Que faire avec les titres Scotia, BMO et Tiffany? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Scotia (BNS., 76,89$) : des questions sur les acquisitions
L’intégration des acquisitions à long terme demeure une source de questionnement, estime Gabriel Dechaine, de Financière Banque Nationale.
Le troisième trimestre a été terne, juge l’analyste. Le bénéfice par action a augmenté de 8%. La déception vient plutôt du levier opérationnel. «Les affaires devraient profiter d’une comparaison plus avantageuse en 2019 tandis que la banque a indiqué qu’une baisse des dépenses devrait être un des principaux catalyseurs.»
Il reste également à voir ce que sera la performance financière des acquisitions. La Scotia devra générer une augmentation du bénéfice par action supérieur à la moyenne pour compenser la dilution de son rendement sur l’équité. «Nous constatons que la banque n’y est pas parvenue entre 2011 et 2016, qui était une autre période d’intenses acquisitions. »
Financière Banque Nationale maintient sa recommandation «performance de secteur». Pour arriver à sa cible, l’analyste abaisse le multiple prévu de 11,5 fois à 11 fois, ce qui ramène la cible de 85$ à 81$.
BMO (BMO., 106$) : des bons résultats, mais…
Contrairement à plusieurs de ses collègues, Doug Young, de Desjardins Marché des capitaux, n’est pas impressionné par les résultats de la Banque de Montréal.
Au troisième trimestre, la BMO a dévoilé un bénéfice par action de 2,36$. Cela se compare à une prévision de 2,25$ pour l’analyste et 2,26$ pour le consensus. M. Young attribue cette surperformance principalement à la division «services d’entreprises», qui a enregistré une perte moins grande que prévu.
Parmi les points positifs soulignés dans les résultats, l’analyste pointe vers la surperformance des activités aux États-Unis, une amélioration de la tendance en ce qui a trait aux dépenses, la bonne performance de la gestion du patrimoine et des capitaux propres plus élevés que prévu.
Du côté des points négatifs, il note que les marges ont diminué aux États-Unis et que les activités canadiennes ont été moins vigoureuses qu’attendu.
Dans l’ensemble, l’analyste aime que la société concentre ses efforts sur la banque commerciale, plutôt que de détail au Canada et aux États-Unis. «Par contre, nous croyons que la concurrence pourrait s’intensifier dans ce segment au cours des prochaines années. »
Il maintient sa recommandation «conserver» et sa cible de 106$.
Tiffany ( TIF., 129,78 $US) : un luxe dispendieux
Brian Tunick, de RBC Marchés des capitaux, est encouragé par les résultats du joaillier, mais il s’attend à ce que l’action prenne une pause en raison de son évaluation élevée.
Tiffany a dévoilé un autre «très bon» trimestre, note l’analyste. Les ventes comparables ont augmenté de 7%. Les revenus, pour leur part, ont augmenté de 8%, dont 28% dans la région Asie-Pacifique. La direction a donc bonifié de 0,
10$ sa prévision de bénéfice par action de l’an prochain à (4,65$ à 4,89$).
M. Tunick invite cependant les investisseurs à se rappeler que d’importantes dépenses sont prévues. Les dépenses publicitaires devraient atteindre 8% des ventes cette année et elle pourrait augmenter encore plus l’année prochaine, car les concurrents dépensent entre 6% et 9% de leurs ventes.
Dans l’ensemble, l’analyste aime le travail de la nouvelle direction, qui apporte un vent de fraîcheur dans la société. Par contre, il juge que le titre s’échange à un multiple trop élevé.
L’analyste augmente sa cible de 126 $US à 132 $US, mais maintient sa recommandation «performance de secteur».