On savait déjà que les exploitants de pipelines, ces payeurs classiques de dividendes élevés, n'étaient plus les titres sans histoires qu'ils ont déjà été. Leur évaluation, dopée par la chute dramatique des taux d'intérêt après la crise, a rendu ces titres plus vulnérables qu'avant les mauvaises nouvelles, avait prévenu dès août 2013 Martin Roberge, de Canaccord Genuity. Le secteur est à la baisse de 8 % depuis le début de l'année, malgré le récent repli des taux d'intérêt (qui redonne de la valeur aux dividendes) et le rebond du cours du pétrole. La chute dramatique de 20 % d'Enbridge (ENB) est la principale responsable. La société a aussi raté les prévisions des analystes depuis six trimestres. Enbridge est enfin malmenée par un scandale entourant des fissures détectées dès 2014 dans la portion submergée du pipeline Line 5, par une décote de crédit potentielle et par les doutes sur sa future politique de dividendes. M. Roberge estime que les cours des exploitants d'oléoducs et de gazoducs n'ont pas encore atteint la valeur d'aubaine qui justifie une recommandation d'achat, car leur capacité d'imposer leurs tarifs aux producteurs d'énergie ne s'est pas rétablie. Aux investisseurs en quête de revenus, il suggère les fonds négociés en Bourse immobiliers à capital fermé, soit le FNB XRE au Canada, et le FNB VNQ aux États-Unis.