Lumenpulse émettra jusqu’à 115 millions de dollars d’actions à 16$ chacune, soit dans le haut de la fourchette prévue de 14 à 16$ par action pour son premier appel public à l’épargne.
Le fabricant montréalais de systèmes d’éclairage architecturaux à haut rendement récolte donc 53% plus que prévu en mars pour rembourser ses dettes et financer une nouvelle phase d'expansion, grâce à une forte demande de la part des amateurs de pme en croissance.
En fait, Lumenpulse aurait pu émettre un milliard de dollars d'actions si les courtiers avaient répondu à toutes les demandes de la part d'investisseurs institutionnels du Canada, aux États-Unis et en Europe, affirme Nicolas Renaud, membre de l'équipe de financement de société de Canaccord Genuity, l'un des courtiers ayant piloté l'émission admissible au régime d’épargne-actions II du Québec.
À son entrée en Bourse le 15 avril, la société aura une valeur boursière d'environ 412 millions de dollars, si on inclut les options d'achat d'actions accordées aux dirigeants, soit plus de sept fois ses revenus,
Le titre se négociera sous le symbole LMP.
La société âgée de huit ans a en effet réalisé des revenus de 56,5 M$ au cours des 12 derniers mois, dont 52 % aux États-Unis.
Son chiffre d'affaires a toutefois crû à un rythme très rapide de 78 % depuis trois ans. Son créneau mondial de l'éclairage croît aussi à une cadence annuelle rapide de 31 %.
Lumenpulse est le chef de file parmi les sociétés fournissant uniquement des solutions d’éclairage à diodes electroluminescentes (DEL) qui sont appelés à remplacer l’éclairage traditionnel, au fil des années.
Plus près de la rentabilité
La société située à Griffintown a accumulé un déficit de 29 M$ de 2011 à 2013, mais ses flux de trésorerie couvrent ses dépenses pour la première fois, au troisième trimestre de 2013.
D'ici cinq ans, Lumenpulse veut faire passer sa marge d'exploitation actuelle de 5 % à une fourchette de 18 % à 20 %, précise aussi le document de promotion des courtiers qui vendent l'émission.
Autre facteur à considérer : Lumenpulse remboursera toutes ses dettes à même le produit de l'émission, ce qui éliminera ses frais financiers.
De plus, plus de 40 M$ du produit de l'émission iront au fonds de roulement et financeront l'achat ciblé d'entreprises ou d'actifs qui complètent ses technologies ou lui ouvrent de nouveaux marchés en Europe, en Asie et en Amérique latine.
Le Fonds Fiera REA II participe à l’émission.
Guy Le Blanc, président du conseil de Cote 100, étudie Lumenpulse pour son Fonds REA et prendra sa décision après avoir rencontré les dirigeants. «De prime abord, l'évaluation est généreuse, mais ce genre d'entreprise à forte croissance admissible au régime d'épargne-actions II (RÉA II) a été plus que rare ces dernières années», dit-il.
Il s'agit de la plus importante émission québécoise depuis celle de 262 M$ de BRP, en mai 2013. Et Manac a aussi émis pour 40 M$ d'actions admissibles au RÉA II en septembre.
Un conseil «exceptionnel»
Un conseil «exceptionnel»
«Le conseil d'administration est vraiment exceptionnel pour une société qui entre en Bourse», indique aussi M. Le Blanc.
L'administrateur Nicolas Bélanger est président du conseil du fonds privé Groupe W. En 1995, il a cofondé le fournisseur de logiciels de divertissement en vol Logiciels DTI, vendu en 2008 au groupe allemand Advanced Inflight Alliance. Le conseil inclut aussi François Côté, vice-président à la direction et pdg de Telus Québec, Pierre Fitzgibbon, président d'Atrium Innovations, et Alexandre Taillefer, associé de XPND Capital, dragon de l'émission Dans l'oeil du dragon et fondateur de Nurun.
Après l'émission, le président fondateur François-Xavier Souvay possédera 26 % des actions.
Lumenpulse compte plus de 225 employés à l’échelle mondiale et elle possède un siège social à Montréal (Canada) et des bureaux à Boston (Massachusetts) et à Londres (Angleterre).