Que faire avec les titres Tesla, Apple et CBS? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Tesla (TSLA., 322,82 $US) : quelle histoire étrange!
Tesla a annoncé qu’elle resterait une entreprise publique. Le chemin pour arriver à cette conclusion a été particulièrement étrange, juge Joseph Spak, RBC Marchés des capitaux, qui tente de voir où l’on en est après tout cette histoire.
M. Spak estime que la crédibilité de la direction en a pris pour son rhume avec cette histoire. «Ça renforce l’impression d'improvisation. Nous pensons qu’il soit possible qu’il y ait une enquête du gendarme boursier ou une poursuite d’investisseurs.»
La crédibilité est un élément de taille, car la confiance des investisseurs en Elon Musk a été un des plus grands catalyseurs, juge l’analyste. Ses admirateurs voulaient investir en lui, en sa vision, en son talent. Il pense que M. Musk doit rester, mais qu’il faudrait un «numéro deux» ayant une bonne réputation auprès de Wall Street.
Après quelques semaines, l’attention du marché devrait toutefois revenir aux fondamentaux, c’est-à-dire la production du Model 3, croit M. Spak. Il pense que Tesla réussira à être rentable et à générer des flux de trésorerie. «Les prochains un ou deux trimestres seront cruciaux pour déterminer la direction du titre.»
Dans l’ensemble, l’analyste affiche un optimisme prudent. Il reconnaît que la société est innovante et chamboule l’industrie automobile et que son marché à long terme est large. «Si nous sommes optimistes à long terme, ceci est balancé par tous les risques d’exécution à court terme.»
RBC Marché des capitaux émet une recommandation «performance de secteur» et une cible de 315 $US.
Apple (AAPL, 216,16 $US) : une fissure dans la forteresse?
Netflix testerait une application permettant de contourner le paiement des abonnements par le biais de l’App Store d’Apple, selon des publications spécialisées. Amit Daryanani, de RBC Marchés des capitaux, se demande si cela ne constitue pas une brèche dans le modèle d’affaires du fabricant du iPhone.
Généralement, Apple se prend une cote sur les applications qui donnent accès à des services payants par abonnement, comme celui de Netflix. L’entreprise californienne facture un tarif de 30% pour un nouvel abonnement. Le tarif tombe à 15% pour un renouvellement, selon les chiffres de RBC Marchés des capitaux.
Des articles de publications spécialisées (Verge et TechCrunch) affirment que Netflix teste une version qui éviterait ces frais au Canada, en Australie, au Mexique et au Japon. Les utilisateurs de l’application ne paieraient plus leur abonnement par le biais du App Store, mais en étant redirigés vers une page web, ce qui permettrait d’éviter la cote d’Apple.
En théorie, Apple interdit de telles tactiques, souligne l’analyste. La question est de savoir jusqu’à quel point les deux géants de la consommation technologique ont le pouvoir d’enclencher les hostilités. D’un côté, Apple peut difficilement accepter que Netlfix ne soit plus sur son appareil. De l’autre, Netflix peut difficilement se passer des applications dans l’écosystème Apple.
Outre cette question, M Daryanani pense que le prix du titre d’Apple en fait un point d’entrée attrayant. L’analyste aime les perspectives de croissance.
Il émet une recommandation «surperformance» et une cible de 225 $US.
CBS (CBS., 53,10 $US) : des avenues de croissance
Les perspectives de croissance du service de diffusion en ligne de la chaîne de télévision CBS sont intéressantes, juge Daniel Salmon, de BMO Marchés des capitaux.
CBS a bien su s’ajuster aux perturbations en provenance de Silicon Valley et a développé du contenu apprécié des consommateurs.
L’analyste aime plusieurs aspects de la stratégie. Il note que les abonnés des services de diffusion en ligne ont tendance à s’abonner et à se désabonner au gré des évènements télévisuels qui les intéressent. La série Star Trek est un exemple de série-évènement produit par CBS.
CBS a donc déployé la stratégie de relancer les utilisateurs qui se désabonnent avec des suggestions de contenu pouvant les intéresser. Jusqu’à maintenant, ces communications remportent un certain succès, note l’analyste.
Une autre force est le contenu local, comme les nouvelles. L’analyste reconnaît avoir sous-estimé la force de ce contenu, qui différencie CBS de Netflix ou Amazon Prime. Ainsi, les élections de mi-mandat aux États-Unis pourraient susciter encore plus d’intérêt pour la nouvelle locale.
La société a plein d’avenues pour monétiser son contenu à l’étranger. Parmi elles, on compte les droits de diffusion sur les chaînes étrangères, les droits de rediffusion sur Netflix et même l’application CBS All Access.
Son contenu «premium» offre aussi de belles occasions auprès des annonceurs. Bien que le potentiel n’est pas aussi grand que celui du trio Google, Facebook, Amazon, le nombre restreint d’élus démontre qu’il manque de débouchés en ligne pour les annonceurs qui cherchent à se coller à du contenu «premium», selon M. Salmon.
BMO Marchés des capitaux émet une recommandation «surperformance» et une cible de 65 $US.