La valeur déprimée du distributeur alimentaire déficitaire Groupe Colabor (Tor., GCL, 1,16$) est difficile à ignorer, malgré son endettement élevé, selon un analyste.
Sa valeur boursière de 29,7M$ ne donne aucune valeur au potentiel d’une amélioration de son bénéfice d’exploitation à partir de l’an prochain, et encore moins à une éventuelle offre pour la société, dans une industrie en consolidation, note Christopher Bowes, de la Financière Banque Nationale, dans un rapport.
L’analyste recommande à nouveau l’achat de la société, ce qui fait rebondir son titre de 7% aujourd’hui, à 1,16$, après une chute de plus de 70%, depuis 12 mois.
Cet avis n’est pas complètement désintéressé puisque ce courtier a injecté 15M$ en février 2013, dans la recapitalisation de Colabor, aux côtés de la Caisse de dépôt et placement du Québec.
La Financière Banque Nationale a d’ailleurs le cours-cible, de 2,25$, le plus élevé parmi les quatre analystes qui assurent le suivi de Colabor.
«L’élargissement d’un contrat avec (le restaurateur) Cara, l’amélioration opérationnelle à sa division ontarienne Summit, ainsi que la consolidation de ses centres de distribution dans l’est du Québec, devraient ramener la société à pleine capacité à la fin de 2015», écrit M. Bowes.
Il s’attend à ce que les flux de trésorerie passent de 14,5M$ en 2016 à 20M$ en 2018, et qu’ils serviront en priorité à rembourser des dettes. «Cette réduction de la dette, à elle seule, pourrait procurer un rendement de 50% aux actionnaires», estime M. Bowes.
La dette de Colabor équivaut à un ratio très élevé 6,2 fois son bénéfice d’exploitation.
L'analyste prévoit un maigre bénéfice de 0,02$ en 2015, suivi de 0,17$ en 2016 et de 0,27$ en 2017.
L’industrie alimentaire se consolide rapidement, comme en témoigne l’achat récent de Tannis Trading par le géant américains Sysco (NY, SYY, $US).
Il serait improbable que les dirigeants et les distributeurs-actionnaires soient intéressés à une offre au cours déprimé actuel, mais la consolidation de l’industrie pourrait éventuellement emporter la société.
Fidelity Investments détient 10,3% des actions, la Caisse, 7%, tandis que les distributeurs à l’origine de la création de la société cumulent un bloc de 18,5%.