Le fabricant de t-shirts et de chaussettes devrait dévoiler une hausse de 16 à 24 % de ses revenus et de 12 à 24 % de son bénéfice net, des résultats conformes aux prévisions des analystes, au deuxième trimestre qui sera divulgué tôt le 10 mai.
Les dirigeants de Vêtements de sports Gildan tiendront un appel-conférence avec les analystes financiers, dès 8h30.
« La bonne tenue des expéditions malgré la hausse de 31 % des prix de vente depuis juillet 2010, donneront suffisamment de visibilité aux dirigeants de Gildan pour qu’ils augmentent leurs objectifs annuels de bénéfices », croit Claude Proulx, de BMO Marchés des capitaux.
L’analyste maintient ses prévisions de bénéfices pour 2011 (2,10 $ US) et pour 2012 (2,65 $ US) pour l’instant, mais il se dit prêt à les augmenter si les volumes de ventes s’avèrent meilleurs que prévu, ou si les synergies que Gildan pourra tirer de sa récente acquisition du fournisseur de chaussettes américain Golden Toe sont supérieures aux attentes initiales.
Jessy Hayem, de TD Newcrest, est aussi confiante que Gildan atteigne ses prévisions de bénéfice de 0,49 $ US au deuxième trimestre puisque son principal client, le grossiste Broder, vient d’annoncer une hausse de 13 % de ses revenus, de 4 % de ses ventes en unités et de 9 % de ses prix de vente, à son premier trimestre, qui chevauche le deuxième trimestre de Gildan.
Le prix du coton : un facteur à surveilller
Après avoir doublé depuis le début de 2010, le prix du coton a fléchi de 10 % au cours des dernières semaines, ce qui pourrait bénéficier à Gildan.
« Si le prix du coton continue de fléchir, les fabricants de chandails baisseront éventuellement leurs prix, mais nous jugeons que c’est peu probable avant le début de 2012. Entretemps, les marges des fabricants devraient bénéficier de la hausse des prix de vente et de la baisse du prix du coton », explique Mme Hayem.
Candice Williams, de Canaccord Genuity, est plus prudente et ne recommande pas l’achat du titre de Gildan à son cours actuel. À son avis, la hausse cumulative des prix de ventes grugera la croissance des ventes de chandails au deuxième semestre de l’année.
Les grossistes ont peut-être devancé leurs achats de peur que le prix du coton ne grimpe davantage, diminuant ainsi le potentiel de croissance des ventes futures.
D’ailleurs en avril, les expéditions de t-shirts, polars et chandails des grossistes à leurs clients ont baissé d’environ 4,5 %, révèle Capstone Research.
Claude Proulx ne s’en inquiète pas outre mesure puisque Gildan vend de plus en plus aux détaillants, aux sérigrapheurs et sur les marchés internationaux.
« Les distributeurs nous disent que Gildan ne suffit pas à la demande », précise aussi M. Proulx.
L’action de Gildan perd 1 %, à 35,30 $, à 13h30 mardi. L’action de Gildan s’est appréciée de 24 % depuis le début de l’année.
Parmi 18 analystes, douze en recommandent l’achat, 5 suggèrent de le conserver et un propose de le vendre. Les grands écarts entre les cours-cibles d’un an, de 32 à 47 $, révèle la difficulté d'évaluer l'entreprise qui garde jalousement plusieurs de ses avantages concurrentiels.
Anthony Zicha, de Scotia Capital, estime que l’action de Gildan ne mérite pas un multiple d’évaluation de plus de 14 fois ses bénéfices prévus parce que son profil de risque s’est accru avec l’achat de Golden Toe qui importe ses chaussettes de fournisseurs non exclusifs d’Asie, alors que Gildan contrôle toute sa chaîne de production.
En outre, il sera plus difficile d’augmenter ses prix de vente auprès des détaillants que des grossistes. Pour l'instant, Gildan réalise le quart de ses revenus auprès des détaillants.