Les prix du pétrole ont terminé la semaine sur une note négative vendredi à New York, des inquiétudes sur une trop forte abondance de l'offre en brut prenant le pas sur des chiffres de l'emploi en septembre aux États-Unis de bon augure pour la demande.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre a reculé de 1,83 dollar à 89,88 dollars.
Les cours de l'or noir, qui ont connu une évolution en dents de scie et de fortes variations d'une séance à l'autre cette semaine, ont finalement perdu plus de 2 dollars depuis vendredi dernier, les courtiers s'inquiétant d'un déséquilibre croissant entre une offre de plus en plus abondante et une demande toujours à la peine aux États-Unis, en Chine et dans le reste du monde.
"La production de brut aux États-Unis se situe à des sommets plus vus en 15 ans, à 6,5 millions de barils produits par jour", a constaté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, citant des chiffres du ministère du département de l'Energie américain.
Or, "la demande en brut des raffineries a reculé ces temps-ci, comme le traduisent des réserves d'essence en recul (de 8,3%) par rapport à l'an passé à cette époque, les raffineries ayant ralenti leur activité pour des raisons diverses, que ce soit des opérations de maintenance ou des problèmes imprévus", a ajouté l'expert.
Par ailleurs, des déclarations récurrentes de l'Arabie saoudite affirmant son intention de maintenir un niveau de production de brut élevé et "une hausse des exportations en provenance d'Irak (...) accentuent l'idée que le marché du brut est bien approvisionné", a-t-il poursuivi.
La baisse inattendue du taux de chômage aux États-Unis, de 8,1% à 7,8% en septembre, de bon augure pour la reprise économique américaine et pour la consommation, n'ont pas su changer la donne, loin de là.
"Ils suggèrent que l'économie reprend un peu de vigueur et qu'elle ne nécessite pas autant qu'auparavant le soutien de mesures de relance" pour progresser, a commenté Phil Flynn, de Price Futures Group.
Or, "la grande question sur les marchés demeure: +quand est-ce que les mesures de relance en place vont être remises en cause, d'autant plus depuis la publication (jeudi) des minutes" d'une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) le 12 et 13 septembre, a-t-il poursuivi.
Dans ce document, la Fed a indiqué qu'elle envisageait de lier le relèvement de son taux directeur, quasi nul depuis bientôt quatre ans, à la réalisation de critères économiques précis relatifs au niveau de l'emploi et de l'inflation.
Les cours restaient toutefois soutenus par de fortes craintes sur le front de l'approvisionnement, avec notamment la montée de tensions entre la Syrie et la Turquie au Moyen-Orient.