Que faire avec les titres de Stingray, MTY et Banque Laurentienne? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Stingray (RAY.A, 10,17$): Qello Concerts ajoute au filon de la musique sur demande
Avec ses 75000 abonnés, ses revenus de 6 millions de dollars américain et sa marge d’exploitation de 17%, l’achat de Qello Concerts est mineur, mais il ajoute au nouveau filon de la musique sur demande de Stingray.
La transaction de 12M$US, porte à 293000 les abonnés au service de musique sur demande, qui représente désormais 17,5% des revenus de Stingray, précise Adam Shine, de la Financière Banque Nationale.
L’analyste hausse son cours cible de 11 à 12$ pour refléter le potentiel encore émergent de la musique sur demande pour le distributeur de musique.
Le potentiel de gain d’encore 19% justifie sa recommandation d’achat.
En offrant son plus large éventail de services dans ses autres marchés et à des clients tels que Amazon Prime, Stingray peut en effet gonfler le nombre d’abonnés, les revenus par mois et les marges, croit l’analyste.
Il donne en exemple, Yokee Music dont les marges d’exploitation ont grimpé de 20 à 70% depuis son achat par Stingray, en mai 2017.
Qello Concerts est le cinquième achat de Stingray en 2018, mais seulement le premier depuis l’émission d’actions de 43M$ d’octobre qui visait à accélérer la cadence et la taille des acquisitions.
Dans l’intervalle, M. Shine prévoit une hausse de 24,5% des revenus à 32,3M$ et de 17,5% du bénéfice d’exploitation ajusté à 10,2M$ pour le troisième trimestre, attendu le 8 février.
Le bénéfice restera toutefois stable à 0,12$ par action en raison de frais d’intérêts, des dépenses d’amortissement, du plus grand nombre d’actions en circulation et d’autres ajustements.
La société devrait aussi hausser son dividende, d'un demi-cent par action comme elle le fait à tous les six mois. Son dividende annuel passera donc de 0,20 à 0,22$, à partir de son troisième trimestre.
MTY (MTY, 53,89$): une hausse de 30% du dividende en attendant le prochain achat
MTY (MTY, 53,89$): une hausse de 30% du dividende en attendant le prochain achat
Après un hiatus d’un an pour digérer l’Américaine Kahala Brands et rembourser des dettes, MTY relève son dividende trimestriel de 30%, à 0,115$ par action.
C’est plus que la hausse de 20% qu’avait prévu Derek Lessard de TD Valeurs mobilières.
Bien que ça soit une bonne nouvelle pour les actionnaires, M. Lessard précise que la société ne verse que 15 à 20% de ses flux de trésorerie libres en dividendes. Son dividende de 1,1% reste aussi inférieur à celui de 2,7% de la moyenne de ses semblables canadiens dans la restauration.
De toute façon, les investisseurs s’intéressent surtout à la croissance par acquisitions et celle des flux de trésorerie qui s’ensuit.
«Sans un nouvel achat majeur, une amélioration notable de la croissance des ventes des restaurants comparables est nécessaire pour que l’évaluation du titre passe au-dessus de sa moyenne de 19 à 21 fois des quatre dernières années», écrit l’analyste.
M. Lessard ne remet pas en question l’énorme création de valeur de la société ni l’attrait de son modèle de franchisage, mais il s’inquiète de la performance médiocre de ses enseignes existantes et de la trop grande place qu’occupent les ventes saisonnières de crème glacée dans son portefeuille, aux États-Unis.
Il s’attend tout de même à ce que la contribution prochaine d’Imvescor (Mikes, Scores, Bâton Rouge, Ben & Florentine) plus la baisse des impôts américains arriment la hausse du bénéfice d’exploitation à celle du bénéfice, après 2017.
Il prévoit une hausse du bénéfice de 21% en 2018 à 2,37$ par action et de 15% en 2019 à 2,70$ par action.
L’action de MTY s’échange à un multiple de 22,8 fois le bénéfice prévu dans 12 mois. C’est 29% de plus que l’évaluation de son plus proche comparable canadien Entreprises Cara(CARA, 15,70$), dit-il.
Banque Laurentienne (LB, 54,20$): une quatrième émission renfloue le capital, mais suscite des doutes
Banque Laurentienne (LB, 54,20$): une quatrième émission renfloue le capital, mais suscite des doutes
L’émission 125 millions de dollars d’actions à 54,80$ est la quatrième pour la banque depuis 2016. Or, cette fois, au lieu de financer des acquisitions, le placement vise à renflouer son capital propre réglementaire en pleine controverse concernant au moins 304M$ d’hypothèques non conformes que la banque doit racheter d’une tierce partie à qui elle les avait vendues.
La banque repasse d’ailleurs au peigne fin 1900 hypothèques émises et d’autres rachats seront peut-être nécessaires, bien que la banque assure que ces prêts douteux n’auront pas d’impact sur son capital, ses source de financement ou son exploitation.
Ces inquiétudes risquent de peser sur le titre et l’évaluation de la banque à court terme, reconnaît John Aiken, de Barclays, qui garde tout de même confiance dans le potentiel du plan de transformation de sept ans de la banque.
D’ailleurs, les courtiers ne se sont pas prévalu de l’option de surallocation qui leur aurait permis d’acheter 15% d’actions de plus.
L’analyste abaisse son cours cible de 62 à 59$ pour s’ajuster à la dilution de 5% que provoque le plus grand nombre d’actions en circulation. Il réduit aussi le multiple d’évaluation légèrement de 9,5 à 9,25 fois les profits.
M. Aiken reste d’avis que la transformation de la banque progresse et mènera à de meilleurs revenus et marges, grâce au virage des prêts aux entreprises.
«Le plan vise une croissance de plus de 10% d’ici 2020 grâce aux prêts commerciaux, aux prêts de B2B et à la hausse des actifs en gestion. La banque veut aussi améliorer le ratio d’efficacité, soit les dépenses en proportion des revenus à moins de 65%», rappelle l’analyste.
Si la banque réussissait à éliminer le syndicat, ajoute-t-il, elle obtiendrait un levier de plus pour réduire ses dépenses, surtout dans le réseau de succursales au Québec.