Le détaillant emblématique Compagnie de la Baie d'Hudson émettra 400 millions de dollars d’actions à un prix variant entre 18,50 et 21 $, dans son retour en Bourse.
Un cours de 20 $ par action donnerait une valeur boursière de 2,4 milliards de dollars au plus vieux détaillant au pays.
Environ 250 millions de dollars iront dans les coffres de La Baie qui compte réduire ses dettes et rénover d'autres magasins.
Au 28 juillet, La Baie avait 439,5 millions de dollars de dettes à long terme et 930 millions de dollars de dette à long terme.
En mai 2011, La Baie avait annoncé qu'elle rénovait 80 de ses 91 magasins en vue d'un prochain appel public à l'épargne. Depuis 2009, La Baie a investi 210 millions de dollars dans la modernisation de ses grands magasins.
Le magnat Richard Baker ne retire pas toutes ses billes
Le magnat américain de l’immobilier, Richard Baker et ses partenaires, vendront 150 millions de dollars de leur actions, rapporte le Wall Street Journal, qui cite le document réglementaire de l’appel public à l’épargne.
Après l’émission, le groupe d’actionnaires de M. Baker conservera 83 % de La Baie, ce qui rassurera ceux qui craignaient que ce financier retire ses billes, quatre ans après avoir acquis a Baie pour 1,1 milliard de dollars.
Le groupe d’actionnaires inclut aussi Abu Dhabi Investment Fund.
M. Baker n’a pas doublé son investissement dans La Baie, puisqu’il a déboursé environ deux milliards de dollars pour La Baie en 2008 et la chaîne Lord & Taylor, deux ans plus tôt.
Il a toutefois récupéré une bonne partie de sa mise déjà en vendant la majorité de ses magasins Zellers à l'Américaine Target pour 1,83 milliard, en janvier 2011. Le prospectus révèle que La Baie a retourné du capital et versé des dividendes de 494 millions de dollars à ses actionnaires, cette année.
Entre 2008 wt 2012. M. Baker a reçu des honoraires de gestion annuels, totalisan environ 9,4 millions qui cesseront après l'entrée en Bourse.
Les 48 grands magasins Lord & Taylor font désormais partie de la Compagnie de la Baie d’Hudson.
Un virage mode qui commence à donner des résultats
Un virage mode qui commence à donner des résultats
La Baie mise sa relance sur le rajeunissement de ses grands magasins démodés et un virage mode qui mélange 1 100 griffes connues et marques maisons.
Depuis 2009, La Baie a ajouté 330 nouvelles marques et a abandonné 900 marques moins rentables.
La Baie veut aussi augmenter de 9 à 15 % la part de ses ventes provenant de marques maison d'ici cinq ans
Le détaillant aimerait faire passer les ventes au pied carré de La Baie de 133 $ à 170-180 $, d’ici cinq ans.
Le repositionnement commence à donner des résultats. Ses ventes ont crû de 4 % au Canada et de 3 % aux États-Unis entre 2009 et 2011.
Sa marge d’exploitation est passée de 4,3 à 8,1 %, mais elle demeure inférieure à la moyenne de 12 % de ses semblables américains.
La Baie a dégagé un bénéfice de 57 M$ en 2011, sur ses activités poursuivies, par rapport à une perte de 159 M$ en 2009.
La Baie vise des économies d'exploitation annuelles d'encore 60 M$ en réduisant les coûts des technologies de l'information, les frais de distribution et d'autres coûts indirects. Pour ce faire, HBC prendra des charges de 20 à 25 M$.
Au début d'octobre, La Baie a annoncé qu'elle allait mettre à pied 210 employés de Toronto dans le cadre du déménagement de son département de services d'information aux États-Unis.
Le détaillant avait alors précisé que 130 de ces emplois seraient transférés dans un bureau de St. Louis, au Missouri. Les 80 autres emplois seront éliminés.
En entrant en Bourse maintenant, La Baie peut se préparer à la concurrence de Target qui arrivera au Canada au printemps 2013, croit JoAnne Labrecque, professeure à l'HEC.
« Il y a quelques années, on prédisait la mort des grands magasins au profit des magasins plus spécialisés, rappelle Marie-Claude Frigon, associée et spécialiste du commerce de détail chez RSM Richter Chamberland. On constate maintenant que les grands magasins ne vont pas disparaître. La Baie s'en est mieux sorti que Sears, par exemple », dit-elle.