Malgré la stagnation de ses ventes de petits gâteaux, le producteur de produits laitiers et de fromages Saputo n'a pas l'intention de vendre sa division de boulangerie, même si la dépréciation de 125 millions $ qu'il lui a fait subir au plus récent trimestre l'a forcé à afficher une perte nette.
"Nous nous concentrons en ce moment sur l'amélioration de cette division et elle n'est pas à vendre", a assuré mardi le chef de la direction Lino Saputo Jr lors d'une conférence téléphonique.
Les efforts réalisés ces deux ou trois dernières années ont permis à cette petite division de pouvoir au moins garder "la tête hors de l'eau", a-t-il ajouté.
La société montréalaise a continué à travailler pour faire grimper ses volumes de vente aux États-Unis, mais la dépréciation reflète "reflète la croissance stagnante des ventes de petits gâteaux dans l'ensemble du marché".
Saputo exploite Vachon, qui produit les notamment les gâteaux Jos Louis, May West et Ah Caramel.
La division a réalisé des ventes annuelles de 134 millions $ l'an dernier, soit moins de deux pour cent du chiffre d'affaires de 6,9 milliards $ attribuable en très grande partie aux activités laitières de Saputo au Canada, aux États-Unis et en Argentine.
La dépréciation a forcé Saputo à afficher un bilan à l'encre rouge, le trimestre s'étant soldé par une perte nette de 2,6 millions $.
En excluant les éléments non récurrents, Saputo (TSX:SAP) a réalisé un bénéfice de 122,4 millions $, soit un peu moins que celui de 126,6 millions $ affiché à la même période l'an dernier.
Le bénéfice ajusté s'est établi à 61 cents par action, soit un cent de moins que ce à quoi s'attendaient les analystes interrogés par Thomson Reuters.
Les revenus ont progressé de quatre pour cent pour atteindre 1,7 milliard $, contre 1,6 milliard $ un an plus tôt.
Les profits de Saputo au Canada, en Europe et en Argentine ont progressé de 9 millions $ au cours du trimestre grâce aux conditions favorables des marchés laitiers et aux hausses de volumes en Amérique du Sud, ce qui a été partiellement contrebalancé par une hausse des coûts des ingrédients au Canada.
Une baisse du prix moyen du bloc par livre de fromage et une hausse des coûts du lait ont été les principaux responsables du déclin des bénéfices des activités laitières américaines, lesquels ont reculé à 75,3 millions $, tandis qu'ils étaient de 81,4 millions $ il y a un an. Cependant, des améliorations opérationnelles et l'acquisition de DCI Cheese Company ont aidé la division à faire croître son chiffre d'affaires de 131 millions $ à 658,9 millions $.
Le bénéfice du segment des produits d'épicerie a grimpé de 3,6 millions $, essentiellement grâce aux meilleurs volumes de ventes et à un recul des coûts d'exploitation. Les revenus ont avancé de 9,7 pour cent à 35 millions $.
Pour l'ensemble de l'exercice clos le 31 mars, Saputo a engrangé un bénéfice de 380 millions $ à partir de revenus de 6,9 milliards $, en baisse par rapport aux profits de 450,1 millions $ de l'exercice précédent, réalisé à partir d'un chiffre d'affaires de 6 milliards $.
Après ajustement pour la dépréciation, le bénéfice a progressé de 9,8 pour cent à 505,8 millions $, soit 2,47 $ par action, contre un bénéfice annuel de 461,7 millions $, ou 2,21 $ par action, pour l'exercice 2011.
Les résultats se sont avérés essentiellement conformes aux attentes. Les analystes misaient sur un bénéfice de 62 cents par action pour le trimestre et sur un chiffre d'affaires de 1,65 milliard $, ainsi que sur un bénéfice annuel de 2,46 $ par action et sur des revenus annuels de 6,8 milliards $.
"Malgré de difficiles facteurs sur le marché, nous avons connu une bonne année", a déclaré le chef de la direction aux analystes.
Saputo s'attend cependant à ce que l'exercice 2013 continue d'être difficile. La société affirme en outre qu'elle continuera à évaluer les façons de réduire sa capacité de production excédentaire dans ses usines au Canada, en Europe et en Argentine. Mais Lino Saputo Jr a indiqué aux analystes que les occasions de consolidation étaient limitées dans les activités de production au Canada.
"Pour ce qui est de la présence manufacturière, nous sommes pratiquement aussi bons que nous pouvons l'être compte tenu des limites imposées par le système de quotas que nous avons au Canada", a-t-il affirmé.
"Il pourrait peut-être y avoir d'autres occasions de consolidations, peut-être dans la logistique, la distribution des entrepôts, et nous discutions de ce genre d'idées et de plans."
M. Saputo n'a pas voulu préciser où ces changements pourraient survenir. Lors d'un entretien réalisé en août dernier, il avait indiqué que la société cherchait à consolider ses centres de distribution au Québec, comme elle l'avait fait un an plus tôt en Ontario.
Saputo et ses partenaires exploitent cinq centres de distribution au Québec.
L'action de Saputo a avancé mardi d'un cent à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 41,73 $.