La patience sera une vertu pour les actionnaires du Groupe Canam, car le fabricant de structures d'acier est en bonne posture pour profiter de la reprise de la construction non-résidentielle, qui se fait encore attendre.
Deux analystes réitèrent en effet leur recommandation d'achat du titre de Canam, malgré le dévoilement d'une perte inattendue de 0,08 $ par action, au quatrième trimestre clos le 31 décembre 2010.
Claude Proulx, de BMO Marchés des capitaux et Yuri Lynk, de Canaccord Genuity, voient le titre de Canam s'apprécier respectivement de 30 % à 10 $ et de 21 % à 9,25 $ d'ici douze mois, grâce à la croissance prévue des commandes aux Etats-Unis et dans l'Ouest canadien et à son effet important sur les revenus et bénéfices futurs de l'entreprise.
Les analystes restent confiants parce que la perte essuyée au quatrième trimestre provient surtout d'un contrat déficitaire de 7 millions de dollars pour le toit du stade BC Place, que Canam a accepté surtout pour maintenir sa main-d'œuvre qualifiée, en prévision de la reprise.
" Dans un climat de récession, nous avons choisi de garder nos gens au travail et de conserver nos compétencs ", a déclaré Marc Dutil, président de Canam, lors de l'appel conférence avec les analystes.
Le carnet de commandes de Canam a notamment augmenté de 5 % à 485 millions de dollars au quatrième trimestre de 2010 par rapport au même trimestre un an plus tôt.
Canam a décroché le contrat du stade des Blue Bombers et Wiinipeg et d'un hôtel à Washington. " Les marges de ses deux contrats seront meilleures ", prévoit M. Proulx.
M. Dutil perçoit aussi une légère amélioration de la demande pour les poutrelles et les tabliers de sa filiale américaine FabSouth pour la construction de centres de distribution et de petits immeubles commerciaux et industriels.
Au quatrième trimestre, ses nouvelles commandes ont bondi de 6 à 26 millions de dollars, depuis un an.
Un pari à prix d'aubaine
MM. Proulx et Lynk estiment que le pari de reprise vaut la chandelle, puisque Canam se négocie à un cours inférieur à sa valeur comptable de 9 $ par action, dispose d'un bon bilan et verse un dividende de 2 %.
" Le potentiel d'appréciation est important d'ici 24 à 36 mois à mesure que la reprise de la construction se manifestera et rapprochera l'entreprise de sa rentabilité de pointe, de 1,88 $ par action ", explique M. Proulx.
Pour sa part, M. Lynk fonde son cours-cible de 9,25 $ sur un revirement des bénéfices au cours des deux prochaines années. Il prévoit un bénéfice de 0,36 $ par action en 2001 et de 0,56 $ par action, en 2012, par rapport à la perte de 0,19 $ par action de 2010.