Le géant américain de la pharmacie et de l'hygiène Johnson & Johnson a annoncé mardi un bénéfice net en chute de 49% au deuxième trimestre, à 1,4 milliard de dollars, en raison de charges exceptionnelles de quelque 2 milliards de dollars, et il a abaissé ses prévisions.
Hors éléments exceptionnels, le bénéfice ressort à 3,6 milliards de dollars, soit 1,30 dollar par action, un cent de mieux qu'attendu par les analystes. Le chiffre d'affaires s'est de son côté effrité de 0,7% à 16,5 milliards de dollars, moins que les 16,7 milliards de dollars qu'attendaient en moyenne les analystes.
Le groupe a une nouvelle fois abaissé ses prévisions, n'attendant plus qu'un bénéfice par action annuel de 5 à 5,07 dollars, contre 5,07 à 5,17 précédemment. Il a invoqué l'effet de changes, qui ne devrait pas être compensé pas l'impact positif de l'acquisition du spécialiste des équipements chirurgicaux Synthes.
Le directeur financier Dominic Caruso a indiqué lors d'une téléconférence avec des analystes qu'il tablait sur une croissance des ventes de 5,5% à 6,5% hors effet de change, mais de seulement 2,5% à 3,7% si le dollar reste à son niveau de la semaine dernière, soit un chiffre d'affaires de 66,7 à 67,3 milliards de dollars - ce serait inférieur aux 68,18 milliards de dollars attendus jusqu'à présent par les analystes.
L'action cédait 0,47% à 68,13 dollars vers 14h30 GMT à la Bourse à New York.
Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice par action annuel de 5,14 dollars jusqu'à présent, et à la Deutsche Bank Kristen Stewart a jugé "décevante" la révision à la baisse des prévisions: "même si les changes constituent un handicap, il nous semble que la révision pourrait être due au moins partiellement à l'exploitation".
Les analystes de la Deutsche Bank, partageant cette analyse, regrettaient en outre des marges brutes "faibles", même s'ils notaient que le groupe avait réussi à bien tenir ses coûts.
Parmi les facteurs pesant sur les bénéfices, le groupe a rappelé qu'il avait augmenté ses provisions en vue d'un "potentiel accord" qui mettrait fin à des poursuites "déjà annoncées".
J&J négocie un règlement de poursuites fédérales sur le marketing du médicament anti-psychotique Risperdal.
Il a également évoqué une dépréciation d'actifs intangibles dans sa division de vaccins Crucell, et les coûts liés à l'intégration de Synthes.
Durant le trimestre clos fin juin, le chiffre d'affaires réalisé par les produits grande consommation (marques Neutrogena, Johnson & Johnson, Aveeno, Roc, pansements Compeed, hygiène buccale Listerine) a baissé de 6% à l'international, en dépit d'une progression du résultat d'exploitation, ce qui s'explique entièrement par le mouvement des changes, selon le groupe du New Jersey. Mais aux États-Unis également les ventes ont reculé, de 1,9%.
Les ventes de produits pharmaceutiques ont chuté de 4,5% aux États-Unis, mais elles ont progressé de 6,8% à l'international, en dépit de l'effet de change.
Globalement les ventes de produits grande consommation ont décliné de 4,6% à 3,6 milliards de dollars, celles de médicaments ont progressé de 0,9% à 6,3 milliards, et celles d'appareillages et d'outils de diagnostics se sont érodées de 0,1% à 6,6 milliards.
Intervenant pour la première fois lors de la traditionnelle téléconférence à l'occasion des résultats, le nouveau directeur général Alex Gorsky, qui a pris ses fonctions fin avril, a affirmé son soutien à la structure actuelle de Johnson & Johnson.
Le groupe a selon lui tout intérêt à garder sa très large gamme de produits et son implantation mondiale. Cette structure "nous donne accès à un large éventail de marchés et nous rend plus souples pour nous adapter aux changements et saisir les occasions" qui se présentent, a-t-il assuré.