice d'exploitarion ajusté est similaire à celui de 2005.
L’entreprise se dit au premier rang canadien avec une part de 20 % du marché des semi-remorques spécialisées.
En Amérique du Nord, elle estime sa part du marché des semi-remorques spécialisées à 3 %.
Ses revenus ont crû au rythme annuel composé de 27 % depuis 2010, Son bénéfice d’exploitation a explosé d’un million à 23 millions de dollars, pendant cette période.
Manac entre en Bourse au moment où la demande pour les remorques augmente. Divers indicateurs tels que l’âge avancé (8 ans) des flottes des semi-remorques, le tonnage de marchandises transportées, et l’utilisation élevée de 95 % de la capacité des flottes actuelles, pointent vers un nouveau cycle de remplacement, peut-on lire sans le prospectus.
Des acquisitions déjà ciblées
Manac diminuera sa dette nette de 42 à 10 millions, grâce à l’émission. Manac assainit son bilan pour financer des objectifs de croissance ambitieux : faire croître ses revenus à un rythme de 50 % et doubler son bénéfice d’exploitation, d’ici 5 ans.
Cette stratégie passe par l’achat d’autres fabricants du marché fragmenté des semi-remorques spécialisées, le lancement de nouveaux produits et des gains de parts de marché.
Manac a déjà ciblé diverses occasions d’acquisitions à moyen terme, qui ajouteraient chacune de 25 à 65 millions de dollars aux revenus annuels de la société.
Elle compte émuler les pratiques du fonds américain AIP pour bien intégrer ses futures acquisitions. AIP, qui est devenue actionnaire de la moitié de Manac en 2012, possède aussi Allied Specialty Vehicles et Heil Trailer International.
En 2012, les ventes de Manac aux États-Unis étaient de 74 M$, mois de 2 % de l'ensemble du marché des semi-remorques.
Manac est aussi au cœur d’un programme d’amélioration de son efficacité, qui prévoit notamment la réduction de 20 % des coûts de main-d’œuvre, à son usine de Kennett, au Missouri.
Manac émet ses actions dans une fourchette d'évaluation infériieure à celle ds ses semblables américains : soit un multiple de 6,75 fois le bénéfice d'exploitation des douze derniers mois si les actions sont émises à 8,40 $, ou de 7,25 fois si les actions sonr émises à 9,50 $. Le groupe-repère américain s'échange à un multile moyen médian de 8,6 fois le bénéfice d'exploitation des 12 derniers mois.
La Financière Banque Nationale dirige le placement. L'émission n'est pas éligible au régime d'épargne-actions II du Québec.