Si on se met dans les souliers de dirigeants à la recherche d’une cible d’acquisition, les sociétés qui composent le S&P 500 sont très abordables, estime Pierre Lapointe, stratégiste de Brockhouse Cooper.
Avec la correction boursière, le prix des actions de sociétés est plus attrayant, constate M. Lapointe. Le prix offert pour les actions ne représente pas l’entièreté du coût d’une acquisition. Il faut aussi considérer la dette dont on hérite.
Or, les dettes des sociétés sont à leur plus bas niveau depuis 2000 à la faveur du processus de désendettement que mènent les sociétés américaines. En même temps, leur encaisse est à un sommet de dix ans.
M. Lapointe estime donc que les sociétés qui composent le S&P 500 n’ont jamais été aussi abordables par rapport à leur capitalisation boursière depuis 2001.
Ceci étant dit, M. Lapointe préférerait que les sociétés misent sur des plans d’expansion. «Le problème avec les acquisitions, c’est qu’il n’amène que des licenciements, écrit le stratégiste. Les investissements privés se trouvent derrière leur niveau précédent la récession, ce qui explique la création d’emploi anémique. Utiliser les excédents de liquidités dans un plan d’expansion génèrerait plus de valeur économique qu’un plan de rachat d’action ou d’acquisition.»
Les entreprises qui veulent créer de la valeur ne doivent pas exclure une hausse de leur dividende, ajoute M. Lapointe. Le rendement des dividendes des sociétés américaines est à un plancher depuis 140 ans.
Qu’en est-il du programme de rachat d’action? Si on se fie à la performance des sociétés qui ont annoncé un rachat d’action, il n’y a pas de raison de croire que l’annonce d’un programme d’achat d’action permet d’anticiper qu’un titre surperformera le marché.