Le producteur des jus Oasis, Industries Lassonde (Tor., LAS.A) , franchit la marque psychologique et historique de 100$ l’action à l'ouverture jeudi matin, avec sa discrétion habituelle.
Il aura fallu seulement 156 actions transignées pour fracasser le seuil de 100 $. «Il y a si peu d’actions en circulation libre que quelques transactions suffisent pour faire monter son action en Bourse», dit Phillippe Le Blanc,gestionnaire de portefeuille chez Cote 100.
Son action a grimpé de 33,5 % depuis le début de l’année.
Industries Lassonde n’aime pas commenter le comportement à court terme de son titre, parce que l'entreprise privilégie une vision à très long terme. Toutefois, elle attribue ses gains les plus récents aux meilleurs résultats que prévus dévoilés au dernier trimestre.
«Je crois que les attentes étaient modestes compte tenu des résultats et des perspectives récentes fournies par les grands fournisseurs nord-américains d'aliments ", explique Guy Blanchette, chef de la ditrection financière de Lassonde, en entrevue.
De plus, les entreprises capables de dégager de l’encaisse de leur exploitation ont aussi la cote parce que ça garde la société en santé, estime aussi M. Blanchette. « Diminuer la dette est une priorité pour nous », ajoute-il-il.
Lassonde songe-t-elle à diviser ses actions pour faciliter l’achat de blocs par les petits investisseurs ? Pas du tout, répond M. Blanchette.
« La question nous a déjà été posée dans le passé et la réponse est toujours la même : diviser des actions ne crée pas de valeur pour les actionnaires », a-t-il dit.
Le titre de la société de Rougemont profite de l’engouement retrouvé pour les actions et en particulier pour les titres à faible capitalisation hors des ressources, évoque pour sa part M. Le Blanc,
Dans les industries plus stables de la consommation essentielle, tels que les épiciers et les pharmaciens, les choix de placement ne courent pas les rues.
Loblaw avale Shoppers Drug Mart ; Groupe Jean Coutu a déjà beaucoup grimpé, tandis que les épiciers se livrent une nouvelle guerre de prix.
Dans ces circonstances, la lente accumulation des bénéfices d’Industries Lassonde plaît aux investisseurs.
«La société se défend bien dans une industrie difficile. Elle croît modestement et génère de bons flux de trésorerie qui lui permettent de rembourser sa dette et de verser un dividende solide», indique Ian Cooke, gestionnaire de portefeuilles, chez QV Investors, le principal actionnaire institutionnel, avec 18,5 % des actions à droit de vote subalterne.
Titre encore peu cher
Titre encore peu cher
Son titre est encore peu chèrement évalué, à un multiple de 14,9 fois les bénéfices réalisés au cours des douze derniers mois, disent aussi MM. Le Blanc et Cooke.
«Nous sommes à l’aise de conserver à long terme une entreprise aussi bien gérée, car elle poursuivra sa croissance rentable en gagnant des parts de marché, en pénétrant davantage le marché américain et en utilisant ses capitaux pour rembourser la dette contractée lors de l’achat de l’Américaine Clement Pappas en 2011», fait valoir M. Cooke.
Au multiple actuel, son évaluation est plus élevée que sa moyenne de 13.2 fois les bénéfices des cinq dernières année.
« Les investisseurs ne font que reconnaître la croissance rentable de la société. Dans la mire des hedge funds, PepsiCo (Tropicana) par exemple vaut plus de 19 fois ses bénéfices, et croît très peu .a », indique Stephen Gauthier, gestionnaire principal et stratège de Fin-XO Valeurs mobilières.
Lassonde a accru son dividende à un rythme annuel de 13 % depuis cinq ans, soit à peu près au rythme de ses profits. PepsiCo a augmenté le sien de 7 %, ajoute M. Gauthier.
Ses plus récents résultats font foi de sa stratégie prudente. Au troisième trimestre terminé le 28 septembre, ses bénéfices ont crû de 7 %, malgré une hausse de seulement 1% de ses revenus.
Ses flux de trésorerie ont toutefois doublé à 38,2 millions de dollars.
«Nous avons été en mesure de maintenir notre niveau de ventes en dépit d’un marché difficile», a déclaré, par voie de communiqué, Pierre-Paul Lassonde, président du conseil et chef de la direction, qui contrôle toujours 92 % des droits de vote de l’entreprise fondée par son arrière grand-père.
Les volumes de vente de tous les producteurs nord-américains de jus et de boissons de fruits subissent des pressions à la baisse, ce qui accentue la concurrence et les coûts de mise en marché, explique la société.
Un gestionnaire expérimenté recruté aux États-Unis
Un gestionnaire expérimenté recruté aux États-Unis
Industries Lassonde s'occupe aussi de la relève dans l’entreprise familiale Clement Pappas, avec l’embauche en octobre de l’Américain Mark McNeil, un gestionnaire expérimetné dans la quarantaine qui devient le nouveau chef de la direction, du producteur de jus du New Jersey.
Il remplace Clement David Pappas, qui agit dorénavant à titre de conseiller spécial.
En mai, Lassonde a acheté toutes les actions résiduelles de la famille Pappas, au coût 21,2M$, à l’exception de celles de Clement David Pappas.
Lassonde possède 84% du principal producteur américain de jus et de boissons de canneberges de marque privée; la famille Lassonde en détient 10%.
Lassonde projette d'investir jusqu'à 19 millions de dollars à Rougemont sur trois ans, afin de rester à la fine pointe de la technologie dans une industrie hautement concurrentielle.
Elle a installé notamment deux nouvelles lignes de production de préformes servant au soufflage de bouteilles de plastique de polyéthylène téréphtalate, afin d’en réduire le poids de 16%.
L’entreprise évalue aussi la possibilité d'implanter aussi de nouvelles technologies de production et d'accroître sa capacité d’entreposage.
Note. Ce texte a été mis à jour à la sute d'un retour d'appel d'Industries Lassonde, le 20 novembre à 11h15, puis une deuxième fois à 13h30.