Que faire avec les titres de SNC-Lavalin, Canadian Western Bank et Enghouse? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
SNC-Lavalin (SNC, 53,08$) : des occasions sur la route
Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, a rencontré Neil Bruce, le PDG de SNC-Lavalin, dans le cadre d’une conférence organisée par le courtier. La direction a réitéré les perspectives de croissance qui se trouvent devant elle.
Les investissements à venir dans les infrastructures au Canada ouvrent de nombreuses occasions d’affaires. M. Poirier estime que près de 44 G$ en contrats dans le secteur du transport seront octroyés au Canada d’ici les deux à trois prochaines années. « SNC fait déjà partie d’une courte liste de candidats pour au moins 4 projets et nous croyons qu’elle pourra en remporter une bonne partie (2 à 3 projets). Selon nous, n’importe quel contrat sera un catalyseur important pour SNC-Lavalin », écrit l’analyste.
La direction a réitéré son désir de réaliser une acquisition. La société aimerait se diversifier vers l’Europe, les États-Unis et l’Asie dans un secteur autre que les grands projets à coûts fixes. L’idée est que la progression des projets à coûts fixes au Canada entraînera un déséquilibre du portefeuille de la firme de génie-conseil montréalaise.
La direction a bon espoir de pouvoir réduire ses coûts de 100 M$. Ces économies sont prises en compte dans les prévisions 2017, souligne l’analyste. La majorité des économies viendra d’une restructuration de ses effectifs après la vente d’actifs. Elle aimerait aussi «utiliser plus efficacement ses ingénieurs ». M. Bruce aimerait que 70% de ses employés soient mobiles à long terme.
Desjardins Marché des capitaux réitère sa recommandation d’achat et sa cible de 65$.
Canadian Western Bank (CWB, 29,62$) : le bon plan, mais…
La direction de Canadian Western Bank (CWB) a une bonne vue d’ensemble de l’environnement d’affaires, croit Lemar Persaud, de Valeurs mobilières TD. Après la journée des investisseurs de la banque régionale de l’Ouest, l’analyste dit aimer la stratégie qui a été présentée, mais croit que les cibles de la direction sont trop optimistes.
Au cours des cinq prochaines années, CWB veut diversifier sa présence géographique. En ce moment, la Colombie-Britannique, l’Alberta et l’Ontario représentent chacune 36%, 36% et 15% de ses activités, respectivement. D’ici cinq ans, elle voudrait que les trois provinces aient chacune un poids de 30%.
La société veut également réduire l’exposition de son portefeuille hypothécaire dans l’immobilier commercial, les projets immobiliers et le secteur gazier et pétrolier. Elle souhaite augmenter ses prêts aux entreprises, ses prêts personnels et ses prêts pour l’achat d’équipement.
La vue d’ensemble est bonne, juge l’analyste. La question reste de savoir si le contexte macro-économique permettra d’exécuter ce plan, nuance M. Persaud. La direction veut augmenter son portefeuille de prêts de 13% annuellement pour les cinq prochaines années. «Compte tenu du contexte économique, c’est particulièrement optimiste », estime l’analyste.
Il maintient donc sa recommandation «conserver». Il explique sa décision par l’accent régional de la banque, par une taille plus modeste qui réduit les économies d’échelle et par sa plus grande exposition à l’industrie pétrolière. La cible est de 32$.
Enghouse (ENGH, 63$) : un concurrent qui augmente les risques
Le lancement d’Amazon Connect, qui offre des services d’informatique en nuage, change-t-il la donne pour Enghouse ? Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux, profite de la nouvelle pour réviser sa thèse.
Amazon risque de renforcer la concurrence dans le marché, croit l’analyste. Il note qu’il est possible d’utiliser ses services sans frais d’ouverture de dossier, à la minute et sans contrat à long terme. La croissance interne d’Enghouse risque ainsi de se trouver sous pression, juge l’analyste.
Ces vents contraires soufflent tandis que le marché a des attentes optimistes, estime M. Treiber. La direction prévoit une croissance à long terme de 25% de son bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA). Pour l’exercice 2017, les analystes prévoient 28,4%. Ces attentes élevées réduisent les chances de surprises positives au moment où le contexte est plus difficile.
Dans ce contexte, les multiples de la société pourraient reculer. La société s’échange à 18 fois le ratio valeur de l’entreprise/ BAIIA. C’est plus que ses concurrents à 15 fois et que la moyenne historique d’Enghouse à 17 fois.
Il fait passer sa recommandation de «surperformance» à «performance de secteur». La cible passe de 70$ à 64$.