Que faire avec les titres de Stella-Jones, Premium Bands et Constellation Software. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Stella-Jones (SJ, 39,20$): la chute du titre fournit une occasion d’achat, selon Desjardins
Quand on a bâti sa réputation sur la constance et des perspectives visibles, un mauvais trimestre et des prévisions nettement sous les attentes font très mal.
L’action du fabricant de traverses de chemin de fer, de poteaux et de bois résidentiel traité a chuté de 11%, à l’ouverture le 16 janvier, le lendemain d’un sérieux avertissement de revenus et de bénéfices moindres que prévus.
L’entreprise dirigée par le discipliné Brian McManus a servi une bien mauvaise surprise aux investisseurs. Après la fermeture des marchés le 13 janvier, elle a prévenu que son bénéfice d’exploitation de 28M$ serait de moitié inférieur au consensus, au quatrième trimestre.
Non seulement les transporteurs ferroviaires ont dû composer avec un recul du volume des marchandises transportées en 2016, mais les stocks de traverses de l’industrie sont trop élevés.
De plus, Stella-Jones prévoit donc des revenus stables et un bénéfice de 2,20 à 2,30$ par action, au lieu du bénéfice de 2,58$ prévu, en 2017.
Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, s’attend désormais à un recul de 7% des revenus de la division des traverses en 2016 et d’encore 14,8% en 2017. Il abaisse aussi son multiple de 19 à 18 fois le nouveau bénéfice de 2,21$ et réduit son cours cible de 51$ à 45$.
L’analyste s’attend à ce que son titre évolue en fonction de la performance des chemins de fer dont les dépenses en capital baisseront à un rythme de 6% entre 2015 et 2019.
«Dans le passé, l’impact négatif sur les revenus de Stella-Jones d’un déséquilibre entre la demande et la production de traverses n’a jamais duré plus d’un an», évoque-t-il.
M. Poirier recommande tout de même de profiter du recul du titre pour en acheter en vue d’un rebond de 3,2% des revenus internes de la division de traverses en 2018.
Des investisseurs ont suivi son conseil comme en témoigne la récupération de 3% du titre en matinée, le 16 janvier.
«Nous restons positif en raison des flux de trésorerie solides que dégage la société qui lui permettent de réaliser d’autres acquisitions, d’augmenter son dividende et de racheter des actions en attendant que la croissance interne des traverses se rétablisse en 2018», dit-il.
Son cours cible de 45$ laisse entrevoir un rebond potentiel de 36%, d’ici 12 mois.
Premium Brands (PBH, 64,19$): RBC prévoit un gain de 24% distributeur d’aliments dans son premier rapport
Premium Brands (PBH, 64,19$): RBC prévoit un gain de 24% distributeur d’aliments dans son premier rapport
Sabahat Khan, de RBC Marchés des capitaux, prévoit rien de moins qu’un gain potentiel de 24% pour l’action du distributeur nord-américain d’aliments dont il amorce le suivi.
Son cours cible repose sur un multiple élevé ce 12,5 fois le bénéfice d’exploitation de Premium Brands, une évaluation méritée compte tenu de la progression prévue de 21,5% de ce bénéfice prévu en 2017 et de 15,6% en 2018 et du potentiel d’acquisitions.
«La société vise une croissance interne de 6% à 8%, avec l’inflation. Elle complète avec l’achat de marques fortes qu’elles peut distribuer dans son réseau, tout en conservant les dirigeants des sociétés acquises», explique M. Khan.
Chaque acquisition de 100 millions de dollars ajoute environ de 7% à 8% au bénéfice d’exploitation, estime-t-il. En 2016, Premium Brands a réalisé six transaction, au coût total de 230M$.
La confection et la distribution de sandwiches lui procurent déjà le quart de ses revenus. Cette division est celle qui lui fournira sa plus forte croissance grâce à la mise en service d’une nouvelle usine en Arizona à la mi-2017, de la productivité accrue des usines d’Ohio et du Nevada, de la popularité des sandwiches déjeuner et de la croissance de son client Starbucks(Nasdaq, SBUX).
La division des produits de spécialité devrait aussi accroître ses revenus de 31% en 2017. Afin de répondre à la demande accrue pour les fruits de mer, entre autres, Premium Brands ajoute à sa capacité de production. Elle devrait aussi bénéficier de l’achat de C&C Packing annoncée en mars 2016.
Enfin, la société est en bonne posture pour relever son dividende à un rythme annuel de 10%, au cours des deux prochaines années.
Constellation Software (CSU, 591,64$): ses pratiques comptables tracassent peu ses actionnaires
Constellation Software (CSU, 591,64$): ses pratiques comptables tracassent peu ses actionnaires
Les pratiques du fournisseur de logiciels essentiels à la gestion de 60 petites industries est périodiquement l’objet de critiques de la part de comptables et de chroniqueurs financiers, mais ne semble pas déranger ses gros actionnaires.
Paul Treiber, de RBC Marchés des Capitaux, a sondé seize investisseurs institutionnels pour connaître leur perception concernant l’habitude de Constellation de dévoiler des résultats qui ne rencontrent pas les normes internationales IFRS(International Financial Reporting Standards).
L’acquéreur actif impose sa propre définition de croissance interne, de bénéfice d’exploitation ajusté et de bénéfice ajusté.
«Étant donné le mode de fonctionnement unique de la société, les actionnaires jugent que les repères fournis donnent la mesure la plus juste de ses flux de trésorerie, qui est le meilleur étalon d’évaluation de la société», explique M. Treiber.
Quelque 72% des actionnaires sondés croient que la croissance interne divulguée n’induit pas en erreur les investisseurs. Par contre, 60% des investisseurs non actionnaires croient que cette mesure fausse la réalité.
C’est dire l’énorme fossé entre la perception des actionnaires et celle des autres financiers.
«La feuille de route de Constellation - une croissance annuelle composée de 34% de ses flux de trésorerie depuis 10 ans - ainsi que la constance des repères utilisés, ont établi un lien de confiance entre la société et ses actionnaires», avance l’analyste.
M. Treiber réitère sa recommandation d’achat pour la société qui n’a pas d’égal pour «l’effet de composition de son capital».
Son cours cible de 700$ repose toutefois sur une nouvelle phase d’accélération des acquisitions et une amélioration encore plus visible de ses marges.
L’action de Constellation s’échange à un multiple de 16 fois son bénéfice d’exploitation, soit une évaluation qui se situe dans le haut de la fourchette de 7 à 20 fois observé depuis cinq ans.