Vendre BlackBerry en pièces détachées n’est pas la meilleure option pour le fabricant de téléphones intelligents, ont tranché les membres du conseil d’administration de la société.
Bien que des grands noms tels que Microsoft, Apple ou Lenovo ont montré de l’intérêt pour certaines activités de la firme de Waterloo, vendre BlackBerry en morceaux n’est pas dans l’intérêt de toutes les parties prenantes de l’entreprise, estime le conseil d’administration de BlackBerry.
Microsoft et Apple ont toutes les deux montré de l’intérêt pour les brevets et la propriété intellectuelle de BlackBerry, rapportaient des sources à Reuters. En 2011, les trois sociétés s’étaient alliées pour acheter les brevets de Nortel qui était accolée à la faillite.
Reuters rapporte aussi que BlackBerry a eu des discussions avec Cisco, Google et la Chinoise Lenovo, dans l’objectif de vendre certaines parties du fabricant ontarien.
Lundi dernier, BlackBerry a laissé plus d’un investisseur ébahi après avoir annoncé qu’elle abandonnait sa tentative d’être vendue au groupe Fairfaix Financial. De plus, BlackBerry a déclaré qu’elle nommait un nouveau PDG par intérim et qu’elle émettait un milliard de dollars de dette convertible acquise par un groupe restreint d’investisseurs incluant Fairfax, Canso Investment Counsel, Mackenzie Financial, Markel Corp, Qatar Holding et Brookfield Asset Management.
Dans la journée, le titre avait dévissé de plus de 16%. Toutefois, selon des sources proches du dossier maintenues confidentielles par Reuters, la prise en considération des coûts pour vendre la société en morceaux aurait motivé la décision du conseil. Vendre certaines activités créerait de la dette, incluant les engagements auprès des fournisseurs, et pèserait sur l’évaluation faite de la propriété intellectuelle de BlackBerry, disent les sources.
Une intervention du gouvernement redoutée
Une intervention du gouvernement redoutée
Le conseil semble aussi préoccupé par une intervention d’Ottawa si la société prenait l’option d’une entente avec une compagnie étrangère, rapportent les sources. Le mois dernier, le gouvernement canadien a bloqué une offre d’un entrepreneur égyptien sur Allstream, prétextant des raisons de sécurité.
Néanmoins, les sources ont souligné que la décision du conseil reflétait la situation actuelle de BlackBerry et ne signifiait pas que les portes étaient closes pour de futures discussions. Mais, dorénavant, les négociations à venir seront sûrement soumises au processus de sélection actuel.
Une décision de la Cour suprême du Canada rendue dans le cas BCE en 2008 déclare que le conseil d’administration doit tenir compte des intérêts de toutes les parties prenantes lorsqu’il considère la possibilité de vendre la société. Les parties prenantes incluent les employés, les clients, les fournisseurs et la communauté au sens large.
En 2007, BCE avait accepté un montage avec effet de levier (LBO pour Leverage Buy Out) qui permettait à ses actionnaires d’obtenir une prime conséquente, mais qui impactait négativement le prix des obligations de l’entreprise. Les créanciers de BCE ont porté l’affaire en cour.
Bien que la transaction a échoué pour d’autres raisons, la Cour suprême a établi que le conseil d’administration d’une entreprise doit prendre tous les intérêts des parties prenantes en considération, en non pas seulement celui des actionnaires, lorsqu’ils étudient les mérites d’une entente.