Le fournisseur d’éclairages architecturaux DEL à haut rendement, Lumenpulse (Tor., LMP, 16,33 $) revient un peu dans les grâces, après avoir réglé comme promis des problèmes d’approvisionnement qui avaient nui aux résultats du premier trimestre.
La société du quartier Griffintown, à Montréal, a aussi atteint trois jalons que les analystes attendaient : le premier trimestre rentable de son histoire (un bénéfice net ajusté de 0,03 $ par action), des revenus 100 M$ en annualisant les revenus du deuxième trimestre, ainsi que des flux de trésorerie au point mort.
La société, fondée et dirigée par François-Xavier Souvay, se remet graduellement de l’œil au beurre noir que lui ont infligé les investisseurs cet automne, après la vente inattendue de 66 millions de dollars d’actions par cinq actionnaires, à peine cinq mois après son entrée en Bourse.
La vente de ces actions, au cours de 19,50 $, le 7 octobre, avait froissé les investisseurs qui avaient payé jusqu’à 23,95 $ pour leurs actions, en juillet.
Le mécontentent avait fait plonger l’action de Lumenpulse jusqu’à 13 $ le 11 octobre, au grand dam de la société qui avait connu un départ fulgurant après son entrée en Bourse à 16 $.
Depuis, le titre a du mal à reprendre son élan dans le mouvement de recul de la Bourse de Toronto. Les investisseurs sont moins friands qu'avant de titres à faible capitalisation. La chute généralisée des cours accentue aussi le remaniement de fin d'année des portefeuilles.
Au premier trimestre, des perturbations dans l’approvisionnement de modules en aluminium et la transition d’une nouvelle génération de puces lui avaient fait manqué des ventes de 2,3 M$, résultant en un premier déficit d’exploitation, en trois trimestres.
Ces problèmes, associés à la croissance rapide du fabricant émergent, sont entièrement résolus, bien que la société n'a pas encore complètement récupéré les ventes qu'auraient procuré les 30 commandes manquées.
« Non seulement nous avons désormais un deuxième fournisseur pour ces modules, mais nous avons tiré des économies du nouvel arrangement », a expliqué Robert Comeau, le chef de la direction financière, lors de l’appel conférence des résultats du deuxième trimestre.
La marge visée de 50 % bien en vue
La marge visée de 50 % bien en vue
Les dirigeants sont très confiants d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés à moyen terme : une croissance des revenus supérieure à l’industrie, une marge brute de 50 % et une marge d’exploitation de 18 à 20 %.
Au premier semestre, la marge brute a atteint 45 %. Le chemin à parcourir pour se rendre à 50 % est déjà bien visible.
M. Comeau prévoit déjà une amélioration de 3 % des marges grâce au meilleur taux d’utilisation et à l’efficacité accrue de l’atelier d’assemblage de Montréal et à la hausse de 2 % des prix de ventes, instaurée le 1er mai.
La société instaure aussi un plan pour réduire le coût d’achat de ses matériaux de 15 à 20 %.
Et c’est sans compter le lancement en janvier de la moitié des 30 produits de sa nouvelle filiale britannique AlphaLED que Lumenpulse a identifié pour le marché nord-américain.
« AlphaLED ne réalise aucun revenu en Amérique du Nord, un marché dix fois plus important que son marché britannique. Le potentiel est énorme », a déclaré l’entrepreneur de 44 ans.
Les 400 premiers éclairages d’AlphaLED à traverser l’Atlantique sont déjà installés dans l’immeuble qui habite le quotidien La Presse.
Les livraisons de ces produits débuteront en novembre 2015, mais l’impact de ces nouvelles ventes se fera surtout sentir en 2006.
Autre facteur d’optimisme : la société a la capacité de réaliser des revenus additionnels de 40 M$ après avoir ajouté 16 000 pieds carrés à son atelier d’assemblage.
Prête pour d’autres acquisitions
Prête pour d’autres acquisitions
Lumenpulse termine le deuxième trimestre avec une encaisse de 51,8 M$ et aucune dette.
La société aimerait conserver un coussin de 20 millions de dollars en tout temps, ce qui lui laisse tout de même une bonne capacité d’acquisition.
La britannique AlphaLED, acquise en juin, lui a coûté de 30 millions de dollars.
« Nous avons beaucoup de discussions en ce moment. Certaines en Europe notamment », a indiqué Yvon Roy, vice-président, relations avec les investisseur et fusions-acquisitions.
Andrej Krneta, d’Euro Pacific, le sixième analyste à amorcer le suivi de Lumenpulse, prévoit une ou deux acquisitions, d’ici 12 mois.
Ce potentiel et le point de bascule pour la rentabilité et les flux de trésorerie d’ici 2016 inciteront les investisseurs à réévaluer la société, surtout au moment où un nouveau cycle de produits commence.
Jonathan Dorsheimer, de Canaccord Genuity, voit déjà le titre de Lumenpulse plus que doubler à 29 $ d’ici un an, à mesure que l’adoption des éclairages DEL à haut rendement s’accélère et que la rentabilité du fournisseur émergent s’installe.
Cet analyste se projette déjà en 2016 avec une prévision de bénéfice de 1,23 $ par action. M. Krneta prévoit deux fois moins, soit 0,57 $ par action.