Le groupe pharmaceutique américain Bristol-Myers Squibb, qui affronte la perte de l'exclusivité sur d'anciennes molécules phares, a annoncé mercredi une chute de 28% du bénéfice net part du groupe, à 645 millions de dollars, juste en deçà des attentes.
Par action, le bénéfice hors éléments exceptionnels est ressorti à 48 cents, un cent au-dessous des prévisions moyennes de Wall Street. Le chiffre d'affaires a chuté de 18% à 4,44 milliards de dollars, exactement ce qu'attendaient les analystes après la perte d'exclusivité sur l'anticoagulant Plavix (en mai) et sur le médicament contre l'hypertension Avapro (en mars).
Le groupe a indiqué que sans prendre en compte ces médicaments, les ventes auraient progressé de 8%.
"Cela fait plusieurs années que nous nous préparions à la perte de l'exclusivité sur le Plavix et l'Avapro et je suis content des progrès du groupe pour l'avenir", a commenté le directeur général Lamberto Andreotti.
Le groupe a confirmé ses attentes d'un bénéfice courant par action annuel compris entre 1,90 et 2 dollars.
Contraint de lancer de nouveaux médicaments pour résister à la perte de recettes du Plavix (-60% à 741 millions de dollars au deuxième trimestre) et de l'Avapro (-53% à 117 millions de dollars), le groupe a reçu ces derniers mois des nouvelles mitigées sur ses produits en préparation.
Mais M. Andreotti s'est montré optimiste sur les chances d'agrément de l'Eliquis, un traitement du diabète sur lequel l'agence américaine du médicament (FDA) a demandé plus d'informations le mois dernier.
"Nous sommes doublement confiants", a-t-il dit, évoquant des indications prévues pour les patients souffrant d'anomalie du rythme cardiaque (fibrillation auriculaire) ou d'embolie systémique. Il a indiqué que la FDA avait six mois pour se prononcer, mais pourrait prendre moins de temps.
Des discussions sont également en cours avec les autorités japonaises et européennes, a indiqué le groupe.
Le diabète est un axe de développement privilégié pour Bristol Myers Squibb, qui se prépare à mettre le prix fort, 5,3 milliards de dollars, pour acheter son concurrent Amylin, spécialisé dans ce domaine.
Autre molécule prometteuse, le Yervoy (non générique ipilimumab), présenté comme le premier traitement prolongeant la vie des malades atteints d'un mélanome avancé, autorisé l'an dernier, a vu ses ventes bondir de 71%. Mais M. Andreotti s'est montré prudent sur les chances d'une autorisation d'utilisation contre le cancer de la prostate, qui permettrait de gonfler encore les ventes, en hausse de seulement 27% aux États-Unis.
Parmi les autres produits phare du groupe, l'Abilify, prescrit contre les psychoses maniaco-dépressives, qui représente les deuxièmes plus grosses ventes du groupe, a progressé de 1% seulement à 711 millions de dollars.
Outre le Yervoy, les plus fortes progressions ont été enregistrées par le traitement du diabète Onlgyza/Kombiglyze (+54% à 172 millions de dollars), l'Orencia contre l'arthrite rhumatoïde (+27% à 290 millions de dollars), le Sprycel, traitement de la leucémie dont les ventes ont bondi de 26% à 244 millions de dollars, et le Baraclude contre l'hépatite B (+22% à 357 millions de dollars).
L'action prenait 0,52% à 34,91 dollars vers 17h GMT. Les analystes de la Deutsche Bank ont indiqué qu'ils croyaient aux perspectives du groupe, "sur la base du succès actuel des nouveaux médicaments et de la probabilité que ceux en préparation parviendront à accélérer la croissance".
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