Les titres des fournisseurs de télécommunications peuvent encore servir de refuge bien qu'ils aient déjà nettement surpassé la Bourse, cette année.
Les titres de BCE et Telus par exemple atteignent de nouveaux sommets en Bourse, propulsés par les investisseurs à la recherche de stabilité, alors que la crise en Europe gronde et que la Chine ralentit.
Même si les titres que BCE et Telus surpassent la Bourse de Toronto par la plus forte marge depuis 12 ans, leurs titres méritent d’être conservés, croit Martin Roberge, stratège et analyste quantitatif chez Canaccord Genuity.
M. Roberge se tient toutefois prêt à recommander à ses clients à prendre leurs profits l’an prochain, si les perspectives économiques s’améliorent.
Une stabilité attrayante
Un indice de cinq titres du secteurs des télécommunications s’est apprécié de 14 % entre le 1er janvier et le 1er décembre 2011, pendant que l’indice torontois S&P/TSX baissait de 9,2 %.
La divergence de rendement entre ces titres et l’indice S&P/TSX n’a jamais été aussi prononcée depuis 1995, rapporte l’agence Bloomberg.
Cet engouement s’explique bien. Les bénéfices annuels de BCE et de Telus n’ont pas baissé de plus de 11 % entre 2003 et 2010. En outre, ni BCE ni Telus n’ont produit de trimestre déficitaire, depuis 2001.
Les dividendes ont procuré les deux-tiers du rendement total de ces titres depuis dix ans.
Malgré leur popularité, la valorisation des titres de télécommunications n’est pas encore excessive, dit M. Roberge.
Leurs cours valent 12,3 fois les bénéfices prévus dans 12 mois, 9 % de plus que le multiple cours-bénéfice du S&P/TSX.
« Dans le passé, ces titres ont atteint leur zénith lorsque leur valorisation était de 40 à 50 % supérieure à celle de l’indice », précise M. Roberge.
De plus, leur rendement de dividende moyen de 4,6 % est nettement supérieur à celui du S&P/TSX. « Tant que ces titres offriront un coussin de dividende de plus de 100 % par rapport au S&P/TSX, ces titres devraient conserver l’intérêt des investisseurs », dit-il.
Les pipelines devenus nettement plus chers
Les fournisseurs de télécommunications sont moins chèrement évalués et sont plus rentables que les exploitants de pipelines, l’autre secteur qui sert de refuge en Bourse.
Les titres du secteur des pipelines ont bondi de 30 % depuis le début de 2011 et de 163 %, depuis cinq ans.
Les exploitants de pipelines se négocient à un multiple de 17 fois leurs bénéfices prévus, alors que leur rendement de l’avoir des actionnaires est de 10,4 %.
Ainsi, Enbridge vaut 24 fois ses bénéfices prévus dabs 12 mois (près d'un sommet d'évaluation de cinq ans) et Pembina Pipeline vaut 29 fois les siens.
« Les investisseurs se ruent vers ce secteur stable comme s'il était sans risque. Même les titres qui forment le cœur d’un portefeuille peuvent être émondés à l’occasion », écrit pour sa part Doug Rowat, de Raymond James.
À titre comparatif, le multiple cours-bénéfices de 12,3 fois des titres de télécommunications se mesure à leur rendement moyen de l’avoir des actionnaires de 19,5 %, précise M. Roberge.