Les épiciers et les pharmaciens brillent encore sous les feux de la rampe en Bourse, ces jours-ci.
Alimentation Couche-Tard, Metro, Loblaw et Groupe Jean Coutu s’offrent tous les quatre de nouveaux sommets le 13 novembre.
Les réfugiés du secteur des ressources reviennent vers ces industries plus essentielles afin de rester investis.
«Les investisseurs font grimper les cours et les multiples des épiciers parce que cette industrie est perçue comme un endroit sécuritaire en Bourse pour la prochaine année», écrit Perry Caicco, de CIBC Marchés des capitaux.
Seul un mouvement de marché peut en effet expliquer un bond aussi explosif de ces titres en seulement onze mois.
L’exploitant de dépanneurs Alimentation Couche-Tard (Tor., 39,64 $) a bondi de presque 50 % depuis le début de l’année, Metro (Tor., MRU.A, 80,17 $),de 23 %, Loblaw (Tor., L, 60,80 $), de 44 % et Groupe Jean Coutu (Tor., PJC.A, 26,94 $) de 46 %.
Les bons résultats financiers dévoilés et prévus, ainsi que de solides bilans et dividendes, ajoutent à leur nouvelle popularité auprès des investisseurs en mal de choix d’investissement.
Cette popularité a toutefois un prix puisque certains de ces titres commandent des multiples d’évaluation assez élevés. Alimentation Couche-Tard par exemple vaut 20 fois ses bénéfices prévus dans 12 mois, Groupe Jean Coutu vaut 21,3 fois les siens.
Metro et Loblaw se négocient à des multiples plus modestes de 15 fois et de 18 fois leurs bénéfices prévus dans 12 mois.
Couche-Tard : fortes marges d'essence prévues le 25 novembre
Tous attendent la prochaine transaction du fondateur Alain Bouchard, maintenant qu’il se consacre entièrement à la stratégie et aux acquisitions.
Entretemps, ses prochains résultats retiennent l’attention. Les analystes ont relevé de 7 % leurs prévisions pour le deuxième trimestre depuis quatre semaines, grâce à des marges d’essence élevées et à la hausse de la demande pour l’essence des consommateurs américains qui parcourent plus de kilomètres avec l’amélioration de l’économie et de l’emploi.
Vishal Schreedhar, de la Financière Banque Nationale, prévoit les meilleures marges d’essence en quarante trimestres.
Les synergies promises de l’intégration de Statoil Fuel & Retail, devraient aussi être plus visibles.
Le consensus des analystes mise sur une hausse de 17 % de son bénéfice de 0,51 $ US par action, au deuxième trimestre.
Jean Coutu : le pire de la réforme des médicaments est passé
Jean Coutu : le pire de la réforme des médicaments est passé
Groupe Jean Coutu s’offre aussi un sommet cinq semaines après avoir dévoilé une hausse de 17 % de son bénéfice à 0,28 $ au deuxième trimestre. Le pharmacien a aussi affiché de meilleures ventes comparables que prévues pour ses pharmacies ouvertes depuis plus d’un an.
Le pire de la réforme des prix des médicaments est passé pour les pharmaciens, croit Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, ce qui renforce leurs perspectives.
Quant aux épiciers, ils bénéficient d’une guerre des prix jugée assez rationnelle, du ralentissement dans l’ajout de superficie de vente en alimentation et d’un peu d’inflation alimentaire.
Loblaw : plus de confiance envers sa relance
Le principal épicier au pays Loblaw, pour sa part, profite enfin des multiples plans de relance annoncés depuis 2007 et des premières synergies de l’acquisition de la principale chaîne de pharmacies au pays Shoppers Drug Mart/Pharmaprix.
Loblaw a promis des synergies de 300 millions de dollars sur trois ans et 44 M$ ont déjà été réalisées.
« Au fil du temps, une part croissance des synergies ira gonfler le bénéfice d’exploitation », prévoit Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux.
Au moins trois analystes ont relevé leur fourchette de cours-cibles de 55-63 $ à une autre de 64-70 $, après le dévoilement d’un meilleur bénéfice que prévu au troisième trimestre.
Son bénéfice a crû de 15 %, à 0,90 $ par action, soit 4 % de plus que le consensus.
De plus, les ventes comparables, la mesure-clé de la croissance interne pour les détaillants, ont aussi augmenté de 2,6 % chez Loblaw et de 2,5 % chez Shoppers.
«L’épicier a encore beaucoup de travail à accomplir pour soutenir ses marges en raison des coûts énormes de son virage fraîcheur et de la baisse du huard», note pour sa part Perry Caicco, de CIBC Marchés mondiaux.
L’analyste ne serait pas surpris que la société dirigée par Galen Weston procède à une autre vague de coupes administratives pour arriver à ses fins.
Loblaw a déjà supprimé 20 % de ses effectifs administratifs depuis deux ans.
Metro : un quatrième trimestre solide prévu le 19 novembre
Metro : un quatrième trimestre solide prévu le 19 novembre
Metro n’a pas un plan de relance majeur ni de synergies d’acquisitions à faire miroiter aux investisseurs, mais ça n’empêche pas son titre de participer au bond de son secteur en Bourse.
L’épicier devrait toutefois profiter comme ses rivaux du retour de l’inflation des aliments et du repositionnement de sa chaîne ontarienne Food Basics.
Les analystes ont relevé de 6 % leurs prévisions pour le quatrième trimestre, depuis un mois. Ils prévoient désormais une hausse de 9 % du bénéfice à 1,26 $ par action, en bonne partie grâce à l’effet du rachat actif de ses actions en Bourse.