Les assureurs-vie devaient bénéficier de la remontée des taux d'intérêt qui gonglent le rendement des obligations. Ce rendement est essentiel pour respecter leurs engagements actuariels. La Fed américaine a augmenté son taux directeur à huit reprises depuis 2015, tandis que la Banque du Canada a accru le sien cinq fois depuis l'été 2017. Pourtant, les assureurs-vie ont perdu de 6 % à 20 % depuis un an. Leur évaluation de 8,7 fois le bénéfice prévu dans 12 mois a rarement été aussi bon marché, note Scott Chan, de Canaccord Genuity. Des bénéfices supérieurs de 5 % aux attentes au troisième trimestre ravivent un peu l'intérêt pour ces titres boudés. «L'évaluation déprimée incorpore déjà le risque que posent les taux et la Bourse aux bénéfices, mais ne donne aucun crédit au contrôle des coûts, au potentiel de leurs affaires en Asie ou encore le retour des dividendes croissants», fait-il valoir. M. Chan préfère Manuvie et l'Industrielle-Alliance parce que leur capital excédentaire est le plus élevé en proportion de leur valeur boursière. Manuvie vient d'ailleurs de relever son dividende de 22 % tandis qu'Industrielle-Alliance a annoncé un rare rachat de 5 % de ses actions.
Coup d'oeil au troisième trimestre
Assureur-vie / Croiss. du bén. / Croiss. du div.
Great-West, GWO / + 28,0 % / + 6,0 %
Industrielle-Alliance, IAG / + 8,0 % / + 9,2 %
Manuvie, MFC / + 43,0 % / + 22,0 %
Sun Life, SFL / + 3,0 % / + 9,9 %
Source : Canaccord Genuity