Que faire avec les titres de SNC-Lavalin, Gildan et North West Co.. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Not: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
SNC-Lavalin (SNC, 57,85$): un analyste lui suggère deux cibles d’acquisition d’envergure
Maintenant que l’action de SNC-Lavalin vogue de nouveau à un sommet historique et que ses marges d’exploitation se rapprochent de son objectif de 7%, la société sera bientôt mûre pour tirer la gachette sur une autre acquisition majeure, croit Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale.
Dans le passé, SNC-Lavalin a fait valoir qu’elle avait les ressources pour boucler une transaction de 1,5 à 4 milliards de dollars, rappelle l’analyste. Ses actionnaires sont plus à l’aise avec le bas de cette fourchette.
«Tant qu’à déployer 4G$ de capital de ses actionnaires, la société devrait réduire son profil de risque et viser le long terme en ciblant des sociétés de génie-conseil et les spécialités du transport et de la gestion de l’eau», lui conseille M. Sytchev.
Pour appuyer sa recommandation, l’analyste précise que les sociétés de génie-conseil (telles que Aecom, TetraTech, Stantec et WSP) ont procuré un rendement médian de 109% depuis dix ans comparativement à seulement 7% pour les sociétés d’ingénierie-construction (telles que Fluor, Jacobs, AMEC et WorleyParsons).
M. Sytchev va jusqu’à suggérer que les consultants Tetra Tech(TTEK, 32,30$US) et Arcadis seraient deux proies stratégiques attrayantes.
Avec ses revenus de 1,9 milliard de dollars américains et sa valeur boursière de 2,4G$US, Tetra Tech trône au premier rang de la spécialité de l’eau et de l’environnement.
Sa bonne performance a propulsé son action à un sommet historique et son évaluation à 19,7 fois ses bénéfices.
Reconnue pour son savoir-faire en design, la néerlandaise Arcadis tire le tiers de ses revenus des infrastructures pour l’eau et l’environnement et 30% des marchés émergents (au Brésil notamment).
L’action d’Arcadis est moins chèrement évaluée (9,8 fois ses bénéfices) parce que sa performance inégale a besoin d’être redressée.
M. Sytchev termine son rapport en présentant la contribution potentielle du modèle de ces deux acquisitions potentielles d’une valeur de 3 à 4 G$.
En présumant des synergies équivalant à 25% du bénéfice d’exploitation pour chacune des sociétés, Tetra Tech ajouterait 44,6% au bénéfice et 2,1% à la valeur d’actif nette de SNC-Lavalin, Arcadis ajouterait 63,2% au bénéfice et 9,1% à la valeur d’actif nette.
D’ici là, M. Sytchev considère que SNC-Lavalin est fondamentalement bien placée dans une conjoncture plus favorable marquée par le rebond des cours des matières premières et le retour des dépenses en infrastructures.
Bien que le thème des dépenses en infrastructures au Canada ait deux ans d’avance sur celui des États-Unis, l’action de SNC-Lavalin est moins chèrement évaluée que celles de ses semblables américains Fluor(FLR,53,35$) et Jacobs Engineering(JEC,57,67$US), dit-il.
Son cours cible d’un an de 66$ laisse entrevoir un gain potentiel de 16%, incluant le dividende de 1,8%.
Vêtements de sport Gildan (GIL, 32,49$): la menace de taxes à l’importation de Trump est un boulet à court terme
Il faudra des mois pour saisir toutes les ramifications des futures politiques du gouvernement Trump allant de la réduction promise des impôts des entreprises aux taxes à l’importation, en passant par le rapatriement des bénéfices réalisés à l’étranger.
Le flou entourant les futures règles et l’approche pro-Amérique de Donald Trump dans les échanges commerciaux risque de rester un boulet pour le fabricant de t-shirts, chaussettes, sous-vêtements et chandails tant qu’il ne sera pas clarifié, croit Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux.
L’action de Gildan a perdu 15% depuis le 29 novembre.
Gildan, comme sa rivale Hanesbrands(HBI, 22,69$US), bénéficie d’ententes qui lui permettent d’exporter ses produits de ses usines du Honduras aux États-Unis sans douanes parce qu’elle transforme du coton américain, entre autres.
En théorie, une taxe à l’importation sur la valeur ajoutée de 20% discutée l’obligerait à hausser ses prix de vente du même ordre, ce qui inciterait sans doute les détaillants à modifier leur approvisionnement, explique-t-il.
Grâce à ses filatures américaines, Gildan ne serait aucunement désavantagée par rapport à ses rivaux américains, assure M. Howlett.
Le principal problème à court terme pour Gildan concerne plutôt la faiblesse persistante de la demande pour les vêtements de base de la part des grands détaillants américains de masse, dit-il.
D’où la décision de Gildan d’acheter la marque américaine American Apparel pour ajouter à sa gamme de vêtements décontractés à la mode.
Malgré ces vents contraires, l’analyste de Desjardins garde confiance dans la stratégie de fabrication au plus bas coût de Gildan et réitère sa recommandation d’achat.
Son cours cible d’un an de 39$ est porteur d’un rebond potentiel de 20%.
North West Co. (NWC, 27,93$): le détaillant rural ajoute les Iles vierges britanniques à son réseau
North West Co. (NWC, 27,93$): le détaillant rural ajoute les Iles vierges britanniques à son réseau
Après le Nord du Canada, l’Alaska et Hawaii, voilà que le détaillant en zones éloignées ajoute les Iles vierges britanniques à son réseau.
North West Co. conclut en effet l’achat de 76% Roadtown Trading pour 32 millions de dollars américains, annoncée en mai.
L’achat accroîtra de 50% ses ventes d’aliments dans les Caraibes et ajoutera environ 5M$US à ses bénéfices annuels, précise Neil Linsdell, de Valeurs mobilières Industrielle-Alliance.
La transaction, en partie financée par l’émission de 3,2M$US d’actions, comprend les activités de distribution de RTT, ainsi que ses sept établissement Riteway Food Markets et son unique magasin Cash & Carry.
M. Linsdell ne touche pas à son cours cible de 32,50$ puisque la contribution au bénéfice de RTT est en partie diluée par l’émission d’actions.
«La transaction renforce la portée de North West dans les Caraïbes où son enseigne Cost-U-Less performe bien», note l’analyste.
Son titre est attrayant pour les investisseurs friands d’un bon dividende (4,4%), dans une industrie relativement stable.
Son cours cible d’un an de 32,50$ offre un gain potentiel de 20,8%.