Le fonds d’actions Fidelity Contrafund, le plus important actionnaire actif d’Apple, a coupé sa position dans l’entreprise de 10 %.
Selon Reuter, le fonds a vendu 1,13 M d’actions d’Apple depuis le début de l’année 2013. Au cours actuel, c’est l’équivalent de 489 M$ en titres d’Apple que le gestionnaire du fonds, Will Danoff, a vendu. Le fonds détient aujourd’hui 10,43 M d’actions de la société californienne, contre 11,56 M en janvier.
Cette vente fait en sorte qu’Apple ne représente plus la plus importante position du fonds. C’est maintenant Google, qui occupe 5,8 % de ce fonds dont les actifs s’élèvent à 92 G$. Apple arrive désormais en 2e position, à 5,2 %.
L’action de Google est désormais le titre le plus prisé des gestionnaires de fonds communs de placement et des fonds de couverture américains, selon une étude publiée récemment aux Etats-Unis.
Sans dire que l’action d’Apple soit tombée en disgrâce aux yeux des investisseurs, il est clair qu’elle n’exerce plus le même attrait. Le titre a perdu le tiers de sa valeur depuis son sommet atteint en septembre dernier. Encore aujourd’hui, l’action reculait de plus de 3 %.
De plus en plus d’analystes financiers s’interrogent sur la capacité d’Apple à maintenir sa croissance, particulièrement sur le marché des téléphones intelligents, la plus importante source de revenu de l'entreprise. Celle-ci fait face à une concurrence féroce du géant Samsung qui, à défaut de dégager des marges similaires de la californienne sur ses produits, gruge de plus en plus de parts de marché.
Autant les fans de l’entreprise que les investisseurs sont impatients de voir quel autre produit «révolutionnaire» sera mis en marché par Apple. Des rumeurs d’une montre intelligente iWatch s’intensifient depuis plusieurs semaines. Selon l’une d’entre elles, une centaine de personnes plancheraient sur ce gadget. La société travaillerait également à la mise au point d’un téléviseur. Mais cette rumeur circule depuis deux ans déjà et s’est apaisée depuis.
Dans tous les cas, il est peu probable qu’une montre ou une télévision puisse contribuer à la croissance de l’entreprise comme l’ont fait successivement l’iPod, l’iPhone et l’iPad. Avant d’être un objet qui donne l’heure, la montre est un accessoire de mode, font remarquer des observateurs. Quant à la télévision, son cycle de remplacement est beaucoup plus long que celui d’un téléphone intelligent ou d’un ordinateur.
Tim Cook s’excuse en Chine
C’est pourquoi Apple mise beaucoup sur la Chine pour soutenir sa croissance. L’Empire du milieu représente son 2e marché en importance et pourrait bientôt surclasser les Etats-Unis au 1er rang.
Mais voilà, même si l’entreprise américaine y est bien implantée (elle y a construit des magasins spectaculaires, en phase avec le développement économique de la Chine), il manque à son arsenal un téléphone meilleur marché. Les Chinois sont réticents à dépenser autant que les Occidentaux pour s’offrir un téléphone intelligent.
Apple aurait dans ses cartons un iPhone moins cher selon plusieurs sources. L’appareil pourrait être dévoilé d’ici la fin de l’été. Mais d’ici là, l’entreprise a un important travail de relations publiques à accomplir. Depuis la semaine dernière, Apple est la cible répétée de critiques dans les médias contrôlés par l’État chinois. On l’accuse de ne pas pratiquer le même service après-vente en Chine et de ne pas y offrir les mêmes garantis qu’ailleurs dans le monde. L’entreprise a commis l’erreur de ne pas répondre à ces accusations. Son silence a été interprété là-bas comme de l’arrogance.
L'ampleur de la controverse a forcé le pdg Tim Cook à écrire une lettre d’excuses sur le site chinois d’Apple (un deuxième acte de contrition en moins d’un an, le premier ayant suivi la sortie catastrophique de Map, l’application de cartographie truffée de bogues). Il s’est engagé à revoir le service pour sa clientèle chinoise. Cet épisode montre qu'Apple ne pourra pas compter sur des médias aussi sympathiques qu'en Occident pour mousser ses produits chez la deuxième puissance économique mondiale.