Que faire avec les titres de Saputo, Theratechnologies et Deere ? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Saputo (SAP, 44,94 $): une analyste optimiste
La firme de produits laitiers québécoise ne divulguera que le 6 juin ses résultats financiers du quatrième trimestre de son année financière 2019, mais déjà Patricia A. Baker, analyste chez Scotia Capital, s’attend à une solide performance.
Selon elle, les bénéfices par action atteindront 0,40 $, soit une hausse de 14,3 % comparativement à l’année précédente.
Les trois trimestres précédents n’avaient pas été faciles, principalement à cause de la faiblesse des prix internationaux et un niveau élevé des inventaires, note l’analyste. Mais elle croit que ces facteurs négatifs se sont en partie atténués.
Au chapitre de l’expansion, Saputo a été active, rappelle l’analyste. Elle a fait l’acquisition de Dairy Crest au Royaume-Uni, ainsi que la division des fromages spécialisés de Lion Dairy en Australie. Les résultats du quatrième trimestre incluront ceux de Murray Goulburn, une entreprise australienne acquise l’an dernier, et où la rentabilité s’améliore, note l’analyste.
Pour le quatrième trimestre, l’analyste prévoit des revenus de 3,24 milliards, en hausse de 18 % sur l’année précédente, et des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 315 millions, en hausse de 20 %.
La segmentation géographique des résultats serait la suivante: des revenus de 984 millions au Canada et des bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 110 millions. Aux États-Unis, les revenus devraient être de 1,51 milliards, en hausse de 5,4 % sur l’année précédente, et le BAIIA de 130 millions. À l’international, les revenus devraient atteindre 742 millions, en hausse de 126 % et un BAIIA de 75 millions, en hausse de 195 %, étant donné qu’ils incluront les résultats de Murray Goulburn.
Patricia A. Baker a une recommandation de « sur-performance », et son cours cible est de 51 $. Depuis deux mois, le cours du titre a fluctué à l’intérieur d’un étroit corridor entre 44 $ et 46 $.
Theratechnologies (TH, 6,07 $): Une poussée de volatilité
Une soudaine volatilité s’est développée sur le titre de la biotech québécoise au cours des séances de négociations de mercredi et de jeudi dernier. Le cours de l’action a d’abord chuté de plus de 8 % mercredi avant de rebondir le lendemain lors d’une séance marquée par un écart à de plus de 12 % entre le cours le plus bas et le plus élevé de la séance.
Theratech a annoncé qu’elle avait demandé et obtenu un délai additionnel d’un mois afin de répondre à de nouvelles questions requises par la European Medecines Agency (EMA) dans son processus d’autorisation de mise en marché en Europe du médicament Trogarzo, explique Endri Leno, analyste à la Financière Banque Nationale.
Theratech répondra aux questions de l’agence d’ici la fin du mois de juin, et celle-ci aura alors 30 jours pour émettre une recommandation et potentiellement une approbation. Ce processus sera ainsi complété à la fin du mois de juillet, alors qu’il était initialement prévu pour la fin du mois de mai.
Ce délai de deux mois n’inquiète pas l’analyste de la Financière. « Les discussions entre Theratech et l’EMA portent sur des facteurs à prévoir après l’approbation et non pas avant », dit-il.
Il rappelle également qu’un délai similaire avait été nécessaire lors de la demande d’approbation du médicament auprès de la Food & Drug Administration (FDA) aux États-Unis. Tharatech avait alors obtenu son approbation après deux mois.
« Nous aurions préféré que Theratech obtienne son approbation plus tôt que plus tard, mais deux mois ne constituent pas un délai significatif », dit Endri Leno. Il maintient sa recommandation de « sur-performance » et son cours cible de 11,25 $.
Deere (DE, 138,95 $US): Un analyste abaisse son cours cible
Le cours de l’action du manufacturier d’équipement agricole a connu une forte embellie depuis 2016, passant de 70 $US à 170 $US dans l’anticipation d’une hausse cyclique pour la demande d’équipement lourd dans le secteur agricole américain, observe Joel Tiss, analyste chez BMO Marchés des capitaux. Mais il craint que les investisseurs aient terminé de surfer sur cette vague.
Néanmoins, l’analyste croit que le risque à la baisse pour les actions des Deere est beaucoup moins grand que pour plusieurs autres compagnies d’équipement lourd. C’est pourquoi il maintient sa recommandation de « sur-performance », mais qu’il abaisse son cours cible de 195 $US à 175 $US.
Depuis un an et demi, le cours de l’action de Deere a fluctué à l’intérieur d’un corridor de fluctuations entre 130 $US et 170 $US. Il se situe actuellement près du bas de cette fourchette.
Plusieurs facteurs incitent Deere à réduire sa production actuellement, selon l’analyste de la BMO. Les disputes tarifaires avec la Chine ont causé une baisse des achats de certains produits agricoles américains, et les prix sont maintenant relativement bas. De plus, la mauvaise température dans le Midwest américain a affecté la production, et une peste porcine en provenance d’Afrique a réduit le cheptel chinois d’environ 20 %.
En conséquence, l’analyste réduit ses prévisions de bénéfices par action pour l’année 2019 de 8 %, soit de 11,20 $US à 10,30 $US. Pour les deux années subséquentes, ses prévisions passent de 13,00 $US et 14,25 $US à 11,60 $US et 12,60 $US respectivement.