L'action du géant de l'informatique Apple chute de près de 12 % à l'ouverture officielle des Bourses, les investisseurs jugeant les prévisions pour le prochain trimestre décevantes.
À l'ouverture, l'action d'Apple cède 58 $ US ou 12 % à 454 $ US, soit son niveau d'il y a un an. Le titre techno coqueluche il y a à peine six mois a fondu de 35 % depuis son sommet historique de 715 $ US touché à la mi-septembre.
Les prévisions décevantes émises par l'entreprise ont éclipsé l'annonce de ventes record d'iPhone et d'iPad pendant les fêtes.
Apple a dit tabler sur un chiffre d'affaires de seulement 41 à 43 G$ US pour le trimestre entamé début janvier, deuxième trimestre de son exercice décalé 2012/13, quand la prévision moyenne des analystes était jusqu'ici de 45,6 milliards.
Le directeur financier, Peter Oppenheimer, a en outre précisé que le groupe avait changé d'approche et ne donnait plus comme auparavant une prévision «prudente» (ayant donc de bonnes chances d'être dépassée), mais «une fourchette à l'intérieur de laquelle nous comptons publier» les résultats.
Tout à son inquiétude sur les perspectives du groupe à la pomme, le marché a ignoré les résultats également publiés mercredi pour les trois mois allant d'octobre à fin décembre.
Des chiffres «records», «extraordinaires», «phénoménaux», «formidables»: pendant la traditionnelle conférence avec les analystes, la direction d'Apple n'a pourtant pas tari d'éloges sur ce trimestre, où le groupe a dégagé un bénéfice net de 13,1 G$ US, stable sur un an. Le bénéfice ajusté par action, qui sert de référence sur les marchés financiers, est ressorti 37 cents au dessus de la prévision du marché, à 13,81 $ US.
Mais Apple avait habitué le marché à des croissances à deux chiffres, à l'image de celle qu'il enregistre toujours pour son chiffre d'affaires, en hausse de 18% à 54,5 milliards de dollars. Ce qui signifie mathématiquement que ses marges baissent.
«Le plus important pour nous, c'est que les consommateurs aiment nos produits», a assuré Tim Cook.
Inquiétudes envers le iPhone
Sur ce trimestre important, qui comprend les ventes de Noël, Apple dit avoir écoulé un nombre record de téléphones iPhone et de tablettes iPad: respectivement 47,8 millions et 22,9 millions d'unités, soit des croissances de 29% et 49% sur un an.
Dans le cas de l'iPhone, la progression des ventes est en ligne avec les prévisions des analystes pour l'ensemble du marché, a relevé M. Oppenheimer. Ce qui n'est pas forcément une bonne nouvelle, Apple semblant depuis quelques mois sentir les effets de la concurrence des appareils de son rival sud-coréen Samsung.
Apple n'a pas donné de chiffre précis sur le dernier né de ses téléphones, l'iPhone 5, Tim Cook se contentant d'indiquer que la croissance la plus élevée, «à trois chiffres», avait été enregistrée en Chine. Le groupe affiche globalement dans ce pays un chiffre d'affaires en hausse de 67% sur un an.
«Il est peu probable que (ces prévisions) atténuent toutes les inquiétudes sur l'iPhone», ont souligné les experts de la banque Barclays.
Ces dernières ont été alimentées ces dernières semaines par des informations de presse sur des baisses des commandes d'Apple pour certains composants du téléphone, certains y voyant le signe d'un ralentissement de la demande.
Une fois n'est pas coutume, Tim Cook a réagi à ces rumeurs en conseillant de «s'interroger sur leur exactitude» et en soulignant que même si elles étaient fondées, «il serait impossible d'interpréter ce que cela signifie vraiment pour notre activité». «Notre chaîne d'approvisionnement est très complexe, et nous avons de multiples sources pour nos composants», a-t-il insisté.