Que faire avec les titres de Telus, d’Uni-Sélect et de Brookfield. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Telus (T, 43,16$): redouble d’efforts pour rester en tête
Telus a encore une fois mis à profit sa culture de performance, au quatrième trimestre, en affichant une croissance plus forte que prévu de ses abonnés sans-fil et internet et la plus forte progression (3,9%) des revenus moyens mensuels par abonné sans-fil depuis 2006.
L’entreprise menée par l’exigeant Darren Entwistle prend tous les moyens pour devancer ses rivaux en Bourse.
Ainsi, malgré le ralentissement albertain, la hausse des côuts pour attirer ou conserver ses clients sans-fil et ses importantes dépenses réseau, Telus prévoit en 2017 une croissance supérieure à celle de ses rivaux, fait valoir Maher Yaghi, de Desjardins Marché des capitaux.
La société de Vancouver table sur une progression de 3 à 6% de son bénéfice d’exploitation. Cela se compare à la hausse de 2 à 4% promise par Rogers Communications et à celle de 1 à 2% de BCE.
D’ailleurs, une intéressante lutte à trois se dessine puisque l’ex-dauphin de M. Entwistle chez Telus, Joseph Natale, atterrira à la présidence de Rogers en juillet. L'actuel pdg de BCE, George Cope, dirigeait aussi Telus Mobilité, avant d'être recruté par Bell en 2005.
Telus entend aussi respecter la hausse promise de 7 à 10% de son dividende annuel, même si le versement représente 119% de ses flux de trésorerie, en 2017.
La croissance prévue en 2018 devrait ramener ce ratio à 96% en 2018, estime M. Yaghi.
L’analyste est tout de même soulagé par le fait que Telus prévoit dégager des flux de trésorerie excédentaires de 950M$ à 1,6G$ en 2017, un niveau conforme au consensus.
Telus met tout en œuvre pour atteindre ses objectifs, incluant un gel des salaires des employés de sa division filaire jusqu’en 2019.
La société a comptabilisé une charge de 434M$ à cet effet, qui représente un paiement forfaitaire aux employés en échange de leurs concessions.
Cette charge diminue sa future facture d’impôts, ce qui libère des fonds pour l’entreprise et embellit ses profits.
Une fois que les investisseurs réaliseront que Telus peut à la fois soutenir ses dépenses en capital et ses dividendes, son action devrait retrouver un multiple d’évaluation égal ou supérieur à celui de ses rivaux, croit M. Yaghi.
Ses investissements milliardaires dans son réseau nourriront sa croissance future, assure-t-il,
L’analyste réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 49$.
Uni-Sélect (UNS, 32,33$): la peinture industrielle pourrait devenir son troisième axe de croissance
Uni-Sélect (UNS, 32,33$): la peinture industrielle pourrait devenir son troisième axe de croissance
Pour assurer sa croissance, le distributeur de Boucherville a choisi de consolider le marché canadien des pièces de rechange automobiles et le segment américain de la peinture automobile.
Les acquisitions et le recrutement de marchands existent encore dans ces deux segments, mais ces sources de croissance approcheront éventuellement de leur limite naturelle, en termes de part de marché, explique Benoit Poirier de Desjardins Marché des capitaux.
Uni-Sélect a donc identifié la peinture industrielle comme un nouvel axe de croissance potemtiel. Elle teste le marché de la peinture anti-corrosion dans 7 à 10 de ses succursales.
L’analyste se dit assez confiant que l’expérience s’avérera concluante pour l’entreprise, bien que les marges de ces produits soient plus faibles.
Entretemps, M. Poirier juge que le quatrième trimestre a été satisfaisant, dans une conjoncture difficile. Les revenus ont crû de 12%, mais ils ont baissé de 1,1% sans l’effet des acquisitions.
Ce recul n’inquiète pas l’analyste puisque sans l’effet du changement d’un fournisseur de peinture, les ventes de FinishMaster, auraient crû de 4,1%, au quatrième trimestre.
La hausse de 19% du bénéfice net à 0,31$US par action est aussi conforme à ses attentes.
Les visées du géant Amazon dans les pièces de rechange automobile ne devraient pas lui nuire parce que l’offre de ce détaillant virtuel se destine aux consommateurs qui effectuent leurs propres réparations.
Les produits d’Uni-Sélect visent les mécaniciens et les carrossiers qui veulent recevoir leur commande en 30 minutes.
Même si les marges plafonnent en raison des coûts d’intégration des acquisitions et de la conversion des marchands canadiens à l’enseigne Bumper to Bumper, M. Poirier recommande l’achat du titre et augmente son cours cible de 36 à 38$, en se projetant en 2018.
Le potentiel d’autres acquisitions, le rétablissement des affaires dans l’Ouest canadien, la relance de Bumper to Bumper au Canada et le rendement de 7% que lui procurent ses flux de trésorerie, soutiennent son intérêt pour le titre.
Brookfield Asst Management (BAM, 48,30$): un géant qui ne cesse de grossir
Brookfield Asst Management (BAM, 48,30$): un géant qui ne cesse de grossir
Le gestionnaire d’actif et de fonds immobiliers et d’infrastructures est cher, mais c’est mérité, croit Mark Rothschild, de Canaccord Genuity.
Le titre de Brookfield Asset Management a atteint un sommet annuel de 48,30$ le 9 février, après le dévoilement des résultats du quatrième trimestre.
La qualité de ses actifs, la proportion croissante des honoraires de gestion dans ses revenus, sa capacité à récolter du capital pour ses fonds d’investissement et son accès sans égal aux enchères d’actif distinguent l’entreprise dans son industrie, fait valoir l’analyste.
Incluant les intérêts et divers incitatifs, Brookfield réalise des honoraires annuels de l’ordre 2 milliards de dollars sur un actif de 110G$, précise-t-il.
Malgré sa taille déjà gigantesque, Brookfield a dégagé 38% plus de fonds de son exploitation en 2016 (1,62$ par action), abstraction faite des gains sur la vente d’actif, note l’analyste.
La société a haussé son dividende annuel de 8%. Le nouveau versement de 0,56$ représente seulement le quart de ses fonds autogénérés.
«Les tensions mondiales soulèvent de nouvelles inquiétudes, mais le portefeuille de haute qualité de la société devrait produire des flux de trésorerie solides tout au long des cycles économiques», explique M. Rotshchild.
Il augmente son cours cible de 40 à 42$US, soit 10% de plus que sa valeur d’actif nette, une plus-value qu’il justifie par les énormes capitaux que la société peut investir et ses honoraires croissants.
Ce nouveau cours cible et le dividende de 1,5% laissent entrevoir un rendement total potentiel d’encore 16% d’ici 12 mois.