Après un plongeon de 41 %, à 67,65 $ US pour le baril de Brent de la mer du Nord, le plus bas prix en cinq ans pour cet étalon international du pétrole, le pire est probablement passé dans le secteur de l'énergie. Malgré tout, le meilleur analyste du secteur selon la firme Brendan Woods, Randy Ollenberger, de BMO Marchés des capitaux, reste remarquablement prudent à l'égard de cette industrie.
Deux facteurs le tiennent sur ses gardes. De un, les cours du pétrole risquent de se chercher un plancher pendant plusieurs mois encore, puisque les négociateurs et les hedge funds n'ont pas fini de remanier leurs placements.
De deux, il faudra compter plusieurs trimestres avant que les producteurs, même les moins rentables, se résignent à réduire leur production, et non seulement à freiner la croissance de celle-ci, pour que le marché du pétrole retrouve son équilibre.
«À moins d'une reprise de l'économie à l'extérieur des États-Unis ou d'une baisse marquée de l'approvisionnement, la faiblesse des cours du pétrole se poursuivra», dit-il, précisant qu'il surveille surtout la production de pétrole de schiste aux États-Unis.
Le gaz naturel, une avenue à considérer
Dans ce contexte, M. Ollenberger mise sur la qualité avec la pétrolière intégrée Suncor (Tor., SU, 35,75 $), qui a chuté de 23,5 % depuis le sommet de son titre en juin.
La société, qui a acquis Petro-Canada en 2009, bénéficiera de la rentabilité que lui procurent le raffinage, le marketing et la vente au détail de l'essence.
Reconnue pour sa discipline, Suncor dispose d'une bonne marge de manoeuvre pour répartir son capital, puisque son bilan est sain et que ses flux de trésorerie sont élevés.
«Certains de ses projets produisent à un coût de 30 $ à 40 $ US le baril. Toutefois, si ses flux de trésorerie venaient à chuter, la société a beaucoup de flexibilité pour reporter des projets et des dépenses sans nuire au maintient de ses activités existantes ou au versement de son dividende», dit l'analyste de BMO.
Il n'y a pas urgence d'acheter le titre de Suncor, mais au cours actuel, il escompte un cours pour le pétrole qui est inférieur à ce qu'il sera dans un an, dit-il.
Le gaz naturel est une autre avenue à considérer pour les investisseurs plus aguerris.
Le cours du gaz pourrait profiter indirectement de la chute du pétrole, puisque sa production diminuera en même temps que celle de l'or noir, ces deux carburants étant souvent produits côte à côte.
Le marché du gaz s'étant déjà adapté à des années de surabondance, le cours du gaz pourrait trouver son plancher avant celui du pétrole.
M. Ollenberger opte encore une fois pour les producteurs de qualité. Ses titres préférés sont Tourmaline Oil (Tor., TOU, 40,24 $) et Peyto Exploration and Development (Tor., PEY, 34,62 $), deux producteurs intermédiaires de gaz naturel à faible coût.