La société Exfo (Tor., EXF, 3,95 $) de Québec connaît un rare bond en Bourse aujourd’hui. Son action est soulevée par des transactions dans l’industrie de l’optique.
En cours de séance, l’action du chef de file mondial des tests pour les réseaux de télécommunications optiques et mobiles a gagné jusqu’à 5 %, au lendemain d’une offre de 445 millions de dollars américains de Koch Industries pour le fabricant de composantes optiques Oplink Communications.
L’action d'Exfo a finalement terminé la séance en hausse de 3 %.
Ce sursaut survient après que le titre d’Exfo ait atteint un nouveau plancher annuel de 3,71 $, le 19 novembre.
L’entrée du géant industriel bien capitalisé Koch dans les composantes optiques pourrait susciter d’autres transactions, dans une industrie qui souffre de surcapacité chronique, croit Mark Sue, analyste chez RBC Marchés des capitaux. Kosh Optics pourrait vouloir s'intégrer verticalement ou ajouter de la valeur à ses composantes afin d'atteindre la masse critique nécessaire, dit-il.
« Le taux d’utilisation des usines reste faible, ce qui empêche les fournisseurs optiques de refiler à leurs clients le coût de leur innovation. La concurrence déprime actuellement les marges brutes parce que les fabricants coupent leurs prix afin de couvrir leurs coûts fixes élevés », explique l'analyste.
L'offre de Koch équivaut à 10,5 fois le bénéfice d'exploitation d'Optics, alors que l'action d'Exfo se négocie à un multiple de 8,9 fois les siens,
Les chances sont toutefois minimes que la vague de consolidation emporte Exfo, croit un autre analyste qui veut taire son identité.
« De telles fluctuations en Bourse ne sont pas rares pour Exfo. Je ne crois pas pour autant que le président-fondateur Germain Lamonde soit intéressé à vendre l’entreprise dont il a le contrôle », a-t-il dit sous le couvert de l’anonymat.
Pourtant, avec une encaisse de 60 millions de dollars américains et un cours qui frôle sa valeur comptable tangible, Exfo serait une cible naturelle dans un environnement transactionnel.
Le rapport de RBC indique aussi que dans le mouvement de consolidation des fabricants de composantes qui commence , Finisar (Nasdaq FNSR) serait un prédateur, tandis que le rival d'Exfo JDS Uniphase (Nasdaq, JDSU) pourrait vendre des actifs, tandis que Oclaro (Nasdaq, OCLR) serait une proies potentielle. "D'ici 3 à 5 ans ans, l'industrie de l'optique ne ressemblera plus à ce qu'elle est aujourd'hui. Avec de nouveaux acteurs tels que Koch dans le paysage, des acquéreurs pourraient devenir des proies ", écrit M. Sue.
JDS est d'ailleurs sur le point d’essaimer sa filiale de composantes, après des pressions d’un actionnaire-activiste qui souhaitait que la société se scinde en deux. JDS Network Enablement Service est le principal rival d’Exfo.
Plus tôt jeudi, Ciena (Nasdaq, CIEN) a aussi annoncé un partenariat avec Avaya pour offrir des solutions de réseaux bout en bout aux entreprises, afin de réduire la dépendance de ses revenus aux commandes des fournisseurs de télécommunications.
Un bilan exemplaire, mais une rentabilité déficiente
Un bilan exemplaire, mais une rentabilité déficiente
Exfo est rentable et bénéficie d’un bilan sans dette, mais la société n’a pas réalisé un rendement financier supérieur à son coût en capital depuis 11 ans, affirmait Deepak Kaushal, de Valeurs mobilières GMP, dans un rapport publié au début de l’année.
Au quatrième trimestre dévoilé le 8 octobre, Exfo avait présenté des revenus et des bénéfices inférieurs aux prévisions.
La société avait alors promis une amélioration de ses résultats à partir du deuxième trimestre de 2015-16. Elle misait alors sur la comptabilisation des commandes de deux fournisseurs mobiles et sur le contrôle serré de ses coûts.
Robert Young, de Canaccord Genuity, avait alors abaissé son cours-cible de 4,75 à 4,25 $ US.
Le 15 octobre, après un recul de 25 % de l’action d’Exfo en sept mois, Kris Thomson, de la Financière Banque Nationale, avait retiré sa recommandation de vente.
L’analyse jugeait alors le cours de 3,61 $ était de nouveau attrayant.
Pour le premier trimestre de 2015-16, les analystes prévoient un rebond de 22 % des bénéfices à 0,037 $ US par action.