The Pantry n’est pas peut-être pas l’achat majeur attendu, mais la transaction floridienne de 2 milliards de dollars est rentable et coiffe une année faste pour Alimentation Couche-Tard (Tor., ATD.B).
Son action a d’ailleurs bondi de 8,3 % jeudi et terminé la séance à un nouveau sommet historique de 46,21 $.
« La transaction crée de la valeur pour les actionnaires à plusieurs niveaux », note Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux.
L’analyste hausse son cours-cible de 45 à 52 $ pour un gain d’encore 12,5 %, d’ici 12 mois.
Il place aussi l’exploitant de dépanneurs dans les 15 titres à grande capitalisation favoris de sa firme.
Avec des synergies prévues de 75 M$ US, soit environ 35 % du bénéfice d’exploitation de The Pantry, l’achat devrait ajouter 8 % au bénéfice de Couche-Tard dès 2016 et 10 % sur deux ans.
Il augmente ses prévisions de bénéfices de 1,87 à 2,02 $ US par action en 2016.
Un bon prix et des synergies rapides
Un bon prix et des synergies rapides
Alimentation Couche-Tard paie aussi un bon prix, soit 5,8 fois le bénéfice d’exploitation de la chaîne américaine, tandis que ses propres actions s’échangent à un multiple de 11 fois son bénéfice d’exploitation.
Les synergies seront rapides puisque Couche-Tard est déjà présente dans les 13 états du sud-est des États-Unis où The Pantry exploite 1 513 dépanneurs principalement sous l’enseigne Kangaroo Express.
Couche-Tard ira notamment chercher ses économies en réduisant les frais que verse The Pantry aux émetteurs de cartes de crédit.
The Pantry accroît aussi son volume d’essence du tiers, ce qui augmentera son pouvoir d’achat auprès des fournisseurs d’essence.
M. Sklar croit que cette acquisition ajoutera à l’élan déjà robuste de Couche-Tard en Bourse, dont l’action a explosé de 74 %, depuis le début de l’année.
Couche-Tard bénéficie déjà de la ré-accélération récente de sa croissance interne, de marges élevées sur l’essence et de son inclusion dans l’indice S&P/TSX.
M. Sklar note au passage que l’action de Couche-Tard est moins chèrement évaluée (11 fois) que celles de Dollarama (16 fois), de Groupe Jean Coutu (14 fois) et de Groupe Saputo (14 fois), en fonction de son bénéfice d’exploitation.
L’accumulation de bonnes nouvelles pourrait combler cet écart, fait-il valoir.
David Hartley, de Credit Suisse, calcule aussi une contribution de 0,15 à 0,21 $ US par action au bénéfice pour The Pantry, mais juge l’évaluation de Couche-Tard trop généreuse, avec un multiple de 24 fois les bénéfices prévus dans 12 mois.
À son avis, les prévisions de ses collègues sont trop optimistes, puisque les marges d’essence élevées sur l’essence ne pourront durer. Son cours-cible de 36 $ est 10 $ sous le cours actuel.